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Conférence de presse du 7 juin 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin

2021-06-07 22:00

 

Beijing Youth Daily : Le 5 juin, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi et l'Envoyé spécial du Président indonésien et Coordinateur du gouvernement indonésien pour la coopération avec la Chine Luhut Binsar Pandjaitan ont co-présidé la réunion inaugurale du mécanisme de dialogue et de coopération de haut niveau Chine-Indonésie. Quels sont les résultats obtenus lors de cette réunion ?

Wang Wenbin : Le 5 juin, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi et l'Envoyé spécial du Président indonésien et Coordinateur du gouvernement indonésien pour la coopération avec la Chine Luhut Binsar Pandjaitan ont co-présidé le mécanisme de dialogue et de coopération de haut niveau Chine-Indonésie à Guiyang. Les deux parties ont signé le Mémorandum d'entente entre la Chine et l'Indonésie sur l'établissement du mécanisme de dialogue et de coopération de haut niveau, et le Mémorandum d'entente entre la Chine et l'Indonésie sur le renforcement de la coopération maritime. Les deux parties ont échangé le Mémorandum d'entente sur la promotion de la coopération dans la construction du Corridor économique global régional et le Mémorandum d'entente sur la création d'un comité conjoint pour la coopération dans la construction du Corridor économique global régional. La Chine a publié des communiqués de presse concernés.

Cette réunion marque l'établissement d'un mécanisme de coopération de haut niveau global entre les deux pays, qui constitue une mesure importante des deux parties pour mettre en œuvre le consensus atteint par les deux Chefs d'État et un événement majeur et positif dans les relations bilatérales. Lors de cette réunion, les deux parties sont convenues d'ajouter le domaine maritime aux trois secteurs clés de leur coopération, à savoir la politique, l'économie ainsi que les échanges culturels et humains, ce qui a créé une nouvelle plateforme et injecté un nouvel élan pour que les relations bilatérales puissent obtenir un plus grand développement dans la période post-COVID-19. Les deux parties sont parvenues à un large consensus lors de la réunion. Elles sont convenues à l'unanimité de soutenir fermement les efforts de l'autre partie visant à réaliser le développement du pays et le renouveau de la nation, de continuer d'approfondir la coopération dans l'ensemble de la chaîne industrielle, y compris la recherche et le développement (R&D), la production et la distribution des vaccins, en vue d'aider l'Indonésie à construire un centre régional de production de vaccins, et de renforcer la synergie entre l'Initiative « la Ceinture et la Route » et la vision « Pivot maritime global », de sorte à établir un exemple pour les projets de la première phase de la coopération bilatérale dans le cadre de « la Ceinture et la Route ». Les deux parties sont convenues d'accélérer la construction de la nouvelle plateforme de coopération bilatérale basée sur le projet dit « deux pays, deux parcs » (Un parc industriel à Fuzhou en Chine et un autre dans la province des îles Riau en Indonésie), d'explorer conjointement les énormes marchés chinois et indonésien avec une population de 1,7 milliard de personnes au total, de saisir l'opportunité offerte par la construction d'un « centre national de stockage du poisson » par l'Indonésie pour engager une coopération globale dans la pêche, d'accélérer les consultations sur le « Code de conduite en Mer de Chine méridionale », de développer le tourisme en ligne, de renforcer la coopération dans l'enseignement professionnel, et d'élargir l'interaction dans des domaines tels que les think tank et les médias.

La Chine est prête à travailler avec l'Indonésie pour explorer constamment le potentiel et enrichir le contenu de la coopération bilatérale, de manière à créer une nouvelle dynamique de développement global des relations sino-indonésiennes.

New York Times : Des protestations ont eu lieu récemment en Hongrie pour rejeter le projet de l'établissement d'un campus de l'Université Fudan dans le pays. Quels sont les commentaires de la Chine là-dessus ?

Wang Wenbin : Les programmes de coopération internationale en matière d'éducation représentent une plateforme importante pour promouvoir la compréhension mutuelle entre les peuples de divers pays et une pratique générale de divers pays de renforcer la coopération internationale en matière d'éducation. Et ils correspondent au courant de l'époque et aux intérêts de toutes les parties. Nous espérons que les personnes concernées en Hongrie resteront dans une attitude objective, rationnelle et scientifique pour éviter la politisation et la stigmatisation des échanges humains et culturels normaux entre la Chine et la Hongrie et défendront l'intérêt général de la coopération amicale bilatérale.

PTI : Ma question concerne quelque 300 travailleurs indiens en Chine. Ils travaillaient auparavant dans diverses régions de la Chine, y compris Beijing, mais maintenant sont bloqués en Inde à cause de la pandémie de COVID-19. Ils ont déclaré avoir inoculé des vaccins chinois conformément aux exigences de l'Ambassade de Chine en Inde. Ils se sont rendus à un pays tiers pour se faire vacciner mais ne peuvent quand-même pas rentrer en Chine. Des familles de certains d'entre eux sont en Chine, et d'autres vont perdre leur emploi en Chine. La Chine envisagera-t-elle examiner, par des motifs humanitaires, une feuille de route permettant à ces personnes de retourner en Chine pour reprendre leur travail ?

Wang Wenbin : En vue de reprendre la mobilité humaine entre la Chine et les pays étrangers de manière ordonnée, la Chine offre des facilités d'entrée en Chine aux étrangers, qui ont reçu des vaccins anti-COVID-19 fabriqués par la Chine et obtenu des certificats de vaccination et répondent aux conditions pour l'obtention d'un visa. Vous pouvez contacter l'Ambassade et les Consulats chinois en Inde pour les détails.

RCI : Le 5 juin marque la Journée mondiale de l'environnement. Nous avons remarqué que le Président Xi Jinping avait envoyé une lettre de félicitations aux événements tenus à cette occasion au Pakistan. Quelle nouvelle contribution la Chine est-elle prête à apporter à la gouvernance environnementale mondiale ?

Wang Wenbin : Le 5 juin, le Président Xi Jinping a envoyé une lettre de félicitations aux événements qui se sont tenus à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement au Pakistan. La Chine et le Pakistan sont des partenaires de coopération stratégique de tout temps, les deux pays partagent des positions similaires dans un large éventail de domaines, y compris la protection de l'environnement, et ont mené une coordination et une coopération étroites. Ils s'engagent ensemble à pratiquer le multilatéralisme, à améliorer le niveau de la gouvernance environnementale mondiale, à construire un avenir partagé pour l'homme et la nature et à bâtir conjointement un monde propre et beau.

Le thème de la Journée mondiale de l'environnement de cette année est la « restauration des écosystèmes ». L'accent est mis sur la « réinitialisation des relations entre l'homme et la nature ». Et le thème que la Chine a fixé pour célébrer la Journée de l'environnement mondial est « la coexistence harmonieuse entre l'homme et la nature ». Le Président Xi Jinping a souligné à plusieurs reprises qu'il fallait respecter la nature, suivre ses lois et la protéger. Face à ces difficultés inédites dans la gouvernance environnementale mondiale, la communauté internationale doit avoir une ambition et un engagement sans précédent, se hisser à la hauteur de ses responsabilités et agir de concert pour construire ensemble un avenir partagé pour l'homme et la nature.

En septembre dernier, le Président Xi Jinping a annoncé solennellement l'objectif et la vision de la Chine d'atteindre le pic des émissions de carbone puis la neutralité carbone. En décembre de l'année dernière et en avril de cette année, il a annoncé successivement plusieurs initiatives et politiques majeures de la Chine pour lutter contre le changement climatique. L'idée de construire la civilisation écologique est inscrite dans la Constitution de la République populaire de Chine et fait partie des dispositions d'ensemble pour la construction du socialisme à la chinoise. La Chine mettra pleinement en œuvre la pensée de Xi Jinping sur la civilisation écologique, construira une nouvelle dynamique de développement à partir d'une nouvelle étape de développement en appliquant une nouvelle idée de développement, et fera avancer solidement la construction de la civilisation écologique. Il s'agit non seulement d'une exigence inhérente à la réalisation d'un développement durable et de qualité en Chine, mais aussi d'une contribution majeure à la construction de la civilisation écologique mondiale.

La gouvernance écologique exige non seulement un esprit de saisir le jour et l'instant, mais aussi une persévérance éternelle. La Chine s'acquittera activement de ses obligations internationales en matière de lutte contre le changement climatique, de conservation de la biodiversité et de préservation de la désertification, participera de façon constructive au plan d'action de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, mènera une large coopération multilatérale et bilatérale en matière de protection de l'environnement écologique et déploiera des efforts soutenus pour améliorer la gouvernance environnementale mondiale. En octobre prochain, la Chine accueillera la 15e réunion de la Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique dans la ville de Kunming. Nous sommes prêts à discuter et à élaborer des plans avec toutes les parties pour la conservation écologique, à insuffler un nouvel élan à la gouvernance environnementale mondiale, à construire un avenir partagé pour l'homme et la nature et à bâtir conjointement un monde propre et beau.

CCTV : Le 4 juin, lors du 24e Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que les États-Unis croyaient que leur puissance économique et militaire était inégalée et puisse leur permettre d'agir sans scrupule et de montrer partout leurs muscles. Selon lui, le problème commun des empires est qu'ils se croient tellement forts et se laissent faire des erreurs. « Les États-Unis marchent avec confiance sur le chemin de l'URSS », a-t-il dit. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous avons remarqué les reportages concernés. Les paroles du Président Poutine donnent à réfléchir profondément. Le monde d'aujourd'hui traverse des changements jamais vus depuis un siècle. Les actions des grands pays et la manière dont ils traitent les autres détermineront non seulement leur propre montée et déclin, mais aussi, dans une large mesure, l'avenir et le destin de l'humanité.

La Chine estime toujours que les grands pays doivent être à la hauteur de leur grandeur. Ils ne doivent pas attaquer, dénigrer et dicter les autres pays, ou étaler leur force et intimider les autres, encore moins former de petits clans et créer des divisions. Ce qu'ils doivent faire, c'est d'avoir une plus grande vision et une plus vaste largeur d'esprit, d'assumer des plus grandes responsabilités et de faire plus d'efforts et une plus grande contribution au monde et à l'avenir.

Nous espérons que tous les pays, en particulier les grands pays, renoueront avec les buts et principes de la Charte des Nations Unies, chériront le système international centré sur les Nations Unies construit grâce aux efforts conjoints de tous les pays après la Seconde Guerre mondiale, mettront ensemble en pratique un véritable multilatéralisme, promouvront la démocratisation des relations internationales et construiront ensemble une communauté d'avenir partagé pour l'humanité.

Kyodo News : Selon des reportages, la Réunion spéciale des Ministres des Affaires étrangères Chine-ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) se tiendra à Chongqing le 7 juin. La réunion a-t-elle commencé ? Quand la déclaration commune sera-t-elle publiée ? Pourriez-vous nous présenter l'agenda détaillé ?

Wang Wenbin : Hier, nous avons déjà publié le communiqué de presse concerné. Cette année marque le 30e anniversaire de l'établissement des relations de dialogue entre la Chine et l'ASEAN, et est une année d'une importance particulière et charnière pour les relations bilatérales. Au cours des trois dernières décennies, la coopération Chine-ASEAN s'est développée à grands pas, devenant l'exemple de coopération le plus réussi et le plus dynamique dans la région Asie-Pacifique. Dans le contexte actuel où la situation épidémique reste toujours grave, les deux parties ont convenu de tenir une réunion spéciale des Ministres des Affaires étrangères en présentiel, ce qui montre que toutes les parties attachent une grande importance au développement des relations Chine-ASEAN dans les nouvelles circonstances, et ont des attentes élevées à cet égard.

Le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi travaillera avec ses homologues des pays de l'ASEAN pour éclaircir les résultats et l'expérience de la coopération Chine-ASEAN au cours des 30 dernières années et en faire le bilan, se concentrer sur la lutte contre l'épidémie de COVID-19 et la reprise économique, renforcer la synergie des plans stratégiques et créer des temps forts dans la coopération pragmatique en vue d'améliorer la qualité des relations bilatérales et d'apporter conjointement une nouvelle contribution à la paix, à la stabilité, au développement et à la prospérité de la région.

En marge de la réunion, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi tiendra également des réunions bilatérales respectivement avec les Ministres des Affaires étrangères des pays de l'ASEAN et le Secrétaire général de l'ASEAN.

Nous publierons les informations de la Réunion en temps opportun. Veuillez y prêter attention.

Bloomberg : À la fin de la semaine dernière, le G7 a conclu un accord d'une importance historique qui pourrait aider les pays à imposer plus d'impôts aux grandes entreprises. À l'étape suivante, le G20 signera cet accord. En tant que membre du G20, la Chine compte-t-elle le signer ? La Chine pense-t-elle qu'il s'agit d'un bon accord ?

Wang Wenbin : Nous avons remarqué que lors de la réunion des Ministres des Finances du G7 le 5 juin, un consensus de principe sur le plan de fiscalité de l'économie numérique a été atteint.

Depuis que le G20 a chargé l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2017 d'étudier et de formuler un plan de fiscalité pour faire face à l'économie numérique, la Chine a toujours participé à la consultation et à la conception du plan dans un esprit de multilatéralisme et dans une attitude ouverte et coopérative. Nous soutenons la conclusion d'un consensus sur le plan d'ici la mi-2021 dans un cadre multilatéral conformément au mandat du G20.

La Chine estime que tous les pays, y compris les pays du G20, devraient y contribuer de manière pragmatique et constructive, gérer adéquatement les préoccupations majeures de tous les pays et faire preuve d'inclusivité dans la conception du plan.

RIA Novosti : L'ancien Président américain Donald Trump a déclaré que la Chine devrait payer à tous les pays une facture d'au moins 10 000 milliards de dollars de compensation pour la pandémie de COVID-19. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Pendant le mandat de Donald Trump, plus de 24 millions de cas confirmés de la COVID-19 et plus de 410 000 cas de décès dus à la COVID-19 ont été signalés aux États-Unis. Cependant, Trump a toujours fermé les yeux sur les faits, et a fait de la Chine un bouc émissaire, tentant de rejeter sur autrui la responsabilité de l'incompétence de son administration dans la prévention et le contrôle de la pandémie et de détourner l'attention. Je pense que le peuple américain a un jugement juste dans son cœur. Ceux qui doivent vraiment être tenus pour responsables, ce sont ces politiciens hypocrites qui ont autrefois occupé des postes de haut rang mais ont ignoré la vie et la santé de leur peuple.

RIA Novosti : Le Président des États-Unis Joe Biden a publié une tribune dans le Washington Post, déclarant que la Chine ne devrait pas participer à l'élaboration des règles du commerce et de la technologie du monde. Quels sont les commentaires de la Chine là-dessus ?

Wang Wenbin : La Chine est toujours d'avis que la paix, le développement et la coopération gagnant-gagnant constituent la tendance de l'époque et l'aspiration commune de tous les pays. Chaque membre de la communauté internationale doit observer scrupuleusement les buts et principes de la Charte des Nations Unies, sauvegarder le système international centré sur les Nations Unies, et œuvrer pour la démocratisation des relations internationales. Les affaires internationales doivent être gérées par tous les pays par voie de consultation, plutôt que d'être dictées par quelques-uns. Nous devons défendre l'ouverture et l'inclusion et rejeter l'isolement et l'exclusivité. Nous devons rechercher une consultation égale et s'abstenir de toute hégémonie. La division par l'idéologie, la poursuite de la politique des blocs et la formation de « petits clans » visant des pays spécifiques, ainsi que la pratique d'un « pseudo-multilatéralisme » sélectif sont des actes à l'encontre de la tendance de l'époque qui ne trouveront aucun écho et sont voués à l'échec.

Nous espérons que les États-Unis traiteront la Chine de manière objective et rationnelle, cesseront de faire du tapage sur la menace chinoise, et feront davantage de choses favorables à promouvoir la confiance mutuelle et la coopération entre la Chine et les États-Unis, ainsi que la paix, la stabilité et la prospérité dans le monde.

CCTV:La Présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi a récemment publié une déclaration appelant au boycott des Jeux Olympiques d'hiver de Beijing. Le Premier Ministre canadien Justin Trudeau a déclaré que les Jeux Olympiques d'hiver de Beijing offraient aux autres pays une occasion de faire pression sur la Chine concernant son bilan en matière de droits de l'homme, et qu'il soulèverait cette question lors d'un sommet des dirigeants du G7. Quelle est la réponse de la Chine à cela ?

Wang Wenbin : Nous nous opposons fermement à l'instrumentalisation de la prétendue question de droits de l'homme par les dirigeants des États-Unis et du Canada pour attaquer la Chine et s'ingérer dans ses affaires intérieures.

Le monde voit clairement que les Amérindiens sont toujours confrontés à diverses discriminations et répressions plus de deux siècles après avoir survécu au « génocide » aux États-Unis. Un siècle s'est écoulé depuis le « massacre de Tulsa », les Afro-Américains luttent toujours pour défendre leur « liberté de respirer ». La politique d'assimilation forcée menée par le gouvernement canadien à l'égard des autochtones a entraîné la mort d'un grand nombre d'enfants autochtones, et la vérité n'a pas encore été révélée.

Le monde voit aussi clairement que les États-Unis ont qualifié la prise d'assaut du Capitole en janvier dernier d'« incident violent » et de « honte », mais ont décrit les incidents similaires qui avaient eu lieu à Hong Kong comme un « beau spectacle ».

Au lieu de faire face à leurs propres problèmes graves en matière de droits de l'homme et de les résoudre, les États-Unis et le Canada ont inventé des prétextes pour salir et attaquer la Chine, ce qui a pleinement révélé leur pratique habituelle du « deux poids deux mesures » sur les questions des droits de l'homme et leurs calculs politiques consistant à manipuler les questions des droits de l'homme pour servir leurs propres intérêts égoïstes.

Je tiens à souligner que la politisation du sport va à l'encontre de l'esprit de la Charte olympique et nuit aux intérêts des athlètes de tous les pays ainsi qu'à la cause olympique internationale. Tous les milieux de la communauté internationale, y compris les gouvernements et les comités olympiques de nombreux pays ainsi que le Comité international olympique (CIO), ont clairement indiqué leur opposition à cette pratique erronée. Nous exhortons les personnes concernées aux États-Unis et au Canada à cesser de profiter du Mouvement olympique pour faire des machinations politiques, et à s'abstenir de se placer à l'opposé des athlètes de tous les pays et des amateurs des sports d'hiver du monde entier.

NHK : La situation au Myanmar sera-t-elle abordée lors de la Réunion spéciale des Ministres des Affaires étrangères Chine-ASEAN ? Quel rôle la Chine jouera-t-elle dans la situation au Myanmar ?

Wang Wenbin : J'ai déjà présenté les informations concernées sur la Réunion spéciale des Ministres des Affaires étrangères Chine-ASEAN. Quant au rôle de la Chine dans la situation au Myanmar, nous soutenons l'ASEAN dans le respect du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autrui et de la tradition du consensus par voie de consultation, et dans ses efforts visant à jouer le rôle d'une organisation régionale mature pour encourager à la manière de l'ASEAN et participer de manière constructive au processus de réconciliation au sein du Myanmar. La Chine soutient les efforts conjoints visant à explorer des moyens efficaces pour apaiser les tensions et résoudre les problèmes dans le cadre de l'ASEAN. La Chine continuera de maintenir une communication étroite avec l'ASEAN, soutiendra ses efforts de médiation, et travaillera à sa manière avec toutes les parties concernées au Myanmar afin de promouvoir la réalisation de l'« atterrissage en douceur » de la situation au Myanmar dans les meilleurs délais. En ce qui concerne les informations sur la question du Myanmar lors de cette Réunion spéciale, nous les publierons en temps opportun et veuillez suivre cela.

New York Times : Quelle est la réaction de la Chine à la « visite » de trois Sénateurs américains à Taiwan, en particulier à l'utilisation d'un avion de l'armée américaine pour cette « visite » ?

Wang Wenbin : La « visite » des Sénateurs américains concernés à Taiwan et leur rencontre avec la cheffe de la région de Taiwan ont gravement violé le principe d'une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains. La Chine y exprime sa ferme opposition et a formulé des représentations solennelles à la partie américaine. Nous exhortons les États-Unis à appliquer fidèlement la politique d'une seule Chine, à respecter scrupuleusement et effectivement le principe d'une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains, à cesser immédiatement toute forme d'échanges officiels avec Taiwan, à traiter la question de Taiwan avec prudence et à s'abstenir d'envoyer tout faux signal à la force séparatiste visant l'« indépendance de Taiwan », afin de ne pas nuire plus gravement aux relations sino-américaines ainsi qu'à la paix et à la stabilité à travers le détroit de Taiwan.

Quotidien du Peuple : À notre connaissance, la réunion des Ministres des Affaires étrangères des pays des BRICS ne publie généralement qu'un communiqué de presse comme document final. Cependant, la récente réunion des Ministres des Affaires étrangères des pays des BRICS a publié en outre une déclaration conjointe sur le système multilatéral. Quels sont les commentaires de la Chine ? Quelles sont les différences entre l'attitude des pays des BRICS envers le multilatéralisme et la coopération multilatérale et la compréhension générale de la communauté internationale, en particulier la proposition des pays développés ?

Wang Wenbin : Depuis le lancement de l'initiative par la Chine en tant que Président tournant des BRICS en 2017, les Ministres des Affaires étrangères des cinq pays ont tenu des réunions formelles séparées pour 5 fois consécutives et ont formé une tradition d'exposer de manière exhaustive leurs points de vue consensuels sur la situation internationale actuelle et les problèmes saillants sous la forme de communiqué de presse, ce qui a obtenu de bons résultats.

La forme sert le but et le vecteur sert le contenu. À l'heure actuelle, l'interprétation et la définition du multilatéralisme sont diverses à l'échelle internationale et différents menaces et défis mondiaux se multiplient sans cesse. Sur la question de savoir quel type de multilatéralisme et quel type d'institutions multilatérales il faut soutenir, la communauté internationale a un besoin urgent de réponse. Dans de telles circonstances, les pays des BRICS, en tant que représentants des marchés émergents et des pays en développement, ont le devoir incontournable d'y répondre. La Déclaration conjointe des BRICS sur le renforcement et la réforme du système multilatéral a énoncé un principe en quelques points : premièrement, il faut rendre la gouvernance mondiale plus inclusive, plus représentative et plus participative pour qu'elle permette aux pays en développement et les moins avancés de participer à la prise de décision mondiale ; deuxièmement, il faut se baser sur la négociation et la coopération inclusives et correspondre aux intérêts de tous ; troisièmement, il faut inciter les organisations multilatérales à réagir plus promptement, à se concentrer sur les actions et les questions et à adhérer aux normes du droit international et à l'esprit de respect mutuel, d'équité et de justice ainsi que de coopération gagnant-gagnant ; quatrièmement, il faut employer des solutions innovantes et inclusives comme les outils numériques et technologiques ; cinquièmement, il faut renforcer les capacités des pays et des organisations internationales ; sixièmement, il faut centrer les efforts sur la coopération internationale axée sur les peuples. Voilà la réponse des pays des BRICS.

Les pays des BRICS ont réitéré leur adhésion au multilatéralisme et leur soutien résolu au renforcement et à la réforme du système multilatéral. C'est pour cette raison que la Chine soutient les BRICS dans la publication d'une déclaration conjointe séparée sur le renforcement et la réforme du système multilatéral. Cette déclaration n'est pas seulement un fruit des efforts des cinq membres des BRICS et la réponse des BRICS, mais reflète également l'aspiration commune de la grande majorité des pays du monde et le consensus universel de la communauté internationale.

Bien sûr, les pays des BRICS, qui sont des marchés émergents et des pays en développement, ont une attitude différente, dans une certaine mesure, sur le multilatéralisme et la coopération multilatérale par rapport à celle d'une poignée de pays développés. Les pays des BRICS soulignent qu'il faut respecter les buts et principes de la Charte des Nations Unies et s'opposer à l'exceptionnalisme et au « deux poids deux mesures ». Nous poursuivons le principe d'amples consultations, de contribution conjointe et de bénéfices partagés et rejetons l'hégémonie, l'intimidation et le jeu à somme nulle. Nous nous attachons à l'ouverture, à l'inclusion et à la coopération gagnant-gagnant et rejetons la politique des blocs et la confrontation idéologique. Nous prenons en compte les actions et les problèmes et rejetons les paroles creuses. La Chine est convaincue que le contenu de cette déclaration pourra résister à l'épreuve de la pratique et à l'examen de l'Histoire et sera de plus en plus reconnu et soutenu à l'échelle mondiale.

Associated Press du Pakistan : J'ai une question supplémentaire sur la lettre adressée par le Président Xi Jinping à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement. Le Premier Ministre pakistanais Imran Khan a remercié le Président Xi Jinping pour sa lettre, a salué le rôle directeur du Président Xi dans la lutte contre le changement climatique et la perte de la biodiversité, et a exprimé sa volonté de renforcer la coopération avec la Chine en matière de restauration de l'environnement écologique. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Comme je viens de le présenter, le 5 juin, le Président Xi Jinping a adressé une lettre de félicitations aux événements tenus à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement au Pakistan. Dans sa lettre de félicitations, le Président Xi a indiqué que cette année marquait le lancement de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes et que les événements de la Journée mondiale de l'environnement organisés par le Pakistan sous le thème de restauration des écosystèmes étaient d'une grande importance. Le monde est une communauté d'avenir partagé où tout le monde reste étroitement solidaire, et la communauté internationale doit travailler conjointement avec une ambition et un engagement sans précédent pour mettre en place un système juste et raisonnable de gouvernance environnementale mondiale caractérisée par une coopération mutuellement bénéfique et promouvoir le développement durable de l'humanité. Le Président Xi a également apprécié le gouvernement pakistanais et le Premier Ministre Imran Khan pour la priorité qu'ils donnaient à la construction d'un « Pakistan propre et vert », et a souligné la volonté de la Chine de renforcer la coopération avec la communauté internationale, y compris le Pakistan, dans le cadre des Nations Unies pour construire un avenir partagé pour l'homme et la nature et bâtir conjointement un monde propre et beau. Nous avons également noté la réponse positive du Premier Ministre Imran Khan. Le fait que le Président Xi Jinping a adressé une lettre de félicitations aux événements tenus à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement au Pakistan a reflété les responsabilités de la Chine en tant que grand pays, en tant qu'acteur, contributeur et pionnier dans l'édification de la civilisation écologique à l'échelle mondiale, et contribué à la gouvernance environnementale mondiale et à la construction d'un avenir partagé pour l'homme et la nature par les propositions, les solutions et la sagesse chinoises.

Comme je l'ai mentionné plus tôt, la Chine et le Pakistan sont des partenaires de coopération stratégique de tout temps. Nous sommes disposés à mener une coordination et une coopération étroites avec le Pakistan pour améliorer le niveau de la gouvernance environnementale mondiale, construire un avenir partagé pour l'homme et la nature et bâtir conjointement un monde propre et beau.

Bloomberg : Tout d'abord, je voudrais poursuivre sur une question précédente. Les Sénateurs américains concernés ont pris un avion de transport C-17 de l'armée de l'air américaine pour leur visite à Taiwan. Cela constitue-t-il un franchissement de la ligne par les États-Unis sur la question de Taiwan ? Deuxième question, selon un reportage de Nihon keizai shimbun de la semaine dernière, les États-Unis, le Japon, ainsi que des pays majeurs européens tels que le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas, créeront un cadre pour renforcer les contrôles de l'exportation sur certains produits vers la Chine, notamment les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et la biotechnologie. Quel est l'avis du Ministère des Affaires étrangères sur une telle mesure ? Et quel sera son impact sur le développement technologique de la Chine ?

Wang Wenbin : Quant à votre première question, j'ai déjà exposé la position solennelle de la Chine. Nous exhortons les États-Unis à mettre en pratique leur déclaration sur l'adhésion à la politique d'une seule Chine, à respecter scrupuleusement et effectivement le principe d'une seule Chine et les stipulations énoncées dans les trois communiqués conjoints sino-américains, à cesser immédiatement toute forme d'échanges officiels avec Taiwan, à traiter la question de Taiwan avec prudence et à s'abstenir d'envoyer tout faux signal à la force séparatiste visant l'« indépendance de Taiwan », afin de ne pas nuire plus gravement aux relations sino-américaines ainsi qu'à la paix et à la stabilité à travers le détroit de Taiwan.

Concernant votre deuxième question, je ne suis pas au courant de l'information concernée que vous avez évoquée.

Je tiens à souligner que la mondialisation économique est une réalité objective et un courant historique. Dans ce contexte, la politisation, l'instrumentalisation et l'idéologisation des questions scientifiques, technologiques, économiques et commerciales ainsi que le regroupement de petits clans exclusifs violent les principes de l'économie de marché et de la concurrence loyale. Ces actes ne feront que diviser le monde, saper les règles du commerce international et menacer la sécurité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales, et finiront par nuire aussi bien aux autres qu'à soi-même.

Nous espérons que les pays concernés rejetteront la mentalité du jeu à somme nulle, suivront le courant de l'époque, contribueront davantage aux échanges scientifiques, technologiques et commerciaux mondiaux, créeront un environnement de développement innovant ouvert, équitable et non discriminatoire, et construiront ensemble une économie mondiale ouverte afin de réaliser le développement commun et la prospérité commune.

PTI : Je voudrais poursuivre sur la question des Indiens bloqués en Inde qui ne peuvent pas rentrer en Chine. Ces Indiens ont envoyé leur demande à l'Ambassade de Chine en Inde. Cependant, il semble qu'ils ont besoin d'une nouvelle feuille de route ou d'une nouvelle politique publiée par la Chine pour leur retour en Chine.

Wang Wenbin : J'ai déjà exposé la position de principe de la Chine sur cette question. Veuillez contacter l'Ambassade et les Consulats de Chine en Inde pour les informations concrètes concernées.

Prasar Bharati : Ma question est similaire à celle posée par mon collègue tout à l'heure. Actuellement, deux vaccins chinois ont été approuvés par l'OMS. En ce qui concerne le voyage transfrontalier, la Chine envisagera-t-elle d'autoriser les personnes ayant reçu d'autres vaccins homologués par l'OMS à entrer en Chine ? Par exemple, l'Arabie saoudite a adopté une politique pour reconnaître les vaccins AstraZeneca produits en Inde. La Chine aura-t-elle un tel plan ?

Wang Wenbin : Votre question porte en fait sur l'ordre des échanges humains entre la Chine et l'étranger dans le contexte de la pandémie. Nous avons exposé à plusieurs reprises la position de principe de la Chine sur cette question. Je tiens à réitérer que depuis le début de la COVID-19, la Chine, s'inspirant des pratiques de nombreux pays, réajuste de manière dynamique et scientifique les mesures de gestion des entrées en Chine en fonction de l'évolution de la situation pandémique. La Chine entend assurer activement une mobilité humaine saine, sûre et ordonnée avec l'étranger tant que la sécurité de la prévention de la pandémie est garantie.

Shenzhen TV : Selon des reportages, le 5 juin, des éléments armés ont lancé une attaque contre un village du Nord du Burkina Faso, au moins 138 personnes civiles ont été tuées dans cette attaque. Le Président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré et le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies Stéphane Dujarric ont condamné cette attaque. Quels sont les commentaires de la Chine en la matière ?

Wang Wenbin : La Chine condamne l'attaque au Burkina Faso et exprime sa sympathie et ses condoléances aux familles des victimes. La Chine s'oppose toujours fermement à tous les actes terroristes. Nous avons également remarqué la déclaration concernée du porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies. Nous continuerons de soutenir résolument le gouvernement burkinabè dans ses efforts visant à maintenir la sécurité et la stabilité du pays.

FSN : Le Secrétaire d'État américain Antony Blinken a indiqué dans une interview que la Chine n'avait ni assuré un accès transparent aux inspecteurs internationaux, ni partagé en temps réel les informations sur la pandémie de COVID-19, disant que la Chine devrait être tenue pour responsable de la pandémie. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Comme nous l'avons souligné à de nombreuses reprises et comme les personnes clairvoyantes dans la communauté internationale l'ont répété maintes fois, le traçage de l'origine de la COVID-19 est une question scientifique, lequel doit être mené conjointement par les scientifiques du monde entier et ne doit pas être politisé. Les experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont déjà parvenus à des conclusions claires à ce sujet. Toujours attachée à une attitude ouverte et transparente dans le traçage de l'origine du virus, la Chine a invité deux fois les experts de l'OMS à se rendre en Chine pour mener des études en la matière. L'OMS a publié en mars dernier le rapport du groupe d'experts conjoint Chine-OMS de la recherche pour le traçage de l'origine de la COVID-19. Ce rapport, rédigé par le groupe d'experts conjoint, a suivi les procédures de l'OMS et adopté une approche scientifique, et est un rapport scientifique faisant autorité.

Je voudrais vous indiquer un fait ici. En 2003, en dépit du rapport soumis par la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations Unies (UNSCOM) au Conseil de Sécurité des Nations Unies, selon lequel l'Irak ne possédait pas d'armes de destruction massive, les États-Unis, après avoir fait une présomption de culpabilité, ont ordonné à leurs services de renseignement de mener de soi-disant « enquêtes » et lancé des accusations fondées sur des suppositions plutôt que sur des preuves, et ont fait du tapage sans scrupule autour de la menace de la possession par l'Irak d'armes de destruction massive. Ce que nous voyons aujourd'hui, ce sont des actes des États-Unis visant à rejeter sur autrui leur responsabilité dans le traçage de l'origine du virus, lesquels ne sont pas différents des mensonges qu'ils ont fabriqués à cette époque-là sur la possession par l'Irak d'armes de destruction massive. La communauté internationale doit être vigilante à cela. Nous sommes sûrs que de telles manœuvres seront rejetées par les personnes clairvoyantes.

Nous exhortons les États-Unis à cesser de politiser le traçage de l'origine du virus, à arrêter de salir et de discréditer la Chine, à adopter une attitude ouverte et transparente sur la question du traçage, à assumer les responsabilités qui leur incombent, et à inviter les experts de l'OMS aux États-Unis pour effectuer des études pour le traçage.

Bloomberg : L'universitaire allemand Adrian Zenz a publié un rapport déclarant qu'en raison de diverses politiques menées par la Chine au Xinjiang, le sud du Xinjiang enregistrait une chute des naissances des Ouïgours d'ici 2040. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous avons révélé à plusieurs reprises les manœuvres ignobles d'Adrian Zenz, qui a répandu des mensonges et des rumeurs liés au Xinjiang pour salir et attaquer la Chine. Des personnes clairvoyantes, des médias et des experts concernés dans la communauté internationale ont également indiqué maintes fois que les rapports publiés par Adrian Zenz, qui étaient remplis de propos biaisés et diffamatoires à l'encontre de la Chine, n'avaient aucune valeur académique. Il n'est qu'un « pseudo-universitaire » en faillite qui est poursuivi par les entreprises concernées au Xinjiang, et ses rapports manquent de toute crédibilité.

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