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Conférence de presse du 11 juin 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin

2021-06-11 20:02

Le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi prononcera le 11 juin lors de la Conférence du Désarmement à Genève un discours intitulé « Préserver le multilatéralisme et rechercher la sécurité collective ».

Agence de presse Xinhua : L'Agence de presse Yonhap a relaté le 7 juin que l'Ambassadeur de la République de Corée auprès de l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) Lim Sung-nam avait exprimé, lors d'une réunion en ligne au niveau des Ambassadeurs du Sommet de l'Asie de l'Est, son inquiétude vis-à-vis de la décision du gouvernement japonais de rejeter à la mer l'eau contaminée de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. M. Lim a signalé le manque de transparence, de consultation et de vérification de ce plan, en soulignant que cette décision du Japon pourrait avoir un impact négatif sur la santé humaine et l'environnement océanique, et que la République de Corée était profondément préoccupée par ce sujet. Quels sont les commentaires de la Chine là-dessus ?

Wang Wenbin : J'ai remarqué les reportages concernés et je comprends parfaitement la position de la République de Corée sur cette question. En plus de la République de Corée, de nombreux pays du pourtour du Pacifique, dont la Chine, s'opposent à la décision du Japon de déverser dans la mer l'eau contaminée.

Malgré les doutes et l'opposition à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, le gouvernement japonais a décidé unilatéralement de rejeter à la mer l'eau contaminée issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima sans avoir épuisé tous les moyens sûrs de traitement, divulgué toutes les informations concernées, mené d'amples consultations avec ses pays voisins et d'autres parties prenantes et proposé un dispositif de vérification soumis à la surveillance. Cette pratique est hautement irresponsable. Les préoccupations principales de la communauté internationale sont les suivantes : Premièrement, le Japon n'a pas eu d'amples consultations avec les parties prenantes telles que les pays voisins et jusqu'aujourd'hui n'a pas sérieusement répondu aux préoccupations raisonnables de toutes les parties. Deuxièmement, le Japon a pris sa décision uniquement sur la base du coût économique sans pour autant prendre en considération l'impact sur l'écologie maritime, la sécurité sanitaire des aliments et la santé humaine. Troisièmement, la Compagnie d'électricité de Tokyo (TEPCO) a de mauvais antécédents en matière de falsification de données et de dissimulation dans sa gestion de l'accident nucléaire de Fukushima, et les données qu'elle publie ne sont donc pas dignes de confiance. Récemment, les médias japonais ont rapporté à plusieurs reprises des fuites radioactives sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, suscitant inévitablement l'inquiétude de la communauté internationale. Quatrièmement, la partie japonaise affirme que l'eau contaminée deviendra sûre et inoffensive après le traitement, alors qu'aucun dispositif de vérification n'est mis en place. Nombreux sont les Chinois qui se posent la question : si l'eau est vraiment inoffensive, pourquoi le Japon ne la rejette-t-il pas dans les lacs du pays et ne l'utilise-t-il pas à des fins civiles au lieu de la déverser dans l'océan ? Le Japon doit donner une réponse directe à ces questions et préoccupations.

Le traitement de l'eau contaminée de la centrale nucléaire de Fukushima exige la plus grande prudence et nous ne pouvons pas nous permettre la moindre erreur. Il est inadmissible que le Japon tente de faire l'autruche en simplement rejetant l'eau contaminée à la mer. Une fois de plus, nous exhortons la partie japonaise à réexaminer la question, à révoquer sa décision erronée et à s'abstenir d'entamer arbitrairement le rejet de l'eau contaminée dans la mer avant de mener d'amples consultations et de parvenir à un consensus avec les agences internationales compétentes et toutes les parties prenantes, dont ses pays voisins.

China Daily : Récemment, à l'approche du centenaire du Parti communiste chinois (PCC), l'engouement croissant pour la visite des hauts lieux révolutionnaires en Chine a attiré l'attention de nombreux médias internationaux. Des reportages estiment généralement que le tourisme rouge non seulement suscite l'amour du peuple chinois pour le Parti et le pays et renforce la cohésion, mais aussi tire la consommation intérieure et aide de nombreuses anciennes bases révolutionnaires à se débarrasser de la pauvreté et à enrichir leurs habitants, ce qui permet de réaliser vraiment l'unification des avantages économiques et sociaux. Quels sont vos commentaires en la matière ?

Wang Wenbin : Le rouge est la couleur de fond la plus brillante du PCC et de la République populaire de Chine. L'histoire séculaire du PCC est reliée par de nombreux « hauts lieux rouges », et chaque base révolutionnaire enregistre la lutte et la recherche ardues des membres du PCC qui ont sacrifié leur vie pour le renouveau national et le bonheur du peuple. L'histoire est le meilleur manuel. En visitant les hauts lieux révolutionnaires et en comprenant le grand parcours du PCC qui s'est développé à partir d'un petit et faible parti, nous n'oublierons pas d'où nous venons et tirerons la sagesse et la force de l'histoire pour aller de l'avant.

En même temps, le tourisme rouge est également une pratique réussie du PCC qui dirige le peuple pour créer une nouvelle vie. Le tourisme rouge est étroitement intégré aux politiques et projets du gouvernement chinois, y compris le développement durable, la réduction de la pauvreté, la revitalisation rurale et la diversification agricole, formant des produits culturels distinctifs avec une variété de choix et des caractéristiques uniques pour revitaliser les anciennes bases révolutionnaires et aider les régions pauvres à se débarrasser de la pauvreté et à devenir riches. En 2019, le nombre de touristes rouges en Chine a dépassé 1,4 milliard, créant un revenu de plus de 400 milliards de yuans. En 2020, le tourisme rouge a fortement stimulé la reprise post-COVID-19 du marché touristique chinois. Tout cela indique que l'émergence de l'engouement pour le tourisme rouge en Chine résulte principalement des visites volontaires du peuple chinois dans les hauts lieux révolutionnaires, ce qui reflète la reconnaissance du PCC par le peuple chinois et sa fierté du développement et du progrès de la Chine.

Je tiens également à souligner que les hauts lieux révolutionnaires en Chine servent également de fenêtre à travers laquelle les amis étrangers peuvent en apprendre davantage sur la Chine et le PCC. En visitant ces « hauts lieux rouges », vous serez impressionnés par le sentiment noble et le grand idéal des jeunes membres du PCC pour transformer la Chine de fond en comble et la défendre, vous pourrez apprendre le parcours de la révolution chinoise de victoire en victoire, et vous pourrez apprécier profondément la vocation du PCC de servir le peuple et comprendre ainsi pourquoi le PCC peut gagner le soutien et l'amour du peuple chinois. Nous invitons sincèrement les amis de tous les milieux à visiter les hauts lieux révolutionnaires en Chine. Je suis convaincu que cela aidera tout le monde à connaître un vrai PCC et une vraie Chine.

Phoenix TV : Le Royaume-Uni a publié le Rapport semestriel sur Hong Kong, déclarant que la Chine était en état continu de non-respect de la Déclaration conjointe sino-britannique. Le Secrétaire d'État aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement du Royaume-Uni a également déclaré que le Royaume-Uni et la communauté internationale devraient continuer de faire entendre leur voix en faveur des droits de l'homme et de la liberté de Hong Kong et veiller à ce que la partie chinoise respecte ses engagements. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Hier, le gouvernement britannique a de nouveau publié le soi-disant Rapport semestriel sur Hong Kong qui, comme d'habitude, confond le bien et le mal, inverse le noir et le blanc et est plein de préjugés idéologiques. Dans l'avant-propos du rapport, Dominic Raab, Secrétaire d'État aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement du Royaume-Uni, a porté des accusations infondées contre les politiques du gouvernement central chinois en matière de gouvernance de Hong Kong. Cela constitue à nouveau une ingérence grossière dans les affaires de Hong Kong et les affaires intérieures de la Chine. Nous y exprimons notre condamnation forte et notre opposition ferme.

Hong Kong appartient à la Chine et la politique d'« un pays, deux systèmes » est une politique fondamentale de la Chine. Personne d'autre n'est plus attaché à Hong Kong ni plus désireux de voir se poursuivre la mise en œuvre réussie de la politique d'« un pays, deux systèmes » que le gouvernement central chinois. Depuis le retour de Hong Kong en Chine, le gouvernement chinois gère et gouverne la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong dans le strict respect de la Constitution chinoise et de la Loi fondamentale de la RAS de Hong Kong, et la politique d'« un pays, deux systèmes », les principes de l'« administration de Hong Kong par les Hongkongais » et d'« un haut degré d'autonomie » ont été sérieusement mis en œuvre. Tous les droits légaux et la liberté dont jouissent les résidents de Hong Kong conformément à la loi sont pleinement protégés. Tels sont des faits indéniables. Qu'il s'agisse de la promulgation de la Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong l'année dernière ou du perfectionnement du système électoral de la RAS de Hong Kong cette année, tout ce que nous avons fait est pour maintenir et améliorer le système d'« un pays, deux systèmes », et pour assurer sa mise en œuvre régulière et soutenue, de sorte à instaurer une paix, une stabilité et une prospérité durables à Hong Kong.

Au cours de l'année écoulée depuis la mise en vigueur de la Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, la société de Hong Kong a retrouvé sa stabilité et s'est engagée sur la bonne voie, les capitaux internationaux continuent d'affluer à Hong Kong et les entreprises étrangères présentes à Hong Kong ont davantage confiance dans son climat d'affaires. Le système électoral amélioré de la RAS de Hong Kong met pleinement en œuvre le principe d'« administration de Hong Kong par les patriotes », reflète mieux la participation politique large et équilibrée des résidents de Hong Kong, et prend mieux en compte les intérêts des différents couches, secteurs et domaines dans la société. Le système politique démocratique de Hong Kong progressera de manière saine et régulière et la bonne gouvernance y sera progressivement réalisée. Le rapport que vient de publier le Fonds monétaire international (FMI) a réaffirmé le statut de Hong Kong en tant que place financière internationale et a émis un vote de confiance pour les perspectives de développement de Hong Kong. Nous sommes convaincus qu'avec le soutien total du gouvernement central et les efforts concertés des personnes de tous horizons à Hong Kong, la RAS sera en mesure de maintenir une prospérité et une stabilité durables, et que son statut de place financière internationale, pivot du transport maritime mondial et centre du commerce international sera davantage cimenté.

Le prétendu rapport de la partie britannique ignore les faits fondamentaux susmentionnés et n'épargne aucun effort pour attaquer et discréditer le gouvernement central chinois ainsi que le gouvernement de la RAS de Hong Kong. Le rapport cite également avec fierté une série d'actes commis par la partie britannique pour s'immiscer dans les affaires de Hong Kong et porter atteinte à sa prospérité et à sa stabilité, ce qui est ignoble aux yeux de tout le monde. La partie britannique fait semblant de se soucier de la démocratie à Hong Kong pour en réalité s'ingérer dans la politique de Hong Kong et dans les affaires intérieures de la Chine. Elle prétend se préoccuper des droits de la population de Hong Kong pour en réalité troubler Hong Kong et récolter des bénéfices au détriment des autres. Les affaires de Hong Kong, qui sont purement des affaires intérieures de la Chine, concernent la souveraineté, la sécurité et les intérêts fondamentaux de la Chine et ne tolèrent aucune ingérence extérieure. Nous exhortons la partie britannique à respecter le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales, à faire face au fait que Hong Kong est retourné à la Chine il y a 24 ans, à renoncer à son vieux rêve colonial, à abandonner son « deux poids deux mesures », à cesser de publier les rapports concernés et de s'ingérer de quelque manière que ce soit dans les affaires de Hong Kong et les affaires intérieures de la Chine, et à faire davantage de choses favorables à la prospérité et à la stabilité de Hong Kong ainsi qu'au développement des relations bilatérales entre la Chine et le Royaume-Uni, au lieu de faire l'inverse.

Reuters : La loi contre les sanctions étrangères a été adoptée cette semaine. Les entreprises étrangères s'inquiètent de la possible aggravation de la politisation de l'environnement d'affaires. Vous inquiétez-vous des impacts négatifs de cette loi sur les investissements étrangers ?

Wang Wenbin : La Commission des affaires législatives du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN) de la Chine a déjà présenté la situation concernée. Cette année, avant et après les sessions annuelles de l'APN et de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC), des députés de l'APN, des membres du Comité national de la CCPPC et des personnalités de tous les milieux sociaux ont formulé des propositions, disant qu'il était nécessaire pour l'État d'élaborer une loi spécifique contre les sanctions étrangères, afin de fournir un soutien et une garantie juridiques solides au pays pour contrer en vertu de la loi les mesures discriminatoires de pays étrangers. Conformément aux règles de travail, la Commission des affaires législatives du Comité permanent de l'APN a étudié attentivement les propositions législatives avancées par divers secteurs, fait le bilan des pratiques chinoises et de ses mesures prises en la matière, pris en compte les législations étrangères dans ce domaine et sollicité les avis des départements concernés du Comité central du PCC et de l'État, ainsi que de spécialistes, puis a rédigé le projet de la loi contre les sanctions étrangères. Conformément aux procédures législatives, le Comité permanent de l'APN a examiné le projet de loi à deux reprises respectivement en avril et en juin. La Commission des affaires législatives a sollicité les avis des départements compétents du Comité central du PCC et de l'État. La Commission de la Constitution et des Lois de l'APN a révisé et perfectionné le projet de loi en s'appuyant sur les délibérations du Comité permanent de l'APN ainsi que les avis de divers secteurs. La loi contre les sanctions étrangères actuellement promulguée a pleinement pris en compte les avis de divers secteurs. Elle incarne la volonté commune du peuple chinois et est conforme au droit international et aux normes fondamentales régissant les relations internationales.

Concernant les influences de cette loi sur les investissements étrangers, je ne vois pas de lien absolu entre eux. S'il y en a, c'est que l'élaboration de la loi contre les sanctions étrangères fournit aux entreprises de différents pays un environnement juridique prévisible et un environnement d'affaires stable pour leur développement en Chine. La 29e session du Comité permanent de la 13e APN tenue ces derniers jours a aussi examiné et adopté la loi sur le port de libre-échange de Hainan et la décision d'autoriser l'Assemblée populaire municipale de Shanghai et son Comité permanent à élaborer des lois et règlements de la nouvelle zone de Pudong, lesquelles sont toutes de nouvelles mesures de la Chine pour approfondir la réforme et élargir l'ouverture. Je tiens à souligner que la Chine salue et soutient toujours le développement et la coopération en Chine des entreprises étrangères, et protège leurs droits et intérêts conformément à la loi. La porte ouverte de la Chine ne fera que s'ouvrir toujours plus largement. Nous continuerons de travailler à créer un meilleur climat d'affaires pour les entreprises étrangères et à partager avec le monde les opportunités de développement de la Chine.

AFP : Hier, Amnesty International a publié un rapport prétendant que « l'oppression » des Ouïgours et d'autres minorités ethniques par la Chine constituait un « crime contre l'humanité ». Quelle est votre réponse à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous savons tous clairement la nature de l'Amnesty International. Cette organisation, qui est depuis toujours partiale, sème partout la discorde et diffuse des mensonges et des rumeurs sur le Xinjiang. Son soi-disant rapport ne fait qu'allonger sa « liste de mensonges ». Nous exhortons l'organisation concernée à abandonner ses préjugés enracinés sur la Chine, à cesser de fabriquer et de répandre de fausses informations, et à percevoir les questions de manière objective et juste.

Bloomberg : Hier, la Représentante américaine au Commerce Katherine Tai a rencontré son homologue de Taiwan et a décidé de relancer les discussions sur l'accord-cadre de commerce et d'investissement entre les deux parties. Quels sont vos commentaires à ce sujet et sur les échanges entre les États-Unis et Taiwan ? En outre, quels sont vos commentaires sur l'intention exprimée par Taiwan d'adhérer à l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) ?

Wang Wenbin : En ce qui concerne la première question, la position de la Chine sur la question de Taiwan est constante et claire. Nous nous opposons toujours fermement à toute forme d'échanges officiels entre les États-Unis et Taiwan, ainsi qu'à tout accord avec des implications de souveraineté et de nature officielle entre tout pays ayant établi des relations diplomatiques avec la Chine et la région de Taiwan.

La Chine exhorte les États-Unis à respecter effectivement le principe d'une seule Chine et les dispositions des trois communiqués conjoints sino-américains, à mettre fin aux échanges officiels avec Taiwan et à s'abstenir d'envoyer tout signal erroné aux forces sécessionnistes prônant l'« indépendance de Taiwan », afin de ne pas porter gravement atteinte aux relations sino-américaines ainsi qu'à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taiwan.

En ce qui concerne votre deuxième question, nous avons dit à plusieurs reprises que la participation de la région chinoise de Taiwan à la coopération économique régionale doit se dérouler dans le respect du principe d'une seule Chine.

Bloomberg : Hier, deux navires de guerre américain et australien ont traversé ensemble la Mer de Chine méridionale. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous espérons que les pays concernés feront davantage de choses favorables à la paix et à la stabilité régionales, plutôt que d'étaler leurs forces militaires.

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Selon le calendrier des jours fériés de la Fête des Bateaux-Dragons, la conférence de presse sera suspendue le lundi 14 juin et reprendra le mardi 15 juin. Pendant ce temps-là, vous pouvez poser vos questions au Bureau des porte-parole par fax, mail ou WeChat.

Bonne fête et bonne santé à tous les amis journalistes !

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