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Conférence de presse du 16 juin 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2021-06-16 19:53

The Paper : Le sommet entre les États-Unis et l'Union européenne (UE) s'est tenu à Bruxelles le 15 juin. Le communiqué du sommet a mentionné une série de questions liées à la Chine telles que celles du Xinjiang, du Tibet, de Hong Kong, de Taiwan, de la Mer de Chine orientale et de la Mer de Chine méridionale, accusant la Chine de coercition économique et de diffusion de fausses informations. Selon le communiqué, les États-Unis et l'UE mèneront des consultations et des échanges étroits dans le cadre de leurs positionnements multiples respectifs à l'égard de la Chine, et coordonneront un contact constructif avec la Chine sur le changement climatique, la non-prolifération et certains dossiers régionaux. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le contenu du communiqué du sommet États-Unis-UE va bien au-delà du développement normal des relations entre les deux parties. Ces agissements s'immiscent de manière déraisonnable dans les affaires intérieures de la Chine, et fabriquent et diffusent de fausses informations. La Chine y exprime son fort mécontentement et son opposition résolue. Ce que les États-Unis et l'UE doivent faire, c'est d'engager une réflexion sur leurs propres problèmes graves. Ils n'ont aucune qualification pour agir en tant que « donneurs de leçons » devant d'autres pays.

La Chine s'oppose aux actes de tout pays pour imposer ses propres intérêts et exigences à autrui, aux « petits clans » et à la politique des blocs visant des parties tierces, et à la division du monde selon les idéologies.

Les États-Unis et l'UE devront suivre la tendance de l'époque, à savoir la paix, le développement, la coopération et le gagnant-gagnant, se conformer aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, pratiquer un véritable multilatéralisme et apporter leur part de contribution à la lutte solidaire de la communauté internationale contre la pandémie et à sa réponse aux défis mondiaux.

Reuters : Selon des reportages, les États-Unis et l'UE sont parvenus à un accord sur les questions liées à leurs secteurs de l'aviation et ont convenu de coopérer pour faire face aux « pratiques non commerciales » de la Chine dans ce secteur. Quels sont les commentaires de la Chine à cet égard ?

Zhao Lijian : J'ai remarqué les reportages concernés. Je voudrais souligner trois points :

Premièrement, le développement des relations entre les États-Unis et l'UE ne concerne qu'eux-mêmes. Ils doivent se garder de prendre partout la Chine comme excuse, de critiquer à tort la Chine en faisant du battage autour du soi-disant « défi chinois » alors que la Chine ne fait même pas partie de leur enceinte, encore moins de créer de « petits clans » contre la Chine. Une telle étroitesse d'esprit n'est pas à la hauteur de la grandeur des États-Unis et de l'UE.

Deuxièmement, la Chine n'accepte pas l'accusation injustifiée sur les prétendues « pratiques non commerciales ». La Chine soutient fermement et depuis toujours le système commercial multilatéral et mène la coopération économique et commerciale internationale conformément aux principes d'égalité et de bénéfice mutuel. La communauté internationale voit bien clairement qui a eu recours arbitraire aux intimidations et aux sanctions, qui a excellé dans l'extraterritorialité, et qui a abusé du pouvoir d'État pour réprimer de manière déraisonnable les entreprises d'autres pays.

Troisièmement, en tant que forces majeures dans le monde, la Chine, les États-Unis et l'UE doivent œuvrer main dans la main pour relever les défis mondiaux. Nous espérons que les États-Unis et l'UE pourront jouer un rôle agissant et constructif à cet égard, au lieu de faire l'inverse.

China News Service : Selon des sources, le Ministère chinois des Affaires étrangères a récemment signé un accord de coopération avec la Banque islamique de développement (BID). Pourriez-vous confirmer cela et en présenter des détails ?

Zhao Lijian : Le 14 juin, le Ministère chinois des Affaires étrangères et la BID, affiliée à l'Organisation de la coopération islamique (OCI), ont signé un accord visant à aider les laboratoires de santé publique antiépidémiques dans les États membres de la BID. Selon l'accord, la Chine soutient l'achat d'équipements et la formation du personnel en faveur des laboratoires de santé publique antiépidémiques dans 11 pays islamiques en Afrique pour les aider à renforcer leurs capacités contre la pandémie. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la Chine et les pays islamiques se sont entraidés et surmonté ensemble les difficultés, érigeant un modèle d'unité dans la lutte contre la pandémie et pratiquant l'esprit de communauté d'avenir partagé pour l'humanité. L'OCI et la BID saluent hautement l'assistance de la Chine, estimant que cette coopération revêt une importance historique et renforcera davantage les échanges et la coopération entre la Chine et les États membres de l'OCI dans des domaines tels que la lutte contre l'épidémie et la santé.

La Chine et les pays islamiques sont liés par une amitié traditionnelle profonde et une coopération étroite. La Chine attache une grande importance au développement des relations avec l'OCI et est disposée à renforcer davantage les échanges et la coopération avec l'OCI et ses institutions affiliées, et à porter les relations entre la Chine d'une part, et le monde islamique et l'OCI d'autre part, à de nouveaux niveaux.

Bloomberg : Selon des reportages, l'administration Biden prend des contacts avec le gouvernement chinois pour que ce dernier puisse autoriser la reprise des vols de l'avion Boeing 737 MAX. La partie chinoise peut-elle confirmer cela ?

Zhao Lijian : La position de la Chine sur les questions concernées est constante et claire. Les autorités chinoises chargées de l'aviation civile s'en tiennent toujours aux trois principes : Premièrement, la modification de l'avion doit être approuvée par la certification. Deuxièmement, les pilotes doivent être pleinement et efficacement formés de nouveau. Troisièmement, la conclusion de l'enquête sur les deux accidents doit être claire et les mesures d'amélioration efficaces.

Selon des informations, les autorités chinoises chargées de l'aviation civile maintiennent une communication avec l'Administration fédérale de l'aviation des États-Unis et l'entreprise américaine concernée sur les questions y relatives. Elles font progresser le travail concerné de manière ordonnée et agissante. Si la situation spécifique vous intéresse, veuillez vous adresser aux autorités compétentes.

China Arab TV : Selon des reportages, les États-Unis ont demandé aux Émirats arabes unis de retirer les équipements de Huawei de leur réseau, sinon ils refuseraient de leur vendre des chasseurs F-35. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Depuis une longue période, des entreprises chinoises, y compris Huawei, ont activement participé à la construction économique des Émirats arabes unis et apporté une contribution importante au développement socio-économique du pays, ce qui a été hautement reconnu par leurs partenaires aux Émirats arabes unis. La Chine et les Émirats arabes unis maintiennent une communication régulière sur les relations bilatérales et les questions d'intérêt commun et partagent un large consensus à ces égards. Nous pensons tous les deux que la coopération bilatérale sert les intérêts communs des deux parties et profite aux deux peuples. Elle n'a rien à voir avec une tierce partie et ne permet aucune ingérence d'une tierce partie.

AFP : Des députés belges ont présenté une résolution prétendant que les Ouïgours dans la région chinoise du Xinjiang étaient confrontés à un risque de « génocide ». Quels sont vos commentaires là-dessus ?

Zhao Lijian : Le député que vous mentionniez a propagé de façon vicieuse des mensonges et de fausses informations, ce qui a gravement violé la souveraineté et les intérêts de la Chine. La Chine a déjà décidé de le sanctionner. Nous avons présenté maintes fois la vérité et les faits sur le Xinjiang. La soi-disant allégation de « génocide » au Xinjiang est purement et simplement une rumeur et un mensonge concoctés par des personnes ayant des arrière-pensées. Leur intention réelle est de perturber la stabilité sociale du Xinjiang et de contenir le développement de la Chine.

La Chine est fermement déterminée à sauvegarder sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement et à maintenir le développement, la stabilité et l'unité ethnique au Xinjiang. Nous recommandons aux politiciens antichinois avec des arrière-pensées du côté belge de respecter les faits objectifs, de cesser d'engager la manipulation politique en profitant de prétendues questions liées au Xinjiang, de mettre fin à leur ingérence dans les affaires intérieures de la Chine au nom des droits de l'homme et d'éviter de nuire à l'intérêt général des relations sino-belges.

Beijing Daily : Le 15 juin, le Premier Ministre de l'État d'Australie-Occidentale Mark McGowan a indiqué qu'il ne serait pas dans l'intérêt de l'Australie de saboter de manière imprudente les relations commerciales qui finançaient et faisaient progresser la prospérité de l'Australie. Selon lui, il ne s'agit pas de céder aux autres pays, mais il faut une réinitialisation nationale des relations avec la Chine. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La Chine est toujours d'avis qu'une relation sino-australienne saine et stable sert les intérêts fondamentaux des deux pays. La coopération pragmatique et mutuellement bénéfique entre les deux pays est propice au bien-être des deux peuples. Depuis un certain temps, de plus en plus de personnes de différents milieux sociaux en Australie ont exprimé leurs inquiétudes face à la manière dont le gouvernement australien gère ses relations avec la Chine. Le gouvernement australien devra tenir en compte les opinions constructives de diverses parties, faire face à la racine des difficultés des relations bilatérales et y réfléchir sérieusement, rejeter la mentalité de la guerre froide et les préjugés idéologiques, s'attacher effectivement au principe du respect mutuel et du traitement sur un pied d'égalité, et faire plus de choses favorables à la confiance mutuelle et à la coopération pragmatique entre les deux pays.

Bloomberg : Selon des reportages, plusieurs avions militaires chinois sont récemment entrés dans la zone d'identification de défense aérienne (ZIDA) de Taiwan. Le Ministère des Affaires étrangères peut-il confirmer cela ?

Zhao Lijian : Ce n'est pas une question diplomatique. Je vous conseille de vous adresser aux autorités compétentes chinoises.

Shenzhen TV : Selon des reportages, au cours des cinq premiers mois de 2021, le nombre de décès dus à la violence armée aux États-Unis a atteint le plus haut niveau par rapport à la même période des deux dernières décennies. Certains analystes estiment que la cause profonde réside dans l'inégalité raciale et d'autres problèmes de droits de l'homme persistant aux États-Unis depuis longtemps. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : L'année 2020 a été marquée par la violence armée la plus grave aux États-Unis au cours des deux dernières décennies. Pendant les cinq premiers mois de 2021, plus de 8 100 personnes ont été tuées par balles aux États-Unis, soit 54 personnes en moyenne par jour, ce qui est plus grave par rapport à la même période en 2020 et représente 14 personnes de plus que la moyenne enregistrée au cours de la même période des six années précédentes. En d'autres termes, chaque fois que l'aiguille des minutes de l'horloge fait un tour, au moins deux personnes meurent de la violence armée. Cela est vraiment poignant et donne à réfléchir.

Le taux de criminalité liée à la violence armée aux États-Unis reste élevé depuis longtemps, le pays se classant ainsi au premier rang mondial. Ce n'est que la pointe de l'iceberg des problèmes de droits de l'homme persistant depuis longtemps aux États-Unis où le racisme, la brutalité policière, le travail des enfants et le travail forcé se multiplient à n'en plus finir. Le cri douloureux de « je ne peux pas respirer » des George Floyd retentit encore à nos oreilles, les Américains d'origine asiatique sont toujours gravement traumatisés par la discrimination et les attaques, et les droits et intérêts de 500 000 enfants travailleurs engagés dans des travaux agricoles ne sont pas encore garantis. Est-ce là la « Cité sur la colline » ou le « phare des droits de l'homme » dont se targuent les États-Unis ?

Si une personne ne peut même pas garder sa propre maison en ordre, comment pouvons-nous nous attendre à ce qu'elle rende le monde meilleur ? Les États-Unis non seulement ferment les yeux sur leurs propres problèmes en matière de droits de l'homme, mais utilisent les questions de droits de l'homme comme prétexte à tout propos pour faire pression sur d'autres pays et s'ingérer dans les affaires intérieures d'autrui. Les États-Unis sont malades eux-mêmes, alors qu'ils se font passer pour un médecin qui prend le pouls pour d'autres et leur prescrit des remèdes. Dissimuler sa maladie par crainte du traitement finira par rendre la maladie incurable. Les faits et la réalité ont prouvé à maintes reprises que les États-Unis n'avaient pas le droit d'agir en tant que « défenseurs des droits de l'homme ». Certains politiciens américains feraient mieux de mettre en ordre leur propre maison avant de s'ingérer dans les affaires intérieures d'autrui sous prétexte de droits de l'homme.

Reuters : La Chine a dit qu'aucune anomalie n'avait été remarquée en ce qui concerne le niveau de radiation autour de la centrale nucléaire de Taishan, mais la partie française a estimé qu'il y avait toujours des problèmes techniques à résoudre. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : J'ai déjà présenté les informations concernées hier. Un responsable concerné du Ministère de l'Écologie et de l'Environnement (Administration nationale de la sûreté nucléaire) a répondu aujourd'hui aux questions y relatives. Veuillez vous renseigner auprès du Ministère de l'Écologie et de l'Environnement pour plus de détails.

Agence de presse Xinhua : Selon des reportages, l'Institut national de la Santé des États-Unis a publié récemment les résultats de leur plus récente recherche, disant que l'analyse de plus de 24 000 échantillons de sang prélevés parmi toute la population américaine à l'échelle nationale au cours des trois premiers mois de l'année dernière avait montré que le nouveau coronavirus était déjà apparu aux États-Unis en décembre 2019, autrement dit quelques semaines avant les premiers cas officiellement signalés le 19 janvier 2020. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Cela montre une fois de plus que le traçage de l'origine du virus est une question scientifique complexe impliquant de multiples pays et régions, lequel doit être mené par les scientifiques du monde entier en coopération, afin de mieux prévenir les éventuels risques dans le futur et de protéger la vie et la santé des peuples de tous les pays.

Peu après la survenue de la COVID-19, des experts de la santé et des médias de nombreux pays ont souligné que la pandémie était apparue depuis plusieurs régions du monde. Une étude publiée dans le Journal européen d'épidémiologie montre qu'en novembre 2019, la COVID-19 est déjà apparue en Europe. Selon un rapport de recherche du Centre de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis, le nouveau coronavirus pourrait déjà exister aux États-Unis en décembre 2019. L'épidémiologiste en chef de l'Agence de santé publique suédoise a indiqué que la Suède pourrait avoir eu des cas infectés par le nouveau coronavirus en novembre 2019. Les recherches de l'Institut national du cancer de Milan de l'Italie suggèrent que le nouveau coronavirus pourrait avoir circulé en Italie depuis l'été 2019. Dans une interview récente sur le traçage de l'origine du virus, la professeur Ju Liya, docteur en immunologie à l'Institut Pasteur en France, a souligné qu'à en juger par la situation globale de la pandémie, il était bien évident que la COVID-19 avait de multiples origines et était apparue depuis de multiples régions, ajoutant que cela était un fait objectif.

Le virus est un ennemi commun de toute l'humanité. La communauté internationale doit respecter le fait que la COVID-19 est apparue depuis plusieurs régions du monde. Lors de la prochaine étape des travaux de recherche de l'origine du virus pilotés par l'OMS, nous devons adopter une vision globale et mener des recherches dans différents pays et régions, au lieu de nous limiter à une région particulière. La Chine a déjà invité des experts de l'OMS dans le pays à deux reprises. Nous espérons que les autres pays, à l'instar de la Chine, mèneront avec l'OMS une coopération en matière de traçage de l'origine du virus en adoptant une attitude ouverte, transparente et scientifique, et apporteront leur part de contribution à promouvoir la solidarité mondiale dans la lutte contre le virus et à sauver davantage de vies.

CCTV : L'Ambassade des États-Unis à Trinité-et-Tobago a annoncé le 14 juin que le gouvernement américain avait fait don de 80 flacons de vaccin Pfizer au gouvernement de Trinité-et-Tobago. Cette nouvelle a attiré une grande attention des internautes et suscité des discussions parmi eux. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Les vaccins constituent une arme importante pour sauver des vies et vaincre la pandémie de COVID-19. La Chine invite les pays ayant les conditions et les capacités requises, notamment ceux dont les stocks des vaccins dépassent largement leurs propres besoins, à fournir plus de vaccins aux pays en développement et à aider, par des actions concrètes, à leur lutte contre le virus.

La Chine a toujours mis en pratique par des actions concrètes sa déclaration de faire des vaccins un bien public mondial. Depuis le début de la COVID-19, la Chine a apporté une contribution importante à l'amélioration de l'accessibilité et de l'abordabilité des vaccins dans les pays en développement à la lumière des concepts de communauté d'avenir partagé pour l'humanité et de communauté de santé pour tous, ce qui a été largement applaudi par la communauté internationale, y compris les pays d'Amérique latine et des Caraïbes.

Le gouvernement chinois a fait don de 100 000 doses de vaccins contre la COVID-19 à Trinité-et-Tobago, et 200 000 doses de vaccins chinois achetées par le gouvernement de Trinité-et-Tobago sont également arrivées dans le pays hier. En effet, la Chine a fourni plus de 350 millions de doses de vaccins à la communauté internationale. Nous avons offert une aide en matière de vaccins à plus de 80 pays et exporté des vaccins vers plus de 40 pays. Dans le même temps, la Chine s'est engagée dans le transfert des technologies et la production coopérative avec de nombreux pays en développement et a fait progresser rapidement la production de vaccins à grande échelle. La Chine a annoncé qu'elle fournirait le premier lot de 10 millions de doses de vaccins à la facilité COVAX destinées à une utilisation d'urgence dans les pays en développement. La partie chinoise poursuivra ses efforts pour promouvoir un accès équitable aux vaccins dans les pays en développement.

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