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Conférence de presse du 15 novembre 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2021-11-15 22:45


CCTV : Ces derniers jours, des médias de nombreux pays ont relaté les discours importants prononcés par le Président Xi Jinping lors de la 28e réunion des dirigeants des économies de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) et du Sommet des PDG de l'APEC. « Bâtir ensemble une communauté d'avenir partagé de l'Asie-Pacifique » est redevenu la une de l'actualité. Pourriez-vous présenter plus d'informations ?

Zhao Lijian : Les 11 et 12 novembre, le Président Xi Jinping a participé par liaison vidéo au Sommet des PDG de l'APEC et à la 28e réunion des dirigeants des économies de l'APEC. La participation du Président Xi Jinping à ces événements multilatéraux majeurs revêt une signification importante pour l'approfondissement de la coopération mondiale contre la COVID-19, la promotion de la reprise économique mondiale et l'avancement de la construction d'une communauté d'avenir partagé de l'Asie-Pacifique.

D'abord, le Président Xi Jinping a expliqué dans ses discours les propositions de la Chine sur la promotion de la coopération régionale pour lutter contre la pandémie. Comme il l'a indiqué, en cette période difficile, il est d'autant plus important de raffermir la confiance, de faire preuve de sang-froid, et d'aller de l'avant avec courage et détermination. La région Asie-Pacifique doit donner la priorité au peuple et à la vie, faire rayonner l'esprit scientifique, s'unir et s'entraider avec solidarité, et soutenir les efforts de chacun pour créer effectivement une synergie contre la COVID-19.

Ensuite, le Président Xi Jinping a avancé dans ses discours les solutions de la Chine pour la promotion de la reprise économique et du développement durable en Asie-Pacifique. Comme il l'a indiqué, toutes les parties doivent défendre le régionalisme ouvert, faire progresser activement la libéralisation et la facilitation du commerce et des investissements, et préserver la stabilité et la fluidité des chaînes industrielles et d'approvisionnement. Toutes les parties doivent accélérer l'innovation scientifique, technologique et institutionnelle et cultiver de nouveaux moteurs du développement économique. Toutes les parties doivent développer davantage les infrastructures numériques et promouvoir le développement global de l'économie numérique. Toutes les parties doivent œuvrer à un développement inclusif et durable de manière à ce que les acquis du développement bénéficient davantage aux peuples de tous les pays d'une manière plus équitable.

Et puis, les discours du Président Xi Jinping ont démontré la détermination de la Chine à répondre au changement climatique et ont permis de dégager le plus grand consensus de la coopération dans la région Asie-Pacifique sur le développement durable. Il a indiqué que l'Asie-Pacifique devrait poursuivre une reprise verte dans la période post-COVID-19 et s'efforcer de jouer un rôle pilote dans la réponse au changement climatique dans une approche scientifique. Nous devons adhérer au principe des responsabilités communes mais différenciées et mettre en œuvre les acquis de l'Accord de Paris sur le changement climatique et de la 15e réunion de la Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique.

Enfin, les discours du Président Xi Jinping ont apporté la sagesse chinoise à la promotion de la construction d'une communauté d'avenir partagé de l'Asie-Pacifique. À cette fin, le Président Xi Jinping a précisé quatre domaines clés, à savoir promouvoir la coopération contre la COVID-19 et la reprise économique, favoriser une économie Asie-Pacifique ouverte, promouvoir un développement motivé par l'innovation et le développement de l'économie numérique, et poursuivre un développement inclusif et durable. Il a souligné que les pays de la région devraient valoriser l'« esprit de grande famille », envisager l'avenir, aller de l'avant, et s'opposer aux actes discriminatoires et exclusifs. Les pays de la région ne peuvent et ne doivent pas revenir à la confrontation et à la division de l'ère de la Guerre froide.

Bloomberg : Pourriez-vous fournir plus de détails sur la rencontre virtuelle entre le Président Xi Jinping et le Président Joe Biden ? Par exemple, pourriez-vous nous dire qui seront les responsables chinois présents à la rencontre ?

Zhao Lijian : Comme convenu entre la Chine et les États-Unis, le Président Xi Jinping rencontrera le Président américain Joe Biden par liaison vidéo le matin du 16 novembre, heure de Beijing. Les relations sino-américaines se trouvent actuellement à une croisée de chemins importante. Cette rencontre virtuelle sera une affaire majeure dans les relations sino-américaines et dans les relations internationales. Les peuples des deux pays et la communauté internationale espèrent tous voir la rencontre aboutir à des résultats bénéfiques pour les deux pays et le monde.

Comme convenu entre les deux parties, le Président Xi Jinping procédera à un échange de vues franc, approfondi et ample avec le Président Joe Biden sur les questions stratégiques mettant en jeu l'avenir des relations bilatérales ainsi que d'importantes questions d'intérêt commun qui préoccupent les deux parties. Nous espérons que la partie américaine ira dans le même sens que la Chine, renforcera le dialogue et la coopération, gérera effectivement les divergences, gérera adéquatement les questions sensibles, discutera d'une voie d'entente marquée par le respect mutuel et la coexistence pacifique dans la nouvelle ère entre la Chine et les États-Unis, deux grands pays du monde, et ce afin de remettre les relations sino-américaines sur le bon rail du développement sain et régulier.

Concernant la question spécifique que vous avez mentionnée, je n'ai plus d'informations à vous fournir pour le moment.

Quotidien du Peuple : Selon des reportages, le 13 novembre, la 26e session de la Conférence des Parties (COP26) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a conclu le Pacte de Glasgow pour le climat. Selon la partie chinoise, quelle est la signification de la conclusion du pacte ? Quel rôle la Chine a-t-elle joué pour la conclusion du pacte et jouera-t-elle pour sa mise en œuvre ?

Zhao Lijian : Le 13 novembre, la COP26 s'est clôturée après une journée de prolongations. Des progrès encourageants ont été obtenus lors de la conférence, la négociation sur les détails de la mise en œuvre de l'Accord de Paris qui avait duré jusqu'à six ans a été achevée, et une cinquantaine de résolutions, dont le document final politique relativement équilibré, dit Pacte de Glasgow pour le climat, ont été adoptées. Ceci a permis de jeter une base pour la mise en œuvre globale et effective de l'Accord de Paris.

Adhérant au multilatéralisme, cette conférence a réaffirmé le principe des responsabilités communes mais différenciées, insisté sur les objectifs à long terme de l'Accord de Paris et sur les arrangements institutionnels de bas en haut, préservé la stabilité des règles internationales, et fédéré davantage les esprits internationaux sur la promotion de la transition énergétique à faible émission de carbone et sur d'autres secteurs. Cette conférence aura un impact positif sur le processus de gouvernance mondiale du climat et le développement écologique, durable et bas carbone dans la prochaine étape. Cependant, étant donné que les pays développés n'ont pas pleinement répondu aux préoccupations essentielles des pays en développement en matière d'adaptation, de financement et de soutien technique, la conférence a encore des regrets et des imperfections, et la réponse mondiale au changement climatique est toujours confrontée à de nombreux défis.

La Chine a attaché une grande importance à cette conférence. Le Président Xi Jinping a adressé une allocution écrite au Sommet des dirigeants mondiaux de la COP26, dans laquelle il a proposé trois conseils, à savoir préserver le consensus multilatéral, se focaliser sur les actions concrètes et accélérer la transition verte, ce qui a été largement salué par la communauté internationale et a fourni des orientations politiques importantes pour la conférence. Au cours de cette conférence, la délégation chinoise a travaillé jour et nuit et a pris l'initiative de mener des consultations étroites avec les Nations Unies, le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le Royaume-Uni, pays assumant la présidence de la COP26, et toutes les Parties pour coordonner la position de tous. Au moment où les négociations sont tombées dans l'impasse, la Chine et les États-Unis ont publié conjointement la Déclaration conjointe de Glasgow sur le renforcement de l'action climatique dans les années 2020, fournissant une solution importante pour remédier aux divergences entre les parties. Grâce à la sagesse et aux solutions chinoises, la délégation chinoise a sauvegardé efficacement le principe des responsabilités communes mais différenciées et les droits et intérêts communs des pays en développement, a joué un rôle constructif pour que la conférence aboutisse sans heurts à des résultats, et a démontré l'image de la Chine en tant que grand pays responsable.

À l'avenir, la Chine promouvra activement, comme par le passé, la coopération internationale dans la lutte contre le changement climatique, favorisera la mise en œuvre globale et effective de l'Accord de Paris, et mettra en place un système de gouvernance mondiale du climat qui soit juste, raisonnable, coopératif et gagnant-gagnant, afin de construire une communauté d'avenir partagé pour l'humanité.

Global Times : Selon des reportages, Xu Guojun, le dernier coupable principal de l'affaire impliquant la succursale de la Banque de Chine (BOC) dans la ville de Kaiping, a été rapatrié en Chine depuis les États-Unis le 14 novembre. Pourriez-vous nous donner des détails à ce sujet ?

Zhao Lijian : Dans le cas de la succursale de la BOC dans la ville de Kaiping de la province du Guangdong, la somme d'argent impliquée est particulièrement importante et les faits sont particulièrement flagrants. Xu Chaofan, Xu Guojun et Yu Zhendong, les trois anciens directeurs de la succursale de la BOC à Kaiping, se sont enfuis de Chine en 2001 après s'être appropriés et avoir détourné d'énormes fonds publics. Grâce aux efforts inlassables des autorités compétentes et des organes chinois chargés de l'affaire, Yu Zhendong et Xu Chaofan ont été rapatriés en Chine respectivement en 2004 et en 2018. Hier, Xu Guojun a été rapatrié depuis les États-Unis après des efforts conjoints des parties chinoise et américaine. C'est un aboutissement important des efforts déployés depuis 20 ans pour poursuivre les fugitifs et récupérer les fonds corrompus dans cette affaire. Cela démontre une fois de plus la position nette du gouvernement chinois face à la corruption qui sera inévitablement punie et combattue, ainsi que sa ferme détermination à poursuivre tous les fugitifs jusqu'au bout.

La corruption érode fortement l'équité et la justice sociales, et constitue un ennemi commun de l'humanité. Le gouvernement chinois applique avec sérieux la Convention des Nations Unies contre la corruption, lutte fermement contre les crimes de corruption, poursuit sans relâche les fugitifs et les fonds détournés, et ne laissera aucune personne corrompue échapper à la justice. À cette occasion, nous appelons également la communauté internationale à adhérer aux principes d'équité et de justice, à punir les malveillants et honorer les bienfaiteurs, à dégager davantage un consensus politique sur la lutte contre les crimes de corruption transnationaux, à supprimer toutes sortes d'obstacles à la poursuite des fugitifs et des fonds détournés, à renforcer la coopération internationale en matière de justice et d'application de la loi, et à s'abstenir d'abriter les personnes et les fonds corrompus sous quelque prétexte que ce soit.

Radio Television Hong Kong : Le magazine britannique The Economist a déclaré le 12 novembre que le Département de l'immigration de Hong Kong avait refusé de délivrer un visa de travail à Sue-Lin Wong, sa correspondante basée à Hong Kong, sans fournir de raison. C'est la troisième fois que le Département de l'immigration a refusé d'approuver le visa de travail d'un journaliste étranger sans en donner les raisons. La rédactrice en chef de The Economist a estimé que la pratique en question portait atteinte à la liberté de la presse ainsi qu'à l'image internationale de Hong Kong. Quelle est votre réponse à cela ?

Zhao Lijian : Les autorités compétentes du gouvernement de la région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong ont déjà apporté une réponse de principe à cette question. Je tiens à souligner que les questions liées au visa relèvent de la souveraineté nationale. Le gouvernement de la RAS de Hong Kong a le droit de prendre des décisions concernant les demandes de visa conformément à la politique d'« un pays, deux systèmes » et à la Loi fondamentale de la RAS de Hong Kong.

Depuis la mise en œuvre de la Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, la société de Hong Kong a retrouvé sa stabilité, le système juridique y a été perfectionné, et les habitants de Hong Kong ainsi que tous les journalistes basés à Hong Kong ont bénéficié de tous les droits et libertés légaux, y compris la liberté de la presse.

En fait, depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, le nombre des médias et des professionnels journalistiques étrangers venant à Hong Kong n'a cessé d'augmenter. Jusqu'en avril 2021, les médias étrangers à Hong Kong comptaient 628 employés étrangers titulaires d'un visa de travail, soit une augmentation de 98 personnes ou 18,5 % par rapport à la même période de l'année précédente. Prenons l'exemple de The Economist. Au cours de l'année écoulée, le nombre de ses employés étrangers à Hong Kong a augmenté de 22 %. Les chiffres ne mentent pas. Nous espérons que les parties concernées respecteront la déontologie du journalisme et feront leurs reportages relatifs à Hong Kong de manière objective et impartiale.

Agence de presse Xinhua : La déclaration commune de la réunion élargie « Chine-États-Unis-Russie+ » sur la question afghane publiée le 11 novembre a appelé les Talibans afghans à « démanteler et à éliminer » toutes les organisations terroristes internationales, partagé les préoccupations des parties concernées sur une grave pénurie de liquidités en Afghanistan, et décidé de poursuivre les efforts pour promouvoir les mesures destinées à faciliter l'accès aux services bancaires légaux. Pourriez-vous nous en fournir plus de détails ?

Zhao Lijian : Le 11 novembre, la réunion élargie du mécanisme de consultation « Chine-États-Unis-Russie+ » sur la question afghane s'est tenue à Islamabad, au Pakistan, et les quatre parties ont publié une déclaration commune. Lors d'une conférence de presse de la semaine dernière, mon collègue a déjà présenté des informations à ce sujet.

Concernant la question antiterroriste, les quatre parties ont vivement condamné les récents attentats en Afghanistan et ont appelé les Talibans afghans à rompre effectivement les liens avec toutes les organisations terroristes internationales, à les démanteler et à les éliminer résolument, et à exclure tout espace d'existence en Afghanistan pour les organisations terroristes. Cela reflète la position commune de la Chine, des États-Unis, de la Russie et du Pakistan sur la question de la lutte contre le terrorisme en Afghanistan et incarne l'aspiration commune de la communauté internationale. Les Talibans afghans doivent honorer effectivement leurs engagements et rompre nettement les liens avec les organisations terroristes internationales dont le Mouvement islamique du Turkestan oriental (MITO) et l'État islamique, et les combattre résolument.

Sur la question financière, les quatre parties partagent les préoccupations des acteurs humanitaires internationaux concernant la grave pénurie de liquidités en Afghanistan et poursuivront leurs efforts pour promouvoir les mesures destinées à faciliter l'accès aux services bancaires légaux. Actuellement, malgré l'engagement pris par certains pays de fournir des aides humanitaires à l'Afghanistan, ils ont gelé plus de 10 milliards de dollars américains d'actifs afghans à l'étranger qui auraient dû être utilisés pour la reconstruction du pays par le peuple afghan. C'est comme si l'on « fermait le robinet de quelqu'un tout en prétendant l'aider à éteindre un incendie avec de l'eau en bouteille », sa sincérité est douteuse. Nous espérons que les pays concernés honoreront effectivement leurs engagements et apporterons leur vraie contribution.

MASTV : La semaine dernière, le Secrétaire d'État américain Antony Blinken a dit dans une interview que les États-Unis avaient pris un engagement, en vertu du soi-disant « Acte des relations avec Taiwan », envers Taiwan pour assurer que l'île ait la capacité de se défendre. Nous avons noté que Blinken avait tweeté le 14 novembre que les États-Unis « portaient de l'intérêt » à la paix et à la stabilité dans le Détroit de Taiwan. Quels sont les commentaires de la Chine là-dessus ?

Zhao Lijian : Nous exprimons notre opposition résolue aux paroles et actes erronés de la partie américaine. Je tiens à souligner les points suivants :

Premièrement, depuis plus de 40 ans, les déclarations des États-Unis sur la question de Taiwan se sont déjà déformées et ont voire régressé, allant à l'encontre du consensus atteint entre les États-Unis et la Chine lors de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Ce que les États-Unis doivent respecter, ce sont le principe d'une seule Chine et les trois Communiqués conjoints sino-américains, qui forment un consensus politique important entre la Chine et les États-Unis et le fondement politique des relations sino-américaines. L'« Acte des relations avec Taiwan » et les « six assurances » à Taiwan sont purement concoctés par certaines forces aux États-Unis et vont à l'encontre des trois Communiqués conjoints sino-américains. En substance, ils placent le droit national américain au-dessus des obligations internationales et sont donc illégaux, nuls et non avenus.

Deuxièmement, depuis un certain temps, les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) et les force séparatistes prônant l'« indépendance de Taiwan » poursuivent la « désinicisation », cherchent à créer « une Chine, un Taiwan » ou « deux Chine », et agissent de connivence avec les forces extérieures pour se livrer arbitrairement aux activités provocatrices visant l'« indépendance ». Il s'agit là de la plus grande menace pour la paix et la stabilité dans le Détroit de Taiwan et de la cause profonde de la tension actuelle dans le Détroit de Taiwan.

Je tiens à souligner que la réunification de la Chine est une tendance historique irrésistible et que la poursuite du principe d'une seule Chine est un consensus universel de la communauté internationale. Tous les actes visant à soutenir et à encourager l'« indépendance de Taiwan » constituent une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine et nuisent à la préservation de la paix et de la stabilité dans le Détroit de Taiwan. Les États-Unis doivent se conformer scrupuleusement au principe d'une seule Chine et aux dispositions énoncées dans les trois Communiqués conjoints sino-américains, et gérer la question de Taiwan de manière prudente et appropriée, afin d'éviter de nuire aux relations sino-américaines ainsi qu'à la paix et à la stabilité dans le Détroit de Taiwan.

Bloomberg : Selon United Daily News, les États-Unis et Taiwan tiendront un dialogue politique et économique et un examen annuel de la défense plus tard cette semaine. La Secrétaire d'État adjointe au bureau des affaires politico-militaires du Département d'État américain Jessica Lewis et le Secrétaire adjoint à la Défense des États-Unis pour les affaires indo-pacifiques participeront à la réunion. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La question de Taiwan met en jeu la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine, touche aux intérêts vitaux de la Chine et constitue la question la plus importante et la plus sensible dans les relations sino-américaines. La partie américaine doit respecter scrupuleusement et effectivement le principe d'une seule Chine et les dispositions énoncées dans les trois Communiqués conjoints sino-américains, traiter les questions liées à Taiwan de manière prudente et adéquate et mettre immédiatement fin à tout échange officiel et à tout contact militaire avec Taiwan sous quelque forme que ce soit. De même, nous avertissons sévèrement les autorités taiwanaises que l'« indépendance de Taiwan » n'aboutira qu'à une impasse et que toute tentative et tout acte visant à se faire gros en s'appuyant sur des forces étrangères et à résister à la réunification par la force sont voués à l'échec.

The Paper : Selon des reportages, le 13 novembre, lors de sa rencontre avec Tsai Ing-wen, le Président hondurien Juan Orlando Hernandez, en visite à Taiwan, a indiqué que sa visite à Taiwan en ce moment de vives tensions dans la région visait à démontrer que le Honduras et Taiwan sont de « vrais amis ». Tsai a qualifié la visite de Hernandez de très significative et a dit espérer que les deux parties continueront à se soutenir mutuellement sur la scène internationale. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le principe d'une seule Chine est une norme universellement reconnue régissant les relations internationales et un consensus de toute la communauté internationale. La poursuite de ce principe est une tendance dominante qui représente la justice internationale et qui bénéficie du soutien populaire. Les autorités du PDP à Taiwan s'habituent à créer de fausses illusions d'un soutien international pour soutenir et encourager leurs actes séparatistes de l'« indépendance de Taiwan », ce qui n'est rien d'autre qu'une ruse pour se tromper et tromper les autres. Ce comportement ne peut modifier le fait que Taiwan fait partie de la Chine et ne peut en aucun cas contrecarrer la tendance historique invincible de la réunification de la Chine.

Reuters : Le Président de la COP26 Alok Sharma a déclaré dimanche que la Chine et l'Inde devaient expliquer aux pays en développement pourquoi elles avaient édulcoré le texte sur les efforts visant à éliminer progressivement le charbon lors de la COP26. Cette déclaration fait suite au rejet par l'Inde et la Chine d'une clause appelant à l'« élimination » de l'électricité produite à partir du charbon. Ce terme est ainsi remplacé par la « réduction progressive ». Avez-vous des commentaires sur les remarques de M. Sharma ?

Zhao Lijian : La transition verte et à faible émission de carbone est la tendance dominante pour laquelle tous les pays travaillent ensemble. La Chine attache une grande importance à la transition énergétique. Nous avons fait des efforts considérables pour limiter la consommation de charbon et les projets de centrales à charbon, en jouant un rôle important dans la construction d'un consensus international sur les questions concernées.

Depuis le début de l'année, le Président Xi Jinping a annoncé à la communauté internationale une série de mesures et politiques adoptées par la Chine, y compris le contrôle strict des projets de centrales à charbon, le contrôle strict de la consommation de charbon pendant la période du 14e Plan quinquennal, la réduction progressive de la consommation de charbon au cours de la période du 15e Plan quinquennal, le soutien vigoureux au développement des énergies vertes et à faible émission de carbone dans les pays en développement et l'arrêt de construire de nouvelles centrales à charbon à l'étranger. La communauté internationale a exprimé une haute reconnaissance et n'a pas tari d'éloges à cet égard. Publiée récemment, la Déclaration conjointe sino-américaine de Glasgow sur le renforcement de l'action climatique dans les années 2020 a réitéré les contenus concernés.

Optimiser la structure énergétique et réduire la proportion de la consommation de charbon sont un processus progressif. Nous devons respecter les réalités nationales, le stade de développement et la dotation en ressources des différents pays. Dans de nombreux pays en développement, tout le monde n'a encore pas accès à l'électricité et l'approvisionnement énergétique n'est pas suffisant. Avant de demander à tous les pays de cesser d'utiliser le charbon, il convient de prendre en considération le manque d'énergie dans ces pays pour assurer leur sécurité énergétique. Nous encourageons les pays développés à prendre l'initiative d'arrêter d'utiliser du charbon tout en fournissant effectivement un financement suffisant, un soutien technologique et une aide au renforcement des capacités aux pays en développement pour la transition énergétique. Nous avons besoin d'actions concrètes plus que de promesses.

Bloomberg : Pour des raisons de sécurité nationale, l'administration Biden a rejeté un plan d'Intel visant à augmenter sa production en Chine. Intel avait proposé de fabriquer des plaquettes de silicium dans une usine située à Chengdu, en Chine, mais son plan a été fortement découragé par l'administration Biden. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La mondialisation économique est une réalité objective et une tendance historique. Les États-Unis ont à plusieurs reprises abusé du concept de sécurité nationale et du pouvoir d'État pour politiser, instrumentaliser et idéologiser les questions scientifiques, technologiques, économiques et commerciales, et ont délibérément mis en place des barrières commerciales et d'investissements à l'encontre de certains pays spécifiques. Récemment, les États-Unis ont forcé Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC), Samsung et d'autres entreprises à leur fournir des données sur les chaînes d'approvisionnement en puces, tout en affirmant qu'« elles sont volontaires ». Ces actions qui sapent les règles internationales du commerce et divisent le marché mondial ne font que nuire autant à autrui qu'à soi-même. La partie américaine doit rectifier son état d'esprit, suivre la tendance de l'époque, rejeter la mentalité du jeu à somme nulle, sauvegarder effectivement un environnement de marché équitable, juste et non discriminatoire, et construire une économie mondiale ouverte par des actions concrètes.

Bloomberg : Pourriez-vous confirmer que Xu Guojun a été rapatrié des États-Unis ? Si oui, quel rôle l'administration américaine a-t-elle joué dans ce rapatriement ?

Zhao Lijian : Je peux vous confirmer que Xu Guojun a été rapatrié des États-Unis. Je vous ai informés de la situation tout à l'heure. Si vous souhaitez obtenir des informations plus détaillées, veuillez vous renseigner auprès des autorités compétentes ou de la partie américaine.

Reuters : Selon Reuters, l'Ambassade de Chine aux États-Unis a fait du lobbying ces dernières semaines auprès de cadres supérieurs, d'entreprises et de groupes d'affaires américains pour qu'ils résistent à certains projets de loi liés à la Chine au Congrès. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le contenu lié à la Chine des projets de loi concernés au Congrès américain dénature les faits, dénigre la voie du développement et les politiques intérieures et étrangères de la Chine, fait du tapage autour de la « théorie de la menace chinoise », prône une concurrence stratégique avec la Chine, s'ingère gravement dans les affaires intérieures de la Chine sur des questions relatives à Taiwan, à Hong Kong, au Xinjiang et au Tibet, et politise les questions économiques et commerciales. Si ces projets de loi pleins de la mentalité de la Guerre froide et du jeu à somme nulle, sont adoptés, ils détourneront sans aucun doute les relations sino-américaines et perturberont gravement les échanges et la coopération normaux entre les deux pays, ce qui ne sert les intérêts d'aucune des parties. La Chine s'est toujours fermement opposée à cela.

Les parlementaires américains concernés doivent rectifier leur état d'esprit, adopter une vision rationnelle sur le développement de la Chine et les relations sino-américaines, cesser d'examiner et de pousser des projets de loi négatifs à l'égard de la Chine, supprimer les clauses négatives concernant la Chine et mettre fin à toute ingérence dans les affaires intérieures de la Chine, afin de ne pas nuire à l'intérêt général des relations sino-américaines et à la coopération entre les deux parties dans des domaines importants.

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