Page d'accueil > Propos du porte-parole du MAE
Conférence de presse du 6 décembre 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2021-12-06 23:55

CCTV : Le site Internet du Ministère des Affaires étrangères a publié dimanche 5 décembre un rapport intitulé « L’état de la démocratie aux États-Unis ». Pourriez-vous nous donner plus d’informations et commenter cela ?

Zhao Lijian : La démocratie est une valeur commune partagée par toute l’humanité. C’est un droit pour toutes les nations, et non une propriété exclusive à un pays quelconque. La démocratie prend différentes formes et il n’y a pas de modèle unique. Il serait totalement antidémocratique de mesurer les divers systèmes politiques du monde sous une seule aune ou d’examiner différentes civilisations politiques à partir d’une seule perspective.

Le système démocratique des États-Unis dérive de ses propres pratiques. Ce système est unique et n’est pas universellement applicable. Au fil des ans, les États-Unis, malgré les défauts structurels et la pratique problématique de leur système démocratique, se sont présentés comme le « phare de la démocratie » et le « modèle démocratique ». Ils se sont constamment ingérés dans les affaires intérieures d’autres pays et ont mené des guerres sous le couvert de la « démocratie », ont fait la leçon aux autres sur la démocratie d’une manière condescendante et ont créé des troubles et des catastrophes humanitaires dans de nombreux pays et régions. Cela a suscité de nombreuses critiques de la part de la communauté internationale.

Le monde doit faire un examen approfondi de l’état de la démocratie aux États-Unis. En énumérant des faits, des statistiques et les observations d’experts de divers pays, le rapport intitulé « L’état de la démocratie aux États-Unis », en versions chinoise et anglaise, vise à faire le point sur les tares du système démocratique américain, à faire une analyse approfondie des pratiques désordonnées et chaotiques de la démocratie aux États-Unis et des mauvaises conséquences de l’exportation par les États-Unis de leur soi-disant démocratie, et à mettre à nu la nature hypocrite de leur diplomatie démocratique.

Les États-Unis doivent également faire une introspection. Nous espérons que les États-Unis feront face à leurs tares démocratiques, amélioreront leur système démocratique et arrêteront l’acte erroné d’exporter leur soi-disant démocratie. Ceci est favorable à la fois au peuple américain et aux peuples du monde. Aucun pays ne peut monopoliser les normes de la démocratie ou imposer son propre système politique aux autres, encore moins instrumentaliser la démocratie pour supprimer les autres.

Il n’y a pas de système démocratique parfait dans le monde, pas plus qu’il n’y a de système politique qui convienne à tous les pays. La question de savoir si un pays est démocratique doit être jugée par son propre peuple, et non par quelques étrangers bien-pensants.

La démocratie est établie et développée sur la base de la propre histoire d’un pays et adaptée à son contexte national, et la démocratie de chaque pays a une valeur unique. Les membres de la communauté internationale devraient s’engager dans des échanges et des dialogues sur la démocratie sur la base de l’égalité et du respect mutuel, et travailler ensemble pour apporter une plus grande contribution au progrès de l’humanité.

MASTV : Selon des reportages, la sous-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman a déclaré que le secrétaire d’État Blinken, très tôt, a qualifié ce qui s’est passé au Xinjiang de « génocide ». Les États-Unis restent préoccupés par les « violations des droits humains » et sont solidaires avec les Ouïghours. Quel est le commentaire de la Chine à cet égard ?

Zhao Lijian : Les faits et la vérité ont démantelé le soi-disant « génocide au Xinjiang », la plus grande farce et le plus grand mensonge du siècle, qui a été fabriqué par certains politiciens et responsables américains. S’accrochant aux mensonges et aux préjugés, la partie américaine poursuit sa tentative perverse de créer des troubles au Xinjiang et de contenir le développement de la Chine. Ces gens ont perdu leurs principes moraux et leur crédibilité aux yeux du peuple chinois et des peuples du monde entier.

Il n’y a pas de pays qui corresponde mieux à l’étiquette de génocidaire que les États-Unis. L’histoire des États-Unis a enregistré d’innombrables crimes contre l’humanité commis contre les Amérindiens, qui constituent de facto un génocide. Dans le pays, le gouvernement américain ignore les Américains comme George Floyd qui « ne peuvent pas respirer » et tourne le dos aux minorités raciales qui vivent au milieu de la menace de crimes haineux graves. À l’étranger, les États-Unis ont causé des pertes massives avec des intimidations, des sanctions et des guerres gratuites. Les États-Unis n’ont pas besoin de s’inquiéter pour la Chine, où 1,4 milliard de Chinois de 56 ethnies, dont l’ethnie ouïghoure, sont étroitement unis comme les graines d’une grenade. Si certains politiciens ou responsables américains devaient montrer leur compassion, ils feraient mieux de se tenir aux côtés des Amérindiens et des peuples d’Irak et de Syrie, dont les pays ont été ravagés par l’invasion américaine.

China News Service : Selon des reportages, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que si la partie continentale de la Chine « envahissait » Taïwan, ce serait une décision désastreuse. Au cours des deux dernières années, la Chine a tenté de changer le statu quo dans le détroit de Taïwan en se livrant à des manœuvres militaires et en essayant d’isoler Taïwan au sein de la communauté internationale. Les États-Unis sont résolument déterminés à « faire en sorte que Taïwan ait les moyens de se défendre », a déclaré Blinken. Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a également déclaré récemment que les États-Unis devraient maintenir leur capacité de résister à tout recours à la force qui mettrait en danger la sécurité de la population taïwanaise. Quel est votre commentaire ?

Zhao Lijian : La question de Taïwan est l’affaire intérieure de la Chine. Les remarques des responsables américains concernés défient de manière flagrante le principe d’une seule Chine, violent les stipulations des trois communiqués conjoints sino-américains et l’engagement pris par la partie américaine, et envoient un signal gravement erroné aux forces sécessionnistes pour « l’indépendance de Taïwan ». La Chine le déplore vivement et s’y oppose fermement.

Le véritable statu quo sur la question de Taïwan est ceci : il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taïwan fait partie de la Chine, et le gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine. La tentative des forces sécessionnistes de Taïwan consistant à rechercher le soutien des États-Unis et d’autres pour rechercher l’« indépendance » est à l’origine des tensions actuelles à travers le détroit de Taïwan. Le nœud de l’escalade des tensions est la décision de certains Américains d’utiliser Taïwan pour contenir la Chine en encourageant et en soutenant les autorités du PDP pour changer le statu quo. La collusion de ces personnes aux États-Unis et à Taïwan pour faire des provocations et jouer avec le feu est extrêmement dangereuse.

Les États-Unis doivent comprendre que le fait historique et juridique d’une seule Chine ne doit pas être contesté, le fait que les deux rives du détroit de Taïwan appartiennent à la même et unique Chine ne doit pas être modifié, et le processus des 1,4 milliard de Chinois pour faire avancer la réunification pacifique de la Chine ne doit pas être entravé. Nous lutterons pour la perspective d’une réunification pacifique avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts. Cela dit, si les forces sécessionnistes pour l’« indépendance de Taïwan » nous provoquent, nous forcent la main ou même franchissent la ligne rouge, nous serons obligés de prendre des mesures résolues. Les efforts pour soutenir et enhardir les forces sécessionnistes pour l’« indépendance de Taïwan » et contester le principe d’une seule Chine s’avéreront être comme vouloir prendre la lune avec ses dents. Ils n’arrêteront pas le progrès de l’histoire.

Quotidien du Peuple : Le 3 décembre s’est tenue la 3e réunion ministérielle du Forum de la Chine et de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Forum Chine-CELAC). Pourriez-vous partager plus d’informations sur la réunion et ses résultats ? Comment la Chine commente-t-elle cette réunion ?

Zhao Lijian : Le 3 décembre, la 3e réunion ministérielle du Forum de la Chine et de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Forum Chine-CELAC) s’est tenue par visioconférence. Le président Xi Jinping et le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, dont le pays assume la présidence tournante de la CELAC, se sont virtuellement adressés à la réunion. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard ont coprésidé la réunion. Des ministres des Affaires étrangères et des représentants des États membres de la CELAC, entre autres, ont assisté à l’événement.

Le président Xi Jinping a souligné que, depuis la création du Forum Chine-CELAC il y a sept ans, les deux parties, à la lumière de l’objectif fondateur du forum de renforcer la solidarité et la coopération et de faire progresser la coopération Sud-Sud, ont fait du forum une plate-forme majeure pour rechercher des avantages mutuels et fait entrer les relations bilatérales dans une nouvelle ère caractérisée par l’égalité, l’avantage mutuel, l’innovation, l’ouverture et les bénéfices pour le peuple. Le président Xi a souligné que la Chine et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes sont tous des pays en développement et des partenaires de coopération globale d’égalité, d’avantages mutuels et de développement commun, et notre aspiration commune à l’indépendance, au développement et au rajeunissement nous a unis étroitement. Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes sont invités à participer activement à l’Initiative pour le développement mondial et à travailler avec la Chine pour surmonter les difficultés présentes, créer plus d’opportunités et construire une communauté de destin pour le développement mondial.

Dans son discours, le conseiller d’État Wang a fait une proposition en cinq points suggérant que la Chine et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes devraient travailler ensemble pour créer des opportunités de développement indépendant, interconnecté, vert, ouvert et inclusif, a précisé la voie à suivre par les deux parties pour faire avancer l’Initiative pour le développement mondial et a annoncé les mesures spécifiques que prendra la Chine. La Chine mettra en place un prêt spécial de 1 milliard de dollars américains pour la coopération pour le développement et un prêt spécial de 1 milliard de dollars américains pour la coopération sur l’économie numérique entre la Chine et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, offrira aux pays de la région 5 000 bourses gouvernementales et 3 000 places de formation entre 2022 et 2024, et établira le Centre de développement Chine-Caraïbes.

La partie latino-américaine et caribéenne a exprimé ses félicitations pour le 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois, a fait l’éloge des résultats fructueux du Forum Chine-CELAC depuis sa création, a sincèrement remercié la Chine d’avoir pris l’initiative de fournir du matériel de prévention des épidémies et des vaccins, et a salué l’Initiative pour le développement mondial avancée par la Chine. Elle s’est déclarée prête à travailler avec la Chine pour renforcer la synergie des stratégies de développement, approfondir la coopération dans la prévention et le contrôle des épidémies ainsi que la reprise économique, défendre le multilatéralisme, promouvoir un monde multipolaire et répondre correctement aux défis mondiaux tels que le changement climatique.

Agence de presse Xinhua : Il est rapporté que l’Institut Chongyang d’études financières de l’Université Renmin de Chine a publié ce matin un rapport intitulé « Dix questions pour la démocratie américaine ». Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : J’ai pris note de ce rapport. Il a soulevé dix questions pour la démocratie américaine : est-ce la démocratie pour la majorité ou la « démocratie » pour la minorité ? Assure-t-elle l’équilibre des pouvoirs ou conduit-elle à des abus de pouvoir ? Améliore-t-elle le bien-être du peuple ou augmente-t-elle la souffrance des populations ? Défend-elle la liberté ou entrave-t-elle la liberté ? Protège-t-elle les droits humains ou viole-t-elle les droits humains ? Favorise-t-elle l’unité ou conduit-elle à la division ? Contribue-t-elle à réaliser des rêves ou provoque-t-elle des cauchemars ? Améliore-t-elle la gouvernance nationale ou entraîne-t-elle une défaillance du système ? Apporte-t-elle développement et prospérité, ou désastre et troubles à d’autres pays ? Préserve-t-elle la paix et le développement dans le monde ou sape-t-elle l’ordre international ? Ce sont en effet de très bonnes questions. Les États-Unis devraient y réfléchir sérieusement et donner leurs réponses.

Je tiens à souligner une fois de plus que la démocratie est une valeur commune de l’humanité. Les États-Unis n’ont pas le droit de monopoliser les normes démocratiques ou d’imposer leur système politique aux autres, ils ont encore moins le droit de former des cliques contre ceux qui ne partagent pas leurs opinions et d’inciter à la division et à la confrontation sous la bannière de la démocratie. Les États-Unis devraient honorer leur parole de ne pas rechercher une nouvelle Guerre froide par des actions et faire des choses qui aident à rallier la communauté internationale pour relever des défis mondiaux aussi urgents que la COVID-19, la morosité de la croissance économique et le changement climatique, plutôt que d’aller à l’encontre de l’esprit de solidarité.

Global Times : Le 3 décembre, un haut responsable américain a déclaré lors d’un briefing pour le Plan d’action national contre la traite des êtres humains que les États-Unis cherchaient à empêcher les marchandises produites par le « travail forcé » d’entrer sur le marché américain. Au cours de cette année, le Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) des États-Unis a émis sept ordonnances de retenue sur les marchandises produites par le « travail forcé », y compris les produits à base de silice du Xinjiang. Il a également détenu et saisi des produits d’une valeur de 485 millions de dollars, alors que le volume et la valeur ont tous deux augmenté considérablement par rapport à ceux de l’année dernière. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : La Chine a réitéré à plusieurs reprises qu’il n’y a pas de travail forcé au Xinjiang, mais seulement du travail volontaire et le libre choix sur le marché du travail. Certaines personnes aux États-Unis mènent malicieusement un grand tapage autour de la désinformation sur le soi-disant « travail forcé au Xinjiang », et invoquent cela pour saisir des produits du Xinjiang et imposer des sanctions contre le Xinjiang. Il s’agit du gangstérisme flagrant. Leur but consiste à déstabiliser le Xinjiang et à entraver le développement de la Chine. Des pratiques ignobles des États-Unis telles que la manipulation politique, l’ingérence dans les affaires intérieures d’autrui et la perturbation des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales au nom des droits de l’homme ont été démasquées par la vérité et mises à nu par les gens du monde entier, et ne feront que se solder par un échec. Ce faisant, les États-Unis nuisent non seulement au développement industriel et à l’emploi des travailleurs industriels au Xinjiang, mais également aux intérêts de tous les consommateurs, y compris ceux des États-Unis. C’est un exemple typique consistant à nuire aux autres sans en tirer aucun profit.

En fait, l’étiquette de travail forcé convient mieux aux États-Unis qu’à quiconque. Aux États-Unis, environ un demi-million d’enfants travaillent dur comme ouvriers agricoles. Environ 240 000 à 325 000 femmes et enfants sont victimes d’esclavage sexuel. Le pays a un bilan plus déplorable en matière de traite des êtres humains. Au cours des cinq dernières années, jusqu’à 100 000 personnes ont été victimes chaque année de la traite aux États-Unis pour du travail forcé. La moitié d’entre elles ont été vendues à des ateliers de misère ou réduites en esclavage dans des ménages. En 2019, plus de 11 500 cas de traite d’êtres humains ont été signalés aux États-Unis, soit plus du double par rapport à 2015. Les États-Unis peuvent-ils expliquer pourquoi leur Plan d’action national contre la traite des êtres humains n’éclaire pas leurs propres problèmes ? Les États-Unis devraient immédiatement cesser de fabriquer des mensonges pour attaquer, salir et opprimer d’autres pays, et affronter et résoudre sérieusement leurs propres problèmes graves de travail forcé et de traite des êtres humains.

The Paper : Selon des reportages, le 3 décembre, la Chine a déposé des représentations solennelles auprès du Japon au sujet des remarques de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe selon lesquelles « une urgence à Taïwan est une urgence japonaise ». Abe a répondu qu’il se sentait honoré d’attirer l’attention de la Chine en tant que législateur. Le même jour, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a déclaré qu’il était nécessaire que la Chine comprenne une telle pensée au Japon. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Le fait que certains politiciens japonais se sentent fiers au lieu d’avoir honte de leurs actes et paroles erronés révèle une fois de plus leur sens problématique du bien et du mal.

Je tiens à souligner qu’il y a effectivement beaucoup de pensées au Japon. Pour n’en citer que quelques-unes, certaines personnes veulent nier et même embellir l’histoire de l’agression et de la domination coloniale. Certains essaient de déverser l’eau radioactive dans la mer au mépris de la sécurité de l’environnement marin mondial et de la vie et de la santé de l’humanité, tout en se soustrayant à leurs responsabilités. Certains tentent même de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine sur la question de Taïwan. Certaines pensées existent, mais cela ne veut pas dire qu’elles sont justes. Les perceptions erronées ne sont que des vœux pieux de certains individus au Japon, qui ne seront jamais reconnus par les voisins asiatiques et la communauté internationale.

Je tiens à souligner que la question de Taïwan concerne les intérêts fondamentaux de la Chine, le fondement politique des relations sino-japonaises et la confiance et la foi fondamentales entre les deux pays. La partie japonaise doit honorer ses engagements, cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine, arrêter la provocation quant au principe d’une seule Chine et cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes pour l’« indépendance de Taïwan ».

China Daily : Il est rapporté que le 7e cycle de négociations visant à rétablir l’accord sur le nucléaire iranien s’est tenu à Vienne l’autre jour. Un haut responsable du département d’État américain a déclaré que l’Iran n’envisageait pas sérieusement un retour rapide à l’accord et est venu avec des propositions renonçant à tous les compromis que l’Iran avait proposés au cours des six cycles de pourparlers précédents, empochant tous les compromis que les autres parties, les États-Unis en particulier, avaient faits, puis en en demandant plus. En outre, de hauts responsables français, britanniques et allemands ont déclaré dans un communiqué que l’Iran était revenu sur sa position dans ce cycle de négociations et a exigé des modifications majeures du texte. Ils ont déclaré que certaines des demandes de l’Iran allaient au-delà des termes de l’accord et que la partie européenne était déçue et préoccupée. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Grâce aux efforts concertés de toutes les parties, le 7e cycle de négociations sur la reprise de la mise en œuvre du Plan d’action global commun (JCPOA) a débuté à Vienne. Bien qu’il n’y ait eu aucune percée dans les négociations, toutes les parties ont fait preuve d’une attitude sérieuse et ont convenu de revenir au JCPOA exactement tel qu’il est. Sur la base du texte obtenu lors des six cycles de négociations précédents, les parties ont eu des discussions globales et approfondies sur la levée des sanctions et les questions dans le domaine nucléaire, et la partie iranienne a proposé des amendements écrits au texte dans ces deux domaines. Ces interactions aident toutes les parties à mieux comprendre la position du nouveau gouvernement iranien.

Dans les circonstances actuelles, toutes les parties devraient s’en tenir à l’orientation politique du dialogue et de la négociation, maintenir fermement l’élan des négociations, s’efforcer d’élargir le consensus et faire avancer le processus de négociation. Il convient de souligner que le fait de pointer du doigt et de faire pression ne mènera nulle part. À l’heure actuelle, l’essentiel est de se concentrer sur les questions en suspens, d’adopter une attitude flexible et ouverte, de faire preuve de sagesse politique, de rechercher des solutions pratiques et réalisables et de s’efforcer de parvenir à un accord sur la reprise de la conformité avec le JCPOA à une date rapprochée. En tant que déclencheur de la crise nucléaire iranienne, les États-Unis devraient lever toutes les sanctions unilatérales illégales contre l’Iran, la Chine et d’autres tiers, et l’Iran devrait reprendre ses engagements nucléaires sur cette base. Dans ce processus, toutes les parties concernées devraient défendre l’équité et la justice, être rationnelles et faire preuve de retenue, et s’abstenir des paroles et actes outranciers qui pourraient perturber les efforts diplomatiques.

Shenzhen TV : Selon nos sources, le Comité contre la torture a publié le 3 décembre ses observations finales sur le 4e rapport périodique de la Lituanie, qui exprimaient en particulier des préoccupations concernant les mauvais traitements infligés par la Lituanie aux migrants et aux réfugiés, les conditions de plus en plus difficiles dans les prisons et les enquêtes inéquitables sur les cas de torture. Avez-vous un commentaire ?

Zhao Lijian : Les observations de l’agence des Nations unies que vous avez mentionnées révèlent la détention prolongée de réfugiés, de demandeurs d’asile et de sans-papiers dans les zones frontalières de la Lituanie. Les centres d’hébergement en Lituanie sont dans des conditions déplorables, manquent de fournitures élémentaires et ont un accès limité aux services médicaux. Elles signalent également le recours par la Lituanie à la force, à la torture et aux mauvais traitements contre les réfugiés et les migrants, y compris la violence basée sur le sexe, et l’expulsion collective de demandeurs d’asile, y compris d’enfants, sans examiner leur situation individuelle.

Les observations ont également souligné que les conditions en matière de qualité et de quantité de nourriture dans certains établissements pénitentiaires lituaniens ne sont toujours pas conformes aux normes internationales, avec des incidents fréquents de violence à grande échelle, de trafic de drogue, de propagation du VIH et d’autres maladies infectieuses et le manque d’accès rapide aux soins médicaux. Elles ont noté l’usage de la force par le personnel pénitentiaire, y compris avec des tasers. En outre, la Lituanie était complice du programme secret d’extradition et de détention de la CIA, dans lequel la torture et les mauvais traitements ont été commis, mais aucune enquête n’a été menée pour obtenir des résultats substantiels.

Le gouvernement lituanien devrait tenir compte de l’appel à la justice de la communauté internationale et réfléchir sérieusement à son bilan déplorable en matière de droits humains. Il devrait mener des enquêtes opportunes, complètes et impartiales sur les cas de mauvais traitements et de torture et prendre des mesures efficaces pour protéger les droits de l’homme et les droits fondamentaux.

Dragon TV : Récemment, le porte-parole des talibans afghans, Zabihullah Mujahid, a publié le décret du chef suprême sur les droits des femmes. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : La Chine a noté que la direction du gouvernement intérimaire afghan a publié le dernier décret sur la protection des droits et des intérêts des femmes dans le mariage et le ménage, soulignant qu’une femme est un être humain noble et libre, que personne ne peut la donner à personne comme échange, et que les femmes ne devraient pas être forcées de se marier. Le décret souligne que les femmes ne doivent pas être opprimées ou privées de leurs droits légitimes. Il encourage également les efforts visant à sensibiliser le public aux droits des femmes et encourage les écrivains et les militants à publier des articles utiles sur les droits des femmes.

Il s’agit d’une mesure pratique prise par les talibans afghans pour protéger les droits et les intérêts des femmes, ce qui devrait être salué et encouragé. En tant que voisin et ami de l’Afghanistan, la Chine espère que le décret pourra être mis en pratique de manière à protéger les droits humains fondamentaux, y compris les droits des enfants et des femmes. Cela sert les intérêts du peuple afghan et répond à l’attente commune de la communauté internationale.

Reuters : Un tribunal du Myanmar a condamné aujourd’hui l’ancienne dirigeante du pays Aung San Suu Kyi à quatre ans de prison après l’avoir reconnue coupable d’incitation et de violation des restrictions sur le coronavirus. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : En tant que voisin et ami, la Chine espère sincèrement que toutes les parties et factions au Myanmar partiront des intérêts à long terme de la nation et du peuple, surmonteront les divergences dans le cadre constitutionnel et juridique et continueront de faire avancer le processus de transition démocratique durement gagné et adapté aux conditions nationales du Myanmar.

CRI : La 2e session de la Conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient s’est tenue au siège de l’ONU à New York du 29 novembre au 3 décembre. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : La Chine se réjouit du succès de la 2e session de la Conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient. La création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient permet de freiner la prolifération des armes de destruction massive, d’apaiser les tensions au Moyen-Orient et de promouvoir la paix et la sécurité régionales et mondiales. La Chine a toujours une attitude positive et favorable à cet égard.

En mars de cette année, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a proposé une initiative en cinq points pour parvenir à la sécurité et à la stabilité au Moyen-Orient. Il a appelé à un soutien international aux efforts des pays de la région pour établir une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient. La Chine a assisté sur invitation à la 2e session de la Conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient en qualité d’État observateur et a fait une proposition en trois points. Premièrement, les pays de la région devraient intensifier le dialogue et la consultation, apaiser les tensions et continuer à instaurer une confiance mutuelle. Deuxièmement, les pays extérieurs à la région devraient fournir une assistance constructive et injecter une énergie positive dans la paix et la stabilité régionales, plutôt que de créer des antagonismes ou d’inciter à la confrontation dans la région. Troisièmement, toutes les parties devraient défendre l’autorité des instruments juridiques internationaux sur la maîtrise des armements et rejeter les doubles standards dans le domaine de la non-prolifération nucléaire. Dans le même temps, nous regrettons le refus des États-Unis et d’Israël d’assister à la conférence et appelons les deux pays à réellement assumer leurs responsabilités et à participer activement au processus de la réunion.

RTHK : Le rapport semestriel sur les politiques de change du département américain du Trésor a placé 12 économies, dont la Chine, sur la « Liste de surveillance » des principaux partenaires commerciaux qui méritent une attention particulière. Le rapport a souligné l’échec de la Chine à publier des données sur les interventions de change et un manque de transparence. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note du rapport américain. La position de la Chine sur la question du taux de change est cohérente et claire.

En tant que grand pays responsable, la Chine a réitéré à maintes reprises qu’elle ne s’engagerait pas dans une dépréciation concurrentielle de la monnaie. Nous n’avons jamais utilisé et n’utiliserons pas le taux de change comme outil pour faire face aux perturbations externes telles que les différends commerciaux. La Chine approfondira résolument la réforme visant à soumettre le taux de change aux règles du marché, continuera d’améliorer le système de parité flottante sous administration, basé sur l’offre et la demande du marché et en référence à un panier de devises, et maintiendra globalement le taux de change du RMB à un niveau raisonnable et équilibré.

Hubei Media Group : Le Premier ministre australien Scott Morrison aurait déclaré l’autre jour que l’Australie envisagerait de boycotter les Jeux olympiques d’hiver de Beijing. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Nous avons dit à plusieurs reprises que les Jeux olympiques d’hiver de Beijing sont un grand rassemblement d’athlètes et d’amateurs mondiaux de sports d’hiver, plutôt qu’une plate-forme pour les coups politiques de certains politiciens.

Selon les règles olympiques, les personnalités sont invitées par leur Comité national olympique (CNO) respectif à assister aux Jeux olympiques. Il appartient au CNO de décider s’il souhaite ou non lancer les invitations.

La Charte olympique stipule explicitement que les organisations sportives au sein du Mouvement olympique doivent appliquer la neutralité politique et s’opposent à tout abus politique ou commercial du sport et des athlètes. J’ai remarqué que le président du Comité olympique australien a déclaré qu’un boycott des Jeux olympiques d’hiver de Beijing n’aboutirait jamais à rien et il a partagé des informations sur la participation des athlètes australiens aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing.

Nous sommes aujourd’hui à 60 jours des Jeux olympiques d’hiver de Beijing. Pour se préparer, les athlètes de tous les pays se sont beaucoup entraînés et ont fait des efforts acharnés. Les Jeux olympiques d’hiver, organisés tous les quatre ans, sont une occasion précieuse pour les athlètes d’impressionner le monde avec leurs performances exceptionnelles. Ce sont les athlètes, au lieu des politiciens réclamant le boycott, qui devraient être en vedette. Les politiciens qui appellent au boycott le font pour leurs propres intérêts et positions politiques. En fait, personne ne se soucie de savoir si ces personnes viennent ou non, et cela n’aura aucun impact sur le succès des Jeux olympiques d’hiver de Beijing.

MASTV : Comme l’ont révélé des sources, la Hongrie a bloqué une proposition de contribution conjointe des pays de l’UE au « Sommet pour la démocratie » organisé par les États-Unis. Auparavant, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, avait déclaré que le « Sommet pour la démocratie » américain avait des aspects de politique intérieure. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Le ministre des Affaires étrangères Szijjarto a raison. La Chine a exposé sa position à plusieurs reprises sur le soi-disant « Sommet pour la démocratie » qui doit être organisé par les États-Unis. Derrière les slogans ronflants se cache la pratique d’intimidation des États-Unis consistant à diviser le monde en différents rangs, à faire des remarques irresponsables et à critiquer présomptueusement la démocratie d’autres pays ; c’est l’approche égoïste des États-Unis consistant à former des cliques au sein de la communauté internationale et à inciter à la division et à la confrontation ; c’est la véritable intention des États-Unis de privatiser, de politiser, d’instrumentaliser et de transformer en arme la démocratie pour faire avancer leur agenda géopolitique.

En tant que force importante et indépendante dans un monde multipolaire, l’Union européenne doit en effet préserver son autonomie stratégique, distinguer le bien du mal, pratiquer le véritable multilatéralisme et injecter de la stabilité et une énergie positive dans le monde.

CNR : Les élections législatives au Kirghizistan ont eu lieu le 28 novembre. La Commission centrale des élections et des référendums du Kirghizistan a effectué jusqu’à présent 99,96 % des décomptes manuels et a publié les résultats préliminaires des partis et députés vainqueurs. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : La Chine a remarqué que les élections législatives au Kirghizistan se sont bien déroulées. En tant que voisin, ami et partenaire stratégique global, la Chine soutient le choix du peuple kirghiz. La Chine croit que sous la direction du président Sadyr Japarov, le Kirghizistan, un pays ami, parviendra à la stabilité et à la sécurité durables et progressera davantage dans le développement et le rajeunissement nationaux. La Chine est également prête à étendre davantage les échanges et la coopération entre les législatures des deux pays et à contribuer au développement du partenariat stratégique global sino-kirghiz.

The Paper : Les 2 et 3 décembre, la 10e réunion annuelle formelle du mécanisme de coopération des cinq États dotés d’armes nucléaires s’est tenue à Paris, et un communiqué conjoint a été publié. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Les 2 et 3 décembre, la France, qui prend la présidence du mécanisme de coopération des cinq États dotés d’armes nucléaires, a organisé à Paris la 10e réunion formelle annuelle. L’ambassadeur de Chine pour les affaires de désarmement, Li Song, a conduit une délégation à la réunion. Les délégués des cinq États dotés d’armes nucléaires ont eu un échange de vues approfondi sur des questions majeures telles que la situation stratégique et sécuritaire internationale actuelle, le désarmement nucléaire, la non-prolifération nucléaire et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et sont parvenus à un consensus très important lors de la réunion. Ils ont également publié un communiqué conjoint.

Le paysage de la sécurité internationale subit des changements profonds et complexes. Il existe des lacunes dans la confiance mutuelle stratégique et la coopération entre les grands pays, des divergences importantes dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires, de graves défis auxquels est confronté le système international de contrôle des armes nucléaires et de graves incidences sur l’équilibre et la stabilité stratégiques mondiaux. La Chine estime que la réunion réussie des cinq États dotés d’armes nucléaires à Paris a envoyé un signal positif. Premièrement, elle réitère l’attachement des cinq États à l’objet et aux buts du TNP. Cela contribue au succès de la 10e Conférence d’examen du TNP qui se tiendra en janvier de l’année prochaine et à la sauvegarde du rôle du TNP en tant que pierre angulaire du système international de désarmement et de non-prolifération nucléaires. Deuxièmement, elle améliore la communication stratégique entre les cinq États sur les grands enjeux du nucléaire. Cela contribue à renforcer la confiance mutuelle stratégique entre les grands pays et à décourager la tendance dangereuse à l’hégémonisme, à la mentalité de la Guerre froide et à l’état d’esprit du jeu à somme nulle. Troisièmement, elle dégage un consensus des cinq États sur la manière de répondre aux défis internationaux en matière de sécurité. Cela aidera toutes les parties à gérer leurs différends et à améliorer la coordination et la coopération en matière de sécurité internationale.

Bloomberg : Une question complémentaire sur les Jeux olympiques. CNN a rapporté que l’administration Biden devrait annoncer cette semaine qu’aucun responsable du gouvernement américain n’assisterait aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing, mettant en œuvre un boycott diplomatique. L’Asahi Shimbun a également rapporté que des membres conservateurs du parti au pouvoir au Japon feront pression sur le Premier ministre Kishida pour qu’il boycotte diplomatiquement les Jeux olympiques d’hiver de Beijing. Comment la Chine fera-t-elle face à un éventuel boycott diplomatique ?

Zhao Lijian : Je voudrais réitérer que les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Beijing sont un rassemblement pour tous les athlètes et amateurs de sports d’hiver du monde entier. Ce sont eux qui devraient être en vedette. Le travail de préparation des Jeux est entré dans la dernière ligne droite. La communauté internationale, y compris le CIO, reconnaît hautement le travail de préparation. Les athlètes étrangers, dont un grand nombre d’athlètes américains et japonais, attendent avec impatience de venir en Chine pour les Jeux. Nous sommes convaincus qu’à la lumière de l’esprit olympique et grâce aux efforts concertés de toutes les parties, nous organiserons des Jeux olympiques économes, sûrs et merveilleux pour le monde.

Je tiens à souligner que les Jeux olympiques d’hiver ne sont pas une scène de coups et de manipulations politiques. Les politiciens américains continuent de faire du tapage autour d’un « boycott diplomatique » sans même être invités aux Jeux. Ce vœu pieux et cette pure démagogie visent à une manipulation politique. C’est une grave parodie de l’esprit de la Charte olympique, une provocation politique flagrante et un grave affront aux 1,4 milliard de Chinois. Cela ne fera que faire en sorte que le peuple chinois et le monde voient clairement la nature anti-chinoise et l’hypocrisie des politiciens américains.

Les États-Unis devraient adopter une bonne attitude, agir conformément à la devise olympique « Ensemble », prendre les préoccupations de la Chine au sérieux et s’abstenir de politiser le sport. Ils devraient cesser de faire du tapage autour du soi-disant « boycott diplomatique » des Jeux olympiques d’hiver de Beijing, de peur que cela n’affecte le dialogue et la coopération bilatéraux dans des domaines importants. Si les États-Unis n’en font qu’à leur tête, la Chine prendra des contre-mesures résolues.

[ Envoyer ce lien à un ami ]
  [ Imprimer ]