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Conférence de presse du 22 décembre 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2021-12-22 21:00

China Daily : Alors que nous nous approchons de l’ouverture de Beijing 2022, l’idée de Jeux olympiques verts a gagné en popularité. Qu’a fait la Chine pour se préparer à des Jeux olympiques verts ?

Zhao Lijian : L’idée de Jeux olympiques verts est mise en œuvre dans la préparation et l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022. Nous combinons la promotion du sport avec la conservation écologique, afin que les gens puissent profiter du charme des sports d’hiver tout en protégeant la beauté de la nature et l’environnement.

Ces dernières années, Beijing et la province du Hebei ont intensifié leurs efforts de reboisement. À Beijing, le taux de couverture forestière dans l’ensemble de la ville a atteint 44,4% et le taux de couverture forestière dans les zones de montagne a atteint 58,8%. À Zhangjiakou, dans la province du Hebei, la superficie forestière a dépassé 18 000 kilomètres carrés. Les trois villages olympiques d’hiver de Beijing, Yanqing et Zhangjiakou répondent aux normes de construction écologique trois étoiles. Lors de la construction du village olympique d’hiver de Yanqing, 24 000 arbres ont été transplantés dans une « forêt olympique ».

Pendant les Jeux, les 12 sites olympiques seront entièrement alimentés en énergie verte et renouvelable, pour la première fois au monde. Pour la fabrication de neige artificielle, l’eau sera stockée via de multiples canaux, recyclée et préservée grâce à un procédé technologique. Cela répondra au besoin de fabrication de neige pendant les Jeux olympiques sans affecter la sécurité de l’eau locale ou l’environnement écologique. De plus, les déchets produits pendant les Jeux sur tous les sites seront triés et correctement gérés tout au long du processus.

Ces derniers jours, de nombreuses personnalités au sein de la communauté internationale ont salué l’idée de Jeux olympiques verts en Chine. Le président du Comité olympique et sportif roumain a déclaré que la Chine a fait des efforts exceptionnels pour organiser des Jeux olympiques d’hiver verts. Des personnalités du monde des affaires de la République de Corée ont déclaré que l’application des technologies environnementales aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing présentera non seulement le développement de la Chine au monde, mais deviendra également une opportunité importante pour la coopération internationale dans les technologies vertes.

La Chine continuera à suivre une approche verte, inclusive, ouverte et propre pour organiser des Jeux olympiques réussis, qui soient économes, sûrs et merveilleux.

Global Times : Lors du récent « Sommet pour la démocratie », les États-Unis ont annoncé la création d’un poste de « coordinateur de la lutte contre la corruption dans le monde » au Département d’État. Le Département américain du Trésor a également créé un fonds pour la lutte contre la corruption, qui récompensera les personnes qui fournissent des informations sur les endroits où des dirigeants étrangers corrompus cachent de l’argent aux États-Unis. Les analystes disent que le véritable objectif des États-Unis pour traquer les éléments corrompus étrangers est de maintenir leur propre hégémonie en exerçant une juridiction au bras long. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : J’ai pris note des reportages concernés et je tiens à souligner ce qui suit. 

Premièrement, avec des scandales de corruption répétés, la corruption systémique et institutionnelle aux États-Unis est devenue un problème profondément enraciné. Comme tout le monde le sait, la démocratie à l’américaine est devenue un jeu d’argent pour une minorité de riches. Les élections présidentielle et législatives américaines de 2020 ont coûté près de 14 milliards de dollars américains au total. En échangeant « de l’argent contre des votes », les politiciens américains font des promesses contre un financement électoral et dépensent une fortune en publicité. Lorsqu’ils sont au pouvoir, les politiciens se livrent à une corruption considérée comme légitime en échangeant ouvertement le pouvoir contre de l’argent par le biais du lobbying et de dons politiques. À la fin de leur mandat, ils passent en douceur des cercles politiques au monde des affaires par le pantouflage. Une telle corruption dans tout processus et toute chaîne serait sévèrement punie dans d’autres pays, mais est légalement maquillée aux États-Unis. Il est méprisable que la corruption soit légitimée et ouvertement pratiquée aux États-Unis.

Deuxièmement, les États-Unis entravent la coopération internationale contre la corruption. En tant que partie à la Convention des Nations unies contre la corruption, les États-Unis ont longtemps ignoré leurs obligations et leurs responsabilités internationales, ont fermé les yeux sur les crimes des éléments corrompus et ont rejeté les demandes de coopération formulées par les pays en développement. Ils ont même enhardi de manière flagrante les suspects fugitifs, leur ont offert l’asile politique et les ont empêchés de se rendre à la police.

Troisièmement, les États-Unis sont le plus grand « refuge » pour les criminels. Ils abritent le plus grand nombre de fugitifs étrangers soupçonnés de corruption et de crimes économiques et constituent une destination importante pour les avoirs corrompus. Il est plus facile de créer une société-écran aux États-Unis que partout ailleurs. Selon les médias américains, environ deux millions de sociétés-écrans anonymes sont créées chaque année aux États-Unis, dépassant de loin tout autre pays et région. Les États-Unis sont devenus une « machine automatique de blanchiment d’argent » pour les produits illicites.

Les États-Unis ont été indulgents avec eux-mêmes tout en étant stricts avec les autres en matière de lutte contre la corruption. Ils ne réfléchissent jamais sur eux-mêmes, mais ne font que critiquer les autres gratuitement, et s’ingèrent même dans les affaires intérieures d’autres pays en abusant de la « juridiction au bras long » au nom de la lutte contre la corruption. Un tel acte est une pure et simple pratique du « deux poids deux mesures » et un piétinement flagrant du droit international, et sera donc méprisé et rejeté par les pays du monde entier.

Reuters : Un professeur américain de l’Université Harvard a été reconnu coupable mardi d’avoir menti au sujet de ses liens avec le « Programme des mille talents » de la Chine. Je me demandais si vous aviez un commentaire à ce sujet.

Zhao Lijian : Je ne suis pas au courant des informations pertinentes et je ne ferai aucun commentaire sur une affaire judiciaire individuelle aux États-Unis.

Nous avons noté que les actes des départements de la justice américains consistant à réprimer des scientifiques et à saper les échanges scientifiques et technologiques normaux sino-américains au nom de la lutte contre l’espionnage économique ont déjà suscité des doutes parmi les visionnaires aux États-Unis. Je tiens à souligner que les programmes de coopération et d’échanges de talents entre la Chine et d’autres pays ne sont pas essentiellement différents de la pratique courante d’autres pays, y compris les États-Unis, et que les agences gouvernementales et les politiciens américains ne devraient pas les stigmatiser. Les États-Unis devraient faire davantage pour favoriser la coopération scientifique et technologique et les échanges humains entre la Chine et les États-Unis.

The Paper : Lors de sa conversation téléphonique avec la Première ministre lituanienne Ingrida Simonyte le 21 décembre, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré avoir pris note des reportages selon lesquels les autorités douanières chinoises ne dédouanent pas les marchandises lituaniennes ou les marchandises avec des composants lituaniens, et qu’elles rejettent les demandes d’importation de Lituanie. Il a déclaré que de telles mesures semblaient constituer une coercition économique. Les États-Unis ont souligné leur soutien à la Lituanie et leur engagement à travailler avec des pays qui partagent les mêmes valeurs pour résister au comportement diplomatique et économique coercitif de la Chine. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Les relations sino-lituaniennes sont confrontées actuellement à de graves difficultés et la partie lituanienne en est la seule responsable. L’affirmation selon laquelle les autorités chinoises « ne dédouanent pas les marchandises lituaniennes » et qu’« elles rejettent les demandes d’importation de Lituanie » n’est pas vraie. Si les entreprises rencontrent des problèmes techniques lors de l’exportation de certains produits vers la Chine, elles peuvent les signaler aux autorités chinoises compétentes par les canaux normaux.

Au mépris des faits, les États-Unis profitent de l’occasion pour lancer des accusations infondées contre la Chine. Cela ne fera qu’exposer leur véritable intention de semer la discorde. Les États-Unis sont un « champion » en termes de coercition économique et militaire, ce qui a suscité de nombreuses critiques de la part du monde entier. Ils abusent du concept de sécurité nationale et du pouvoir de l’État et répriment délibérément les entreprises étrangères par toutes les méthodes disponibles, y compris par la fabrication de mensonges. La Chine n’intimide pas ou ne sanctionne pas les autres, n’exerce pas une juridiction au bras long et ne réprime pas les entreprises étrangères. Comment peut-on l’accuser de coercition ? 

Hier, j’ai averti la partie lituanienne que la tentative de jouer des tours de passe-passe, de se soustraire à ses responsabilités et de déformer les faits n’aiderait pas à résoudre le problème. Ce que la Lituanie devrait faire, c’est faire face au nœud de difficultés dans les relations avec la Chine, réfléchir sur elle-même, admettre et corriger sérieusement ses erreurs, au lieu de solliciter le soutien des États-Unis. Les États-Unis devraient être objectifs et impartiaux, et cesser de déformer les faits et de tenir des propos incendiaires.

China News Service : Dans une récente lettre ouverte, près de 700 scientifiques et ingénieurs, dont 21 lauréats du prix Nobel et 88 membres de la National Academy of Sciences et de la National Academy of Engineering, ont appelé le président Biden à utiliser l’examen de la politique nucléaire pour annoncer la réduction de l’arsenal nucléaire américain et déclarer que les États-Unis ne seraient jamais les premiers à utiliser des armes nucléaires dans un conflit. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : La Chine a pris note des reportages concernés. Dans leurs propositions politiques, ces scientifiques et ingénieurs ont appelé le gouvernement américain à adopter une politique nucléaire plus prudente et rationnelle, ce qui démontre leur sens des responsabilités pour la paix et la sécurité mondiales. Nous apprécions cela.

Nous avons également noté que ces scientifiques et ingénieurs, dans leur lettre ouverte, ont conseillé au gouvernement américain de déclarer que les États-Unis n’utiliseraient pas en premier d’armes nucléaires, de s’engager à réduire l’arsenal à moins de 1 000 ogives et d’arrêter de développer des missiles de dissuasion stratégique basés au sol. Si le gouvernement américain peut adopter ces recommandations et réduire réellement le rôle des armes nucléaires dans sa stratégie de sécurité nationale, cela contribuera à réduire les risques de conflit nucléaire, à prévenir la course aux armements nucléaires et à maintenir la stabilité stratégique mondiale.

Au cours de sa campagne présidentielle, le président Biden a déclaré qu’après son entrée en fonction, « nous prendrons des mesures pour réduire le rôle des armes nucléaires dans notre stratégie de sécurité nationale » et « le seul objectif de l’arsenal nucléaire américain devrait être de dissuader – et, si nécessaire, de riposter contre une attaque nucléaire ». La partie américaine doit respecter ses engagements, et le monde attend et voit. En attendant, avec le plus grand arsenal nucléaire du monde, les États-Unis devraient s’acquitter de leurs responsabilités spéciales et primordiales en matière de désarmement nucléaire, réduire davantage substantiellement leur stock nucléaire d’une manière vérifiable, irréversible et juridiquement contraignante afin de créer les conditions pour que d’autres pays puissent rejoindre le processus de désarmement nucléaire.

Les États-Unis devraient être attentifs et répondre à l’appel du peuple américain et des peuples du monde, adopter une politique nucléaire plus rationnelle et responsable et jouer le rôle qui leur revient dans le maintien de la stabilité stratégique mondiale et la promotion de la paix et de la sécurité mondiales.

Dragon TV : Le typhon Rai a récemment causé de lourdes pertes humaines et matérielles aux Philippines, et la Chine a fourni un soutien et une assistance en temps opportun. Pourriez-vous partager quelques détails ?

Zhao Lijian : En tant que voisin et ami des Philippines, la Chine surveille de près la situation locale après la catastrophe. Hier, le président Xi Jinping a envoyé un message de condoléances au président philippin Duterte, dans lequel il a exprimé ses profondes condoléances et sa sincère sympathie à la partie philippine pour les lourdes pertes humaines et matérielles, et a exprimé la volonté de la Chine de fournir une aide au mieux de ses capacités aux Philippines. Cela montre les sentiments amicaux de la Chine envers les Philippines.

Afin de soutenir les Philippines dans leurs efforts de secours en cas de catastrophe et dans la reconstruction, le gouvernement chinois a fourni une aide humanitaire d’urgence en espèces, et l’Ambassade de Chine aux Philippines a expédié dans les zones touchées des fournitures de secours qu’elle a collectées en premier lieu, pour aider à soulager les difficultés immédiates des populations locales. Une cargaison de riz offerte par la Chine au gouvernement philippin est arrivée récemment et est distribuée à toute vitesse dans les zones sinistrées. La Croix-Rouge de Chine et des collectivités locales chinoises y prêtent également main-forte. La Chine est convaincue que, sous la direction du président Duterte et du gouvernement philippin, le peuple philippin surmontera la catastrophe et reconstruira son foyer à une date rapprochée. 

Shenzhen TV : Le 21 décembre, la Tokyo Electric Power Company a soumis une demande à l’Autorité de régulation nucléaire du Japon avec un plan détaillé de rejet d’eau radioactive de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi dans la mer. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : La Chine est gravement préoccupée par la décision unilatérale de la partie japonaise de rejeter l’eau radioactive dans la mer et la poursuite des travaux préparatoires et s’y oppose fermement.

Depuis avril de cette année, la communauté internationale a fait part de ses inquiétudes à la partie japonaise sur la légitimité du rejet de l’eau radioactive dans la mer, la rationalité du plan de rejet, la crédibilité des données sur l’eau radioactive et la fiabilité des équipements de purification. Les travaux du groupe de travail technique de l’AIEA sur le traitement de l’eau radioactive de Fukushima se poursuivent. Au mépris total des préoccupations légitimes et raisonnables de la communauté internationale, la partie japonaise ne fait que continuer les préparatifs du rejet à la fois sur le plan politique et technologique. Évidemment, elle veut imposer sa mauvaise décision à l’ensemble de la communauté internationale, et ce sont tous les pays riverains de l’océan Pacifique qui devront prendre le risque d’un tel acte. La partie japonaise est extrêmement irresponsable en agissant ainsi. 

Au cours des huit derniers mois, le Japon a constamment tenté de défendre la décision de rejeter l’eau radioactive dans la mer, affirmant que le rejet est sûr. Cependant, de nombreux pays et groupes environnementaux internationaux ont remis cela en question. Si l’eau est vraiment inoffensive, pourquoi la partie japonaise ne la rejette-t-elle pas dans les lacs ou ne la réutilise-t-elle pas dans le pays, au lieu de la rejeter dans l’océan ? Pour le moins, pourquoi n’essaie-t-elle pas de construire plus de réservoirs de stockage de cette eau dans le pays ? Comment la communauté internationale peut-elle se fier à la parole du Japon quant à savoir si l’eau à rejeter est sûre ou non ? La partie japonaise devrait apporter des réponses responsables à toutes ces questions fondamentales.

Je tiens à souligner une fois de plus que la gestion de l’eau radioactive de Fukushima n’est pas une affaire privée du Japon. Au contraire, elle porte sur l’environnement marin et la santé publique du monde entier. Le Japon devrait être attentif et répondre aux appels des pays voisins et de la communauté internationale, et annuler la mauvaise décision de déverser l’eau radioactive dans la mer. Il ne doit pas lancer le rejet de l’eau radioactive dans la mer avant d’être parvenu à un consensus avec les parties prenantes et les institutions internationales compétentes par le biais d’une consultation complète. 

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