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Conférence de presse du 11 janvier 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin

2022-01-11 23:37

À l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu et le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian se rendront en Chine respectivement les 12 et 14 janvier. 

Phoenix TV : La RPDC a tiré un projectile non identifié dans la mer à l’est de la péninsule coréenne tôt le matin du 11 janvier. Il s’agit d’une autre démonstration de force après le missile hypersonique lancé le 5 janvier. Le Conseil de sécurité des Nations unies a convoqué une consultation à huis clos sur la question nucléaire de la RPDC le 10 janvier. Une déclaration conjointe publiée par six pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon, a condamné le lancement du missile hypersonique. Quelle est la position de la Chine sur cette question ?

Wang Wenbin : Nous avons pris note de ces lancements. Des recherches et des évaluations supplémentaires sont nécessaires pour identifier la nature du projectile. Toutes les parties doivent éviter de tirer des conclusions hâtives ou d’agir de manière excessive. Nous espérons que les parties concernées agiront avec prudence, sauvegarderont conjointement la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne, résoudront leurs préoccupations respectives par le dialogue et la consultation, et feront progresser le processus de règlement politique de la question de la péninsule coréenne selon l’approche à double voie et le principe d’échelonnement et de synchronisation.

La situation dans la péninsule coréenne se trouve à un stade important et sensible. La Chine estime toujours que le Conseil de sécurité doit jouer un rôle positif et constructif et que toute action doit être propice à faciliter la reprise du dialogue entre les parties concernées et à maintenir la paix et la stabilité dans la péninsule. Dans le même temps, la Chine appelle toutes les parties à garder une vue d’ensemble, à travailler dans la même direction, à se concentrer sur la promotion du processus de règlement politique, et à faire davantage de choses qui peuvent aider à stabiliser la situation, à accumuler la confiance mutuelle et à relancer le dialogue.

CNR : Vous venez de dire que le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu se rendra bientôt en Chine. Pourriez-vous nous informer de l’organisation de cette visite et des attentes de la Chine à ce sujet ? Comment la Chine voit-elle ses relations avec la Turquie ?

Wang Wenbin : Pendant la visite, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’entretiendra avec le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu, et ils procéderont à un échange de vues approfondi sur les relations bilatérales et les questions internationales et régionales d’intérêt commun.

Ces dernières années, la Chine et la Turquie ont maintenu des échanges de haut niveau et une communication à tous les niveaux, obtenu des résultats fructueux dans leur coopération pragmatique dans divers domaines, et se sont donné la main pour lutter contre la pandémie, approfondissant ainsi leur partenariat de coopération stratégique. L’année dernière, les deux pays ont célébré le 50e anniversaire de leurs relations diplomatiques. La Chine est prête à travailler avec la Turquie pour mettre en œuvre l’important consensus auquel sont parvenus les deux chefs d’État, se montrer compréhensifs l’une envers l’autre et se soutenir mutuellement sur les questions concernant nos intérêts fondamentaux respectifs, renforcer la synergie des stratégies de développement et promouvoir le développement sain et régulier des relations bilatérales.

CCTV : Nous avons noté qu’hier, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a eu une conversation téléphonique avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Avez-vous plus d’informations à ce sujet ? 

Wang Wenbin : Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a eu une conversation téléphonique avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le 10 janvier.

Les deux ministres des Affaires étrangères ont échangé leurs points de vue principalement sur la situation au Kazakhstan. L’échange de vues opportun entre les ministres des Affaires étrangères chinois et russe sur les grandes questions internationales et régionales est une illustration vivante de la coordination stratégique de haut niveau des deux pays. Le ministre des Affaires étrangères Lavrov a partagé l’évaluation de la situation au Kazakhstan faite par le sommet spécial de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Il a déclaré que de plus en plus d’informations montrent clairement que ce qui se passe au Kazakhstan est une émeute soigneusement orchestrée par des forces extérieures. L’OTSC a pris des mesures en envoyant des forces de maintien de la paix à la demande de la partie kazakhe. La situation s’est nettement améliorée.

Le conseiller d’État Wang Yi a souligné que le président Xi Jinping a déclaré dans son message verbal au président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev que la Chine s’oppose fermement à toute tentative délibérée de forces extérieures de provoquer des troubles et d’instiguer une « révolution de couleur » au Kazakhstan. La Chine est prête à apporter son soutien, au mieux de ses capacités, pour aider le Kazakhstan à surmonter les difficultés. Le peuple chinois sera toujours aux côtés du peuple kazakh.

Le conseiller d’État Wang Yi a déclaré que la Chine et la Russie, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et voisins et amis des pays d’Asie centrale, ne devraient jamais laisser le chaos ou la guerre éclater dans la région. Les deux parties doivent continuer à approfondir la coordination et la collaboration, s’opposer à l’ingérence des forces étrangères dans les affaires intérieures des pays d’Asie centrale et se prémunir contre les « révolutions de couleur » et les forces terroristes, séparatistes et extrémistes. Les deux parties devraient mettre en valeur leurs atouts respectifs pour aider les pays d’Asie centrale à lutter contre la COVID-19, à développer l’économie et à s’efforcer d’éliminer le terreau des troubles. Elles devraient toutes deux soutenir une coordination et une collaboration accrues entre l’Organisation de coopération de Shanghai et l’OTSC afin de faire face ensemble et efficacement aux divers défis à la sécurité régionale.

Les ministres des Affaires étrangères ont également échangé leurs points de vue sur les relations Chine-Russie. Le conseiller d’État Wang Yi a déclaré que lorsque le président Poutine visitera la Chine et assistera à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Beijing, il s’agira non seulement de la première rencontre en personne entre les deux chefs d’État depuis près de deux ans, mais aussi d’un événement majeur dans les relations internationales en cette nouvelle année. La Chine est prête à renforcer la communication avec la partie russe pour assurer conjointement que le rendez-vous des Jeux olympiques d’hiver et de la fête du Printemps entre les deux chefs d’État soit un plein succès et donne des résultats fructueux.

Le ministre des Affaires étrangères Lavrov partage pleinement l’avis de la partie chinoise et s’est dit prêt à maintenir une communication étroite avec la Chine et à bien préparer la visite du président Poutine et sa participation aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing, qui seront certainement un succès total.

China Daily : Pourriez-vous fournir plus de détails sur la visite du ministre iranien des Affaires étrangères en Chine et partager les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ? Comment voyez-vous les relations Chine-Iran ?

Wang Wenbin : Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’entretiendra avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. La Chine et l’Iran jouissent d’une amitié profonde et de longue date. Sous la direction des deux chefs d’État, les relations bilatérales ont connu des progrès notables ces dernières années. Nous nous soutenons fermement l’un l’autre sur les questions concernant nos intérêts fondamentaux respectifs, nous promouvons régulièrement la coopération pragmatique dans tous les domaines et nous maintenons une communication et une coordination étroites dans les affaires internationales et régionales. Face à l’impact de la COVID-19, la Chine et l’Iran ont veillé l’un sur l’autre et se sont entraidés, ce qui a démontré la solidité et la profondeur de leurs relations. En 2021, les deux pays ont célébré ensemble le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques et ont ouvert un nouveau chapitre de leur amitié. Se tenant à un nouveau point de départ historique, la Chine est prête à travailler avec l’Iran pour approfondir le partenariat stratégique global Chine-Iran au profit de nos deux pays et de nos deux peuples.

Shenzhen TV : Le 10 janvier, les données de la Banque populaire de Chine montrent qu’à la fin du mois de décembre 2021, les obligations sur le marché interbancaire chinois détenues par des institutions étrangères totalisaient 4 000 milliards de yuans, soit 750 milliards de plus que le chiffre enregistré à la fin du mois de décembre 2020. Certains économistes travaillant avec des institutions financières étrangères ont déclaré que les investisseurs étrangers espèrent partager et prendre part à la croissance économique de la Chine en investissant dans des actifs en RMB à long terme. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : L’augmentation des obligations sur le marché interbancaire chinois détenues par des institutions étrangères est un vote de confiance pour l’économie chinoise. 

En 2021, la Chine a continué à consolider et à étendre les réalisations en matière de réponse à la COVID-19 et de développement économique et social. Nous avons fait de nouvelles avancées dans la création d’une nouvelle dynamique de développement et la poursuite d’un développement de haute qualité, et avons pris un bon départ dans la mise en œuvre du 14e Plan quinquennal. Selon les prévisions de plusieurs organisations économiques internationales, l’économie chinoise devrait croître d’environ 8 % en glissement annuel, ce qui est supérieur à l’objectif de plus de 6 % fixé par la Chine au début de l’année et à la croissance prévue pour les autres grandes économies. Il est juste de dire que la reprise économique de la Chine continuera à mener le monde. 

Nous avons également vu des rapports ouverts montrant que de nombreuses entreprises étrangères en Chine ont une opinion positive des perspectives économiques de la Chine et ont l’intention d’augmenter leurs investissements. Cela en dit long sur la résilience et la vitalité de l’économie chinoise ainsi que sur la confiance des institutions étrangères dans le développement de la Chine. 

Je tiens à souligner que les fondamentaux qui soutiennent les perspectives économiques positives de la Chine à long terme ne changeront pas et que la détermination de la Chine à élargir une ouverture de haut niveau et à partager les opportunités de développement avec le reste du monde ne changera pas. La Chine s’intégrera plus vigoureusement au marché mondial et prendra davantage d’initiatives pour approfondir la coopération internationale. Nous travaillerons avec toutes les parties pour construire conjointement une économie mondiale ouverte et donner un élan vigoureux à la reprise économique mondiale et au développement inclusif et durable dans le monde. 

Bloomberg : Taïwan et le Canada ont tenu des discussions exploratoires sur les moyens de renforcer leurs liens commerciaux, ce qui constitue la dernière mesure prise par Taipei pour réduire sa dépendance économique vis-à-vis de la partie continentale de la Chine. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine s’oppose aux contacts officiels et aux accords de nature officielle entre les pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine et la région de Taïwan. Cette position est claire et cohérente. Le gouvernement canadien devrait respecter le principe d’une seule Chine, et traiter les questions pertinentes de manière prudente et appropriée.

Dragon TV : Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a publié une déclaration le 10 janvier disant que les sanctions de la Chine contre les commissaires de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) sont « sans fondement » et alléguant qu’il y a « un génocide et des crimes contre l’humanité en cours au Xinjiang ». La partie chinoise a-t-elle un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Les allégations de « génocide et de crimes contre l’humanité au Xinjiang » sont des mensonges du siècle fabriqués par certains individus aux États-Unis. La partie américaine a créé des rumeurs pour calomnier la Chine, ternir l’image de la Chine et contenir son développement, mais leur conspiration ne réussira pas.

Au cours des dernières années, les États-Unis, sous le couvert de la démocratie, des droits de l’homme et de la religion, ont imposé, sans aucune raison valable, des sanctions unilatérales à des dizaines de responsables chinois et à plusieurs entités conformément à leur législation nationale sur des questions concernant la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, comme le Xinjiang et Hong Kong. Ces actes interfèrent dans les affaires intérieures de la Chine et portent gravement atteinte aux intérêts de la Chine. La partie chinoise a réagi conformément à la loi, ce qui est une démarche tout à fait justifiée pour défendre la souveraineté, la sécurité et les intérêts du développement.

Nous continuerons à prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder notre souveraineté nationale, notre dignité et nos intérêts légitimes.

RIA Novosti : Le président du Kazakhstan Tokaïev a déclaré aujourd’hui que le pays subit des pertes financières considérables en raison du mauvais travail des douanes à la frontière de la Chine. Il a déclaré que les taxes et les droits ne sont pas payés et que les voitures ne sont pas inspectées correctement. Il a également ordonné de résoudre ce problème le plus rapidement possible. Comment la Chine évalue-t-elle la situation à la frontière avec le Kazakhstan et le travail des douanes ? 

Wang Wenbin : La Chine et le Kazakhstan sont des voisins et amis et des partenaires stratégiques globaux permanents. Nous disposons de mécanismes de coopération et de canaux de communication solides. Les deux pays déploieront des efforts concertés pour que la coopération bilatérale progresse dans d’heureuses conditions.

Bloomberg : Pourriez-vous confirmer qu’une réunion aura lieu demain entre les officiels militaires chinois et indiens à la frontière ? Quelles sont les attentes de la Chine concernant ces discussions ? 

Wang Wenbin : Comme convenu par les deux parties, la Chine et l’Inde tiendront le 12 janvier le 14e cycle de la réunion au niveau des commandants du corps d’armée Chine-Inde au point de rencontre de Moldo du côté chinois. La situation frontalière entre la Chine et l’Inde est globalement stable pour le moment. Les deux pays maintiennent le dialogue et la communication par les voies diplomatiques et militaires. Nous espérons que la partie indienne pourra travailler avec la Chine et s’efforcer de passer le plus rapidement possible d’une réponse d’urgence à une gestion et un contrôle normalisés dans la zone frontalière. 

Agence Anadolu : Les ministres des Affaires étrangères des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le secrétaire général du CCG sont en visite en Chine. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré son homologue saoudien à Wuxi hier, et, comme nous l’avons appris, il rencontrera le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu demain, et le ministre iranien des Affaires étrangères ce week-end. Ces rencontres ont-elles un point commun ? Quelles seront les questions centrales abordées lors de ces rencontres ? La Chine a-t-elle une initiative concernant le Moyen-Orient ?

Wang Wenbin : Plus tôt, j’ai dit que le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi aura un échange de vues approfondi avec ses collègues sur les relations bilatérales et les questions internationales et régionales d’intérêt commun. 

Les pays du CCG, la Turquie ou l’Iran sont tous de bons amis de la Chine. La Chine a mené une coopération fructueuse avec eux dans divers domaines, apportant des avantages tangibles à nos peuples. Nous sommes convaincus que le maintien d’échanges de haut niveau avec les pays susmentionnés permettra d’approfondir les relations bilatérales et de contribuer à la paix, à la stabilité et au développement au Moyen-Orient. 

Bloomberg : L’ambassadeur du gouvernement renversé par les talibans a déclaré avoir quitté son poste à Beijing. Le Ministère a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ? Quelles sont les attentes de la partie chinoise quant au développement des relations sino-afghanes dans les mois à venir ?

Wang Wenbin : L’ambassadeur Javid Ahmad Qaem a quitté la Chine pour des raisons personnelles l’autre jour. Nous avons pris note des remarques pertinentes de l’ambassadeur Qaem. Nous apprécions les efforts qu’il a déployés pour faire progresser les relations entre la Chine et l’Afghanistan durant son mandat en Chine, et nous espérons qu’il continuera à jouer un rôle positif à l’avenir. La Chine continuera à promouvoir les relations amicales entre la Chine et l’Afghanistan.

Beijing Youth Daily : Selon des reportages, le cabinet fantôme de la Lituanie a publié une déclaration dans laquelle il espère que les relations entre la Lituanie et la Chine pourront être normalisées et reconnaît que Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois. Il espère que le gouvernement lituanien réparera ses erreurs et renommera le « Bureau de représentation de Taïwan en Lituanie » en « Bureau de représentation de Taipei ». Quel est votre commentaire ?

Wang Wenbin : J’ai pris note des reportages concernés. Les tenants et aboutissants des problèmes dans les relations Chine-Lituanie sont très clairs. Le gouvernement lituanien a renié son engagement, et n’a pas tenu compte des intérêts généraux des relations bilatérales et des intérêts du pays et du peuple, ce qui a suscité une grande méfiance et une opposition dans le pays et à l’étranger. Nous demandons instamment au gouvernement lituanien de corriger ses erreurs, de cesser de servir de pion aux forces sécessionnistes de Taïwan et aux forces antichinoises, de faire des choix conformes à ses propres intérêts et aux normes fondamentales régissant les relations internationales, et de revenir sur la bonne voie de l’adhésion au principe d’une seule Chine.

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