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Conférence de presse du 16 février 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin

2022-02-16 23:00

Bloomberg : Le directeur d’Australian Broadcasting Corporation a déclaré lors d’une audience publique mercredi que les sociétés de radiodiffusion publiques des pays insulaires du Pacifique subissent des pressions de Beijing pour diffuser des contenus produits par le gouvernement chinois. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Les remarques de la personne concernée de la partie australienne ne peuvent en aucun cas représenter l’opinion publique des pays insulaires du Pacifique. Il s’agit d’une désinformation délibérément diffusée. Une désinformation similaire prétendant que les pays insulaires du Pacifique ne veulent pas de l’aide chinoise est également apparue lorsque des émeutes ont éclaté dans les îles Salomon et lorsque l’éruption volcanique aux Tonga a provoqué une grave catastrophe. Le fait est que l’aide et le soutien chinois ont été chaleureusement accueillis dans les pays de la région, ce qui illustre de manière vivante que la Chine et les pays insulaires du Pacifique veillent les uns sur les autres et partagent heurs et malheurs.

Les remarques qui tentent de semer la discorde entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique ne trouveront aucune audience dans ces pays.

RIA Novosti : Le Ministère russe de la Défense a déclaré mardi que le pays éloignait certaines forces de la frontière avec l’Ukraine et de la Criméeà la suite d’exercices militaires. Cette décision intervient alors que les médias occidentaux ont rivalisé d’efforts depuis plusieurs jours pour prédire la date d’une prétendue invasion russe en Ukraine. La Chine voit-elle des signes d’agression militaire de la part de la Russie ou fait-elle confiance aux affirmations de Moscou selon lesquelles des troupes ont été envoyées dans des régions proches de la frontière avec l’Ukraine uniquement pour des exercices militaires ? Comment la Chine voit-elle l’évolution actuelle de la situation autour de l’Ukraine ?

Wang Wenbin : Depuis plusieurs jours, les États-Unis font un grand tapage autour de la menace d’une guerre et créent un climat de tension. Cela a eu de graves répercussions sur l’économie, la stabilité sociale et la vie des gens en Ukraine, et a ajouté des obstacles aux efforts des parties concernées visant à faire avancer le dialogue et les négociations.

J’ai noté que la partie russe a récemment déclaré que l’Occident avait eu recours au « terrorisme de l’information » sur la question de l’Ukraine, et que le 15 février 2022 marquait le jour de l’échec de la propagande occidentale. Nous devons souligner que c’est précisément le battage et la diffusion persistants de la désinformation par certains Occidentaux qui ont ajouté davantage de turbulences et d’incertitudes à un monde déjà rempli de défis, et intensifié la méfiance et la division. Nous espérons que les parties concernées pourront mettre fin à cette campagne de désinformation et faire davantage de choses propices à la paix, à la confiance mutuelle et à la coopération.

CCTV : Il est rapporté que le 15 février, le Premier ministre australien Scott Morrison a critiqué la position de la Chine sur la question de l’Ukraine et a appelé la Chine à condamner la Russie. Par ailleurs, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a déclaré que le rapprochement de la Chine et de la Russie est une réalité qui a un impact sur la sécurité de l’OTAN. Avez-vous des commentaires à faire ?

Wang Wenbin : Sous la direction des deux chefs d’État, la Chine et la Russie ont toujours œuvré pour développer des relations de bon voisinage à long terme et de coopération mutuellement bénéfique sur la base de la non-alliance, de la non-confrontation et de la non-hostilité envers un pays tiers. Nous nous sommes toujours engagés à promouvoir un nouveau type de relations internationales caractérisé par le respect mutuel, l’équité, la justice et la coopération gagnant-gagnant. Notre contribution à la promotion de la paix et du développement international et régional est évidente pour tous et indubitable.

La communauté internationale peut voir très clairement qui est le véritable fauteur de troubles et la menace pour la sécurité dans le monde. Les actes égoïstes consistant à rejeter la faute sur les autres ne nuisent pas seulement à son propre pays et à son propre peuple, mais aussi à tous les peuples du monde. Un tel comportement ne sera pas permis par la force de la justice et sera finalement abandonné par la tendance de l’époque.
La Chine préconise le traitement de manière équilibrée et juste des préoccupations et des initiatives des pays concernés en matière de sécurité, ainsi que le règlement des différends par le biais du dialogue et de la consultation afin de promouvoir l’équilibre et la stabilité stratégiques mondiaux. Nous exhortons les parties concernées à cesser de faire des commentaires qui exacerbent les tensions. Il est immoral et très dangereux de rechercher des gains politiques égoïstes en attisant la confrontation et en répandant la désinformation.

Global Times : Le 15 février, les États-Unis et le Canada ont publié des déclarations respectives un an après la publication de la Déclaration contre la détention arbitraire dans les relations d’État à État publiée par le Canada. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré qu’il y a un an, les États-Unis se sont joints à des nations partageant les mêmes idées pour envoyer un message sans ambiguïté : la détention arbitraire de ressortissants étrangers est inacceptable et les gouvernements qui s’engagent dans cette pratique doivent y mettre fin immédiatement. Il a ajouté que la Déclaration avait obtenu le soutien de 68 pays et que les États-Unis exhortaient les autres pays à soutenir cette initiative fondée sur l’État de droit et le respect des droits de l’homme. Quel est le commentaire de la Chine ?

Wang Wenbin : Quelle ironie que les États-Unis et le Canada aient publié des déclarations à l’occasion du premier anniversaire de la publication de la Déclaration contre la détention arbitraire dans les relations d’État à État, au nom de la protection des droits de l’homme, alors que les États-Unis gardent illégalement les biens du peuple afghan pour eux ! Cela nous donne un exemple vivant révélant l’hypocrisie et le double standard des États-Unis et du Canada, et aide la communauté internationale à voir encore plus clairement les faits suivants.

Premièrement, la soi-disant Déclaration contre la détention arbitraire est le fruit d’une fraude diplomatique. Avec l’écho et le soutien des États-Unis, le Canada a fait entrer certains pays dans la liste des signataires, contre la volonté de ces pays de ne pas approuver et de ne pas participer à la cosignature de la déclaration. Cet acte frauduleux qui viole les normes régissant les relations internationales et qui invente des chiffres a également suscité l’opposition des pays concernés.

Deuxièmement, les États-Unis et le Canada se démarquent en matière de détention arbitraire. Mme Meng Wanzhou a été détenue par le Canada pendant plus de 1 000 jours sans avoir violé aucune loi canadienne. Il s’agit d’une détention arbitraire pure et simple. Les États-Unis ont de l’expérience en matière de détention arbitraire. En voici quelques exemples. Sur le plan national, les États-Unis détiennent arbitrairement des immigrants innocents, séparent de force les enfants migrants de leurs familles et déchirent d’innombrables familles. Sur le plan international, la prison de Guantanamo Bay n’est qu’un exemple parfait du réseau de prisons secrètes des États-Unis à travers le monde. Selon un groupe de défense des droits de l’homme, depuis 2001, les États-Unis ont transformé 17 navires militaires en « prisons flottantes » et en « Guantanamos flottants », où des tragédies liées aux droits de l’homme se répètent sans cesse. Après l’invasion américaine de l’Afghanistan, les États-Unis ont mis en place un grand nombre de prisons secrètes en Afghanistan et dans les pays alliés des États-Unis. Après avoir mené la guerre contre l’Irak, les États-Unis ont commis des atrocités, des tortures et des meurtres contre des civils irakiens. Les scandales liés à la torture de détenus dans la prison d’Abu Ghraib ont choqué le monde entier. Le chapeau de la détention arbitraire convient mieux aux États-Unis qu’à quiconque d’autre.

Je tiens à souligner que les États-Unis et le Canada ont tous deux des antécédents déshonorants faisant scandale, qu’il s’agisse de détention arbitraire ou de violation des droits de l’homme dans les pays en développement. Nous demandons instamment à ces pays de mettre fin à ces spectacles hypocrites et absurdes, et de s’attacher à corriger leurs propres erreurs de violation des règles internationales et des droits de l’homme, y compris la détention arbitraire.

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