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Conférence de presse du 23 février 2022 tenue par la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hua Chunying

2022-02-23 20:15

CCTV : Sur l’Ukraine, quel rôle la Chine a-t-elle joué dans la recherche d’une solution à la question ukrainienne ?

Hua Chunying : En ce qui concerne les questions régionales d’actualité brûlante, la Chine s’est toujours engagée à promouvoir la paix et la négociation et à jouer un rôle constructif dans la promotion du règlement pacifique de ces questions.

En ce qui concerne la question de l’Ukraine, les États-Unis ont récemment envoyé des armes en Ukraine, attisé les tensions, créé la panique et même exagéré la possibilité d’une guerre. En revanche, la Chine a toujours appelé toutes les parties à respecter et à accorder de l’importance aux préoccupations légitimes de chacune en matière de sécurité, à s’efforcer de résoudre les problèmes par la négociation et la consultation, et à sauvegarder conjointement la paix et la stabilité régionales. Le président Xi Jinping a souligné, lors d’une conversation téléphonique avec le président français Emmanuel Macron le 16 février, que les parties concernées devaient s’en tenir à la direction générale du règlement politique, mettre pleinement en valeur les plateformes multilatérales, y compris le format Normandie, et rechercher un règlement global de la question ukrainienne par le dialogue et la consultation. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a également souligné, lors d’un événement spécial consacré à la Chine dans le cadre de la 58e Conférence de Munich sur la sécurité, que toutes les parties devaient assumer leurs responsabilités et œuvrer pour la paix au lieu d’attiser les tensions, de créer la panique voire d’exagérer la possibilité d’une guerre.

Une question clé ici est de savoir quel rôle ont joué les États-Unis, initiatrices des tensions actuelles autour de l’Ukraine. Si quelqu’un continue à verser de l’huile sur le feu tout en accusant les autres de ne pas faire de leur mieux pour éteindre le feu, ce type de comportement est clairement irresponsable et immoral.

Phoenix TV : Le porte-parole du dirigeant de la région de Taïwan et le chef du département des affaires étrangères de Taïwan ont comparé la question de l’Ukraine à celle de Taïwan, et ont exprimé l’espoir que la communauté internationale continue à fournir des armes à Taïwan afin que la partie continentale de la Chine n’ose pas « envahir » Taïwan par la force. Certaines personnes ont également déclaré qu’il ne fallait pas faire de l’Ukraine d’aujourd’hui le Taïwan de demain. Avez-vous un commentaire à faire ? 

Hua Chunying : Il est imprudent de la part de certaines personnes des autorités de Taïwan de s’accrocher à la question de l’Ukraine et de l’exploiter à leur avantage.

Taïwan n’est certainement pas l’Ukraine. Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois. C’est un fait historique et juridique incontestable. Le principe d’une seule Chine est une norme universellement reconnue régissant les relations internationales. La paix de la région de Taïwan dépend du développement pacifique des relations entre les deux rives du détroit, plutôt que du fait de flatter servilement les forces étrangères pour les ventes d’armes et le soutien militaire. L’ « indépendance de Taïwan » ne mène qu’à une impasse. Personne ne doit se faire d’illusions ni faire d’erreur de jugement sur cette question. 

Depuis que la crise ukrainienne a éclaté, Taïwan a été fréquemment mentionné par certaines personnes. Certaines de leurs remarques révèlent pleinement leur méconnaissance de l’histoire de la question de Taïwan. J’aimerais profiter de cette occasion pour partager avec vous quelques faits fondamentaux.

Il est de notoriété publique que la question de Taïwan a été causée par une guerre civile et qu’il existe une confrontation politique entre les deux rives du détroit de Taïwan en raison de cette guerre civile. Toutefois, la souveraineté et le territoire de la Chine n’ont jamais été divisés et ne peuvent l’être. Tel est le statu quo de la question de Taïwan. 

Cette année marque le 50e anniversaire de la visite du président Nixon en Chine. Au cours de cette visite, en février 1972, les deux parties ont publié le communiqué conjoint Chine-États-Unis à Shanghai, marquant la normalisation des relations entre la Chine et les États-Unis. Le communiqué de Shanghai contient des lignes très importantes sur la question de Taïwan. La partie américaine a déclaré : Il existe des différences essentielles entre la Chine et les États-Unis dans leurs systèmes sociaux et leurs politiques étrangères. Toutefois, les deux parties ont convenu que les pays, quel que soit leur système social, devaient gérer leurs relations sur la base des principes de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les États, de non-agression contre d’autres États, de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres États, d’égalité et de bénéfice mutuel, et de coexistence pacifique. La partie américaine a également déclaré : Les États-Unis reconnaissent que tous les Chinois de part et d’autre du détroit de Taïwan soutiennent qu’il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan fait partie de la Chine. Le gouvernement des États-Unis ne conteste pas cette position. La partie américaine réaffirme son intérêt pour un règlement pacifique de la question de Taïwan par les Chinois eux-mêmes. Dans cette perspective, elle affirme l’objectif ultime du retrait de toutes les forces et installations militaires américaines de Taïwan. En attendant, elle réduira progressivement ses forces et ses installations militaires à Taïwan.

Dans le Communiqué du 17 août publié par les gouvernements chinois et américain en 1982, le gouvernement américain déclare qu’il attache une grande importance à ses relations avec la Chine, et réaffirme qu’il n’a aucune intention de porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine, ni de s’immiscer dans ses affaires intérieures, ni de poursuivre une politique de « deux Chine » ou « une Chine, un Taïwan ». Le gouvernement des États-Unis déclare qu’il ne cherche pas à mener une politique à long terme de ventes d’armes à Taïwan, que ses ventes d’armes à Taïwan ne dépasseront pas, ni en termes qualitatifs ni en termes quantitatifs, le niveau de celles fournies au cours des dernières années depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et la Chine, et qu’il a l’intention de réduire progressivement ses ventes d’armes à Taïwan, pour aboutir, au bout d’un certain temps, à une résolution définitive. 

J’aimerais profiter de cette occasion pour vous faire part de quelques faits historiques concernant Taïwan et les relations entre les États-Unis et Taïwan, afin que vous puissiez vous faire une idée du respect ou non de l’engagement par les États-Unis. Je crois que cela vous aidera à mieux comprendre la question de Taïwan. Nous aimerions également conseiller à certaines personnes, y compris sur l’île de Taïwan, de ne pas se faire d’illusions ni de faire d’erreur de jugement sur la question de Taïwan. 

AFP : De multiples pays et organisations, dont les États-Unis, l’UE et le Royaume-Uni, ont annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie pour ses actions envers l’Ukraine. La Chine imposera-t-elle des sanctions contre la Russie ? 

Hua Chunying : Évidemment, vous manquez de connaissances de base sur la politique du gouvernement chinois. La partie chinoise est toujours d’avis que les sanctions ne sont jamais des moyens fondamentalement efficaces pour résoudre les problèmes. Nous nous opposons toujours à toutes les sanctions unilatérales illégales.

Selon les données publiées par le Trésor américain, le recours aux sanctions par les États-Unis a été multiplié par dix au cours des 20 dernières années. La précédente administration américaine a imposé pas moins de 3 800 sanctions, ce qui revient à brandir le bâton des sanctions trois fois par jour en moyenne. Depuis 2011, les États-Unis ont imposé plus de 100 sanctions à la Russie. Cependant, les sanctions américaines ont-elles résolu un quelconque problème ? Le monde est-il meilleur grâce à ces sanctions ? La question de l’Ukraine va-t-elle se résoudre grâce aux sanctions américaines contre la Russie ? La sécurité européenne sera-t-elle mieux garantie grâce aux sanctions américaines contre la Russie ? Nous espérons que les parties concernées y réfléchiront sérieusement et s’efforceront de résoudre les problèmes par le dialogue et la consultation.

Je voudrais également souligner que les sanctions unilatérales illégales de certains pays, dont les États-Unis, ont causé de graves difficultés à l’économie et au bien-être du peuple des pays concernés. Lorsqu’ils traitent la question de l’Ukraine et les relations avec la Russie, les États-Unis ne doivent pas porter atteinte aux droits et intérêts légitimes de la Chine et des autres parties.

China Daily : Quelques médias américains estiment que les remarques et la position de la Chine sur la question de l’Ukraine sont en contradiction avec le principe du respect de la souveraineté de l’État et de l’intégrité territoriale que la Chine a toujours défendu. Êtes-vous d’accord ?

Hua Chunying : La position de la Chine sur la question de l’Ukraine est cohérente et reste inchangée.

Les remarques de la Chine correspondent à notre position selon laquelle les questions régionales d’actualité brûlante doivent être résolues par le dialogue et la consultation. La Chine défend toujours l’objectivité et l’équité, la paix et la justice, et décide de sa position en faisant la distinction entre ce qui est bien fondé et ce qui ne l’est pas dans la question concernée. Nous pensons que tous les pays doivent régler les différends internationaux de manière pacifique, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations unies. Ceux qui accusent la Chine de violer le principe du respect de la souveraineté d’État et de l’intégrité territoriale sur la question de l’Ukraine ont soit des arrière-pensées, soit sont fourvoyés par de fausses déclarations. 

La raison et la causalité sont importantes lorsqu’on essaie de comprendre les choses. Le contexte historique de la question ukrainienne est complexe et la situation actuelle est le résultat de l’interaction de nombreux facteurs compliqués. Afin d’avoir une compréhension objective de la situation et de rechercher un règlement raisonnable et pacifique, il est nécessaire de connaître toute l’histoire de la question ukrainienne et de répondre correctement aux préoccupations légitimes de chacun en matière de sécurité, sur la base de l’égalité et du respect mutuel. Certains pays devraient se demander : Lorsque les États-Unis ont mené cinq vagues d’expansion de l’OTAN vers l’est jusqu’aux portes de la Russie et ont déployé des armes stratégiques offensives avancées en violation de l’accord avec la Russie, ont-ils jamais pensé aux conséquences de la mise au pied du mur d’un grand pays ?

Dans les circonstances actuelles, la porte d’un règlement pacifique de la question ukrainienne n’est pas complètement fermée. Nous espérons que les parties concernées garderont leur sang-froid et feront preuve de bon sens, et s’engageront à trouver une solution pacifique par la négociation, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations unies. La Chine continuera à promouvoir les pourparlers de paix à sa manière. Nous saluons et encourageons tous les efforts visant à faire progresser le règlement diplomatique de la question. 

Beijing Youth Daily : Selon des reportages, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré que son groupe d’experts avait terminé sa visite sur place pour examiner la sécurité du plan japonais d’élimination des eaux radioactives de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et qu’il publierait un rapport sur la mission dans environ deux mois. Que pense la Chine de cette mission ? Va-t-elle maintenir la communication avec l’AIEA au sujet du rapport qui sera publié ?

Hua Chunying : J’ai pris note des reportages concernés. La décision unilatérale du Japon de déverser dans la mer les eaux radioactives de Fukushima a été largement remise en question et rejetée par la communauté internationale, notamment par les parties prenantes. Le groupe de travail de l’AIEA a attiré l’attention de diverses parties. Il convient de souligner que la partie japonaise n’a pas accepté que le groupe de travail examine d’autres moyens d’élimination que l’option du rejet en mer, ce qui signifie que l’AIEA n’a pas pu examiner l’option optimale. Ce n’est pas le résultat auquel s’attendait la communauté internationale. La Chine soutient le groupe de travail dans l’accomplissement de ses tâches, mais cela ne signifie pas que nous approuvions la décision erronée du Japon de rejeter de l’eau radioactive dans la mer.

L’élimination de l’eau contaminée radioactive n’est pas seulement une question de sécurité nucléaire, mais pourrait causer de grands dommages à l’écologie marine, à la sécurité alimentaire et à la santé humaine. La Chine espère qu’avec l’approfondissement des travaux du groupe de travail, le Japon pourra être amené à rectifier son erreur et à éliminer l’eau radioactive d’une manière ouverte, transparente, scientifique et sûre, en consultant pleinement les organisations internationales et les parties prenantes concernées.

China News Service : Selon des reportages, le gouvernement népalais a récemment soumis au Parlement l’accord de la Millennium Challenge Corporation (MCC) avec les États-Unis. Ceci a déclenché une énorme controverse. Des manifestations de masse ont eu lieu dans des endroits comme Katmandou. Le Département d’État américain a déclaré que l’échec du Népal à ratifier l’accord aurait un impact sur les relations bilatérales. Selon certains analystes, l’accord de la MCC s’octroie une autorité supérieure à celle du droit national népalais, les activités du personnel du programme américain au Népal ne seront pas soumises à la juridiction locale, et la comptabilité et l’audit du projet sont supervisés, gérés et menés par la partie américaine. Les experts du Népal estiment que l’acceptation de la MCC sera préjudiciable à la sécurité et à la souveraineté du Népal. Avez-vous un commentaire à faire ?

Hua Chunying : J’ai remarqué qu’un porte-parole du Département d’État américain a déclaré plus tôt que l’échec du Népal à ratifier l’accord de la MCC affecterait les relations bilatérales. L’Ambassade des États-Unis au Népal a décrit la subvention de 500 millions de dollars de la MCC comme « un cadeau du peuple américain aux Népalais ». Je me demande, depuis quand un cadeau est accompagné d’un ultimatum. Comment peut-on accepter un tel « cadeau » ? Est-ce un « cadeau » ou la boîte de Pandore ? J’ai peur que cela s’avère comme un dicton népalais : « Ça a l’air bon, mais vous trouverez la viande difficile à mâcher. »

La Chine est toujours d’avis que, dans le cadre de la coopération internationale pour le développement, le principe du respect mutuel et de l’égalité doit être maintenu, la souveraineté du pays concerné et la volonté de son peuple doivent être pleinement respectées, et il ne doit y avoir aucune ingérence dans les affaires intérieures d’un quelconque pays, aucune condition politique, aucune diplomatie coercitive, et certainement aucune atteinte à la souveraineté et aux intérêts d’autres pays pour des gains égoïstes. En tant que voisin proche et partenaire de développement du Népal, la Chine continuera à soutenir le peuple népalais dans le choix indépendant de sa propre voie de développement et offrira son soutien et son assistance au développement socio-économique du Népal au mieux de ses capacités.

Bloomberg : La Chine a détenu temporairement un diplomate de l’Ambassade du Japon en Chine cette semaine. Cela a suscité des protestations de la part des responsables japonais qui ont déclaré que cette action constituait une violation d’un accord international protégeant le personnel diplomatique. Le Ministère a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?

Hua Chunying : Après vérification, nous avons constaté que le diplomate japonais s’était livré à des activités incompatibles avec sa qualité en Chine. Les départements compétents chinois ont mené des enquêtes et des investigations sur cette personne conformément aux lois et règlements. La partie chinoise a déposé des représentations solennelles à la partie japonaise, lui demandant de respecter les lois chinoises et de discipliner strictement son personnel diplomatique en Chine afin d’éviter que des incidents similaires ne se reproduisent. La Convention de Vienne sur les relations diplomatiques contient des dispositions claires sur les limites de la conduite des diplomates. Les diplomates étrangers ont l’obligation de respecter les lois et règlements du pays d’accueil.

Shenzhen TV : Le président américain Joe Biden a déclaré dans un discours que l’action de la Russie en Ukraine est « le début d’une invasion ». Nous avons également noté que le président serbe Aleksandar Vučić a déclaré que le président de l’Ukraine devrait d’abord condamner l’agression contre la Serbie par les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays. Avez-vous un commentaire à faire ?

Hua Chunying : La question de l’Ukraine a un contexte historique complexe. La situation actuelle est le résultat de l’interaction de multiples facteurs. J’ai noté que la partie russe a déclaré à de nombreuses reprises qu’elle n’avait pas l’intention de déclencher une guerre contre l’Ukraine et qu’elle était prête à dialoguer avec les États-Unis et les parties concernées sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. 

Il convient de mentionner que le principe de sécurité indivisible a été inscrit dans le préambule de l’Acte final d’Helsinki de 1975, dans la Charte de Paris pour une nouvelle Europe de 1990, dans l’Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles entre l’OTAN et la Fédération de Russie de 1997, dans la Charte de sécurité européenne adoptée par l’OSCE à Istanbul en 1999 et dans le préambule du traité New Start de 2011, entre autres. Cependant, les États-Unis n’ont manifestement pas respecté leur engagement. Les États-Unis ne vont pas dans la même direction que la Russie lorsque celle-ci propose de dialoguer avec les États-Unis sur l’initiative européenne de sauvegarde de la sécurité. 

La Chine est toujours d’avis qu’il doit y avoir une sécurité commune, coopérative et durable pour tous les pays, qu’aucun pays ou groupe ne doit chercher à maximiser ses intérêts en matière de sécurité et que les préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité doivent être prises au sérieux et résolues. J’ai pris note de certains reportages selon lesquels le président Poutine aurait déclaré que la meilleure solution serait que l’Ukraine refuse d’adhérer à l’OTAN et reste neutre. Les parties concernées, y compris l’Ukraine et les États-Unis, ont toutes déclaré qu’elles ne voulaient pas de guerre. Cela montre qu’il existe encore un espoir de règlement pacifique de la question ukrainienne. C’est à celui qui a fait le nœud de le défaire. Nous espérons que toutes les parties pourront faire preuve de retenue et garder leur sang-froid, reconnaître l’importance de la mise en œuvre du principe de sécurité indivisible, garder la porte du dialogue ouverte et s’engager à apaiser la situation, à résoudre les différends et à sauvegarder conjointement la paix par la négociation. 

Vous avez mentionné les remarques du président Vučić. J’ai noté que de nombreuses personnes estiment qu’il ne devrait pas y avoir « deux poids deux mesures » sur la question du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale d’un autre pays. De nombreuses personnes voudraient demander aux États-Unis : Les États-Unis ont-ils respecté la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie lorsque l’OTAN dirigé par les États-Unis a bombardé Belgrade ? Les États-Unis ont-ils respecté la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Irak lorsqu’ils ont lancé des frappes militaires sur Bagdad sur la base d’accusations injustifiées ? Les États-Unis ont-ils respecté la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Afghanistan lorsque des drones américains ont tué gratuitement des personnes innocentes à Kaboul et dans d’autres endroits ? Les États-Unis ont-ils respecté la souveraineté et l’intégrité territoriale d’autres pays lorsqu’ils ont fomenté des « révolutions de couleur » partout dans le monde et se sont ingérés dans les affaires intérieures d’autres ? Il est à espérer que les États-Unis prennent ces questions au sérieux et abandonnent le « deux poids deux mesures ».

Reuters : La Chine a déclaré que l’accord de Minsk était la seule issue pour résoudre la situation en Ukraine. Mais le président russe Poutine a déclaré que l’accord de Minsk n’existait plus. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : La situation actuelle en Ukraine est le résultat de l’interaction de divers facteurs et a beaucoup à voir avec le long retard dans la mise en œuvre effective de l’accord de Minsk-2. Aujourd’hui encore, nous espérons que les parties concernées pourront faire preuve de retenue, désamorcer la situation par le dialogue et la consultation, et éviter une nouvelle escalade.

Kyodo News : Une question complémentaire sur la déclaration du Ministère des Affaires étrangères du Japon. Pourriez-vous partager les détails avec nous ? Vous avez mentionné que le diplomate s’est engagé dans des activités incompatibles avec sa qualité. À quelles activités faites-vous référence exactement ?

Hua Chunying : Vous feriez mieux de demander à l’Ambassade du Japon en Chine quelles sont les activités incompatibles avec la qualité de diplomate auxquelles la personne concernée s’est livrée. Nous espérons que la partie japonaise pourra discipliner correctement le comportement de ses diplomates en Chine afin que des incidents similaires ne se reproduisent plus. 

Fuji TV : Les deux porte-parole tiennent depuis longtemps les conférences de presse régulières du Ministère des Affaires étrangères. Votre présence aujourd’hui a-t-elle une signification particulière ? De plus, je voudrais mentionner qu’il y a quelque temps, mon collègue a rapporté que vous avez mal entendu le nom du panda géant Xiang Xiang en le confondant avec Sugiyama. Encore une fois, je suis heureux de vous voir ici aujourd’hui.

Hua Chunying : Une signification particulière ? (rires) Il semble qu’il n’y en ait pas. Vous me manquez tout simplement beaucoup.

Je voudrais remercier Fuji TV pour m’avoir fait gagner une grande foule de fans au Japon. C’était en fait un moment embarrassant pour moi car j’avais mal entendu le nom. Mais, contre toute attente, l’épisode s’est avéré très réconfortant. Xiang Xiang est une ambassadrice de l’amitié entre la Chine et le Japon. Nous sommes très heureux qu’elle ait apporté beaucoup de joie au peuple japonais.

À l’heure actuelle, malgré certains bruits discordants et parfois désagréables dans les relations entre la Chine et le Japon, nous avons assisté à des interactions amicales entre les deux peuples lors des Jeux olympiques d’hiver qui viennent de se clôturer. Par exemple, le patineur artistique Yuzuru Hanyu, qui est très populaire au Japon, a été également chaleureusement accueilli par le public chinois et dispose d’une énorme base de fans ici, monopolisant presque tous les jours les sujets tendance. L’histoire du jeune snowboarder chinois Su Yiming et de son entraîneur japonais M. Sato est également très émouvante et fait chaud au cœur. Je pense que l’histoire de leur confiance mutuelle, de leur soutien mutuel et de leur réussite commune est une source précieuse de chaleur et d’énergie positive dans les relations sino-japonaises. Nous espérons vraiment que d’autres histoires comme celles-ci, qui apportent chaleur, lumière, espoir et énergie positive, seront relatées par les médias japonais.

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