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Conférence de presse du 7 avril 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2022-04-07 21:45

Agence de presse Xinhua : Le protocole sur la mise à niveau de l’accord de libre-échange (ALE) entre la Chine et la Nouvelle-Zélande est officiellement entré en vigueur aujourd’hui. Il est largement admis que cette mesure permettra de favoriser la reprise économique des deux pays dans l’ère post-COVID-19 et de promouvoir un développement de haute qualité de la coopération économique et commerciale bilatérale. Pourriez-vous nous donner plus de détails ?

Zhao Lijian : Nous sommes heureux et satisfaits de l’entrée en vigueur du protocole et nous adressons nos félicitations à cet égard. Je tiens à souligner ce qui suit.

Tout d’abord, le protocole est un accord de libre-échange de haut niveau, conclu sur la base de l’ALE Chine-Nouvelle-Zélande et conforme aux règles économiques et commerciales internationales modernes. Il couvre un large éventail de questions relatives à l’accès au marché et à la réglementation et améliore davantage la qualité et l’efficacité de la coopération économique et commerciale entre la Chine et la Nouvelle-Zélande, sur la base du Partenariat économique global régional (RCEP). Cela permettra aux deux pays d’approfondir le commerce et les investissements bilatéraux et de consolider la coopération dans les chaînes industrielles et d’approvisionnement.

Deuxièmement, les incertitudes sont nettement à la hausse en ce moment, compte tenu des flambées de la COVID-19, de la morosité de l’économie mondiale et de la situation internationale plus volatile. L’entrée en vigueur du protocole de mise à niveau est propice à l’approfondissement de la coopération économique et commerciale entre la Chine et la Nouvelle-Zélande, produisant les dividendes des politiques d’ouverture de haut niveau et bénéficiant à davantage d’entreprises et de consommateurs des deux pays. En outre, il démontre la ferme détermination des deux pays à soutenir le multilatéralisme et le libre-échange par des actions concrètes, et contribue à maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement internationales. Il deviendra ainsi un modèle pour les autres pays et jouera un rôle positif dans la coopération contre la COVID-19, le soutien au multilatéralisme et au libre-échange, et la promotion de la stabilité et de la reprise de l’économie mondiale.

Troisièmement, l’Accord de libre-échange Chine-Nouvelle-Zélande est le premier accord de libre-échange que la Chine ait signé avec un pays développé. L’ALE Chine-Nouvelle-Zélande a été signé et est entré en vigueur en 2008, et les négociations sur sa mise à niveau ont commencé en 2016 et se sont achevées en 2019. Et maintenant, le protocole de mise à niveau est entré en vigueur. Tout ce processus démontre pleinement que les relations et la coopération entre la Chine et la Nouvelle-Zélande ont donné l’exemple de la coopération gagnant-gagnant entre des pays aux systèmes différents, à des stades de développement différents et de taille économique différente. Cette année marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la Nouvelle-Zélande. Guidée par le consensus important atteint par les dirigeants des deux pays, la Chine est prête à travailler avec la Nouvelle-Zélande pour faire valoir l’esprit dit « s’efforcer d’être le premier », mettre conjointement en œuvre l’ALE mis à niveau avec une haute qualité, renforcer le dialogue, accroître la confiance mutuelle, approfondir la coopération et gérer correctement les divergences, afin d’ajouter de nouvelles dimensions au partenariat stratégique global Chine-Nouvelle-Zélande, et apporter des contributions positives à la paix, à la stabilité, au développement et à la prospérité au niveau régional et mondial. 

CCTV : La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré le 6 avril que si Beijing « envahit » Taïwan, les États-Unis ont la capacité et la détermination de recourir à des sanctions contre la Chine, comme ils l’ont fait contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Le même jour, la secrétaire d’État adjointe américaine Wendy Sherman a déclaré que Beijing devait tirer les leçons de la réponse coordonnée de l’Occident à propos de l’Ukraine et que toute tentative de s’emparer de Taïwan par la force serait inacceptable. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois. La question de Taïwan est un problème légué par la guerre civile en Chine. Le moyen de la résoudre est une affaire intérieure de la Chine, et aucun pays étranger n’a le droit d’y interférer. La résolution et la volonté du peuple chinois de défendre notre souveraineté et notre intégrité territoriale sont inébranlables. Nous œuvrons à la perspective d’une réunification pacifique avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts. Cela dit, nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires en réponse à l’ingérence des forces étrangères et aux activités sécessionnistes d’une poignée de séparatistes prônant l’« indépendance de Taïwan ».

Il y a actuellement une nouvelle vague de tensions à travers le détroit de Taïwan. La cause profonde en est que les autorités de Taïwan tentent de rechercher l’« indépendance » en sollicitant le soutien des États-Unis et que certains aux États-Unis ont l’intention d’utiliser Taïwan pour contenir la Chine. Les deux parties sont de connivence. Certaines personnes établissent même délibérément une analogie entre Taïwan et l’Ukraine, malgré leur nature complètement différente, afin d’essayer de semer la confusion dans l’opinion publique et de profiter du chaos. C’est jouer avec le feu. Ceux qui jouent avec le feu finiront par se brûler eux-mêmes.

China Daily : Selon des reportages, avec la médiation des pays de la région, dont le Soudan, et des mécanismes internationaux et régionaux concernés, les principaux partis politiques du Soudan du Sud sont récemment parvenus à un accord sur les dispositions en matière de sécurité pour la période de transition et ont signé un accord. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Les principaux partis politiques du Soudan du Sud sont récemment parvenus à un accord sur les dispositions en matière de sécurité pour la période de transition et ont signé un accord. Il s’agit d’une nouvelle étape importante dans le processus de paix au Soudan du Sud. La Chine s’en félicite. Nous apprécions le rôle positif joué par le Soudan et d’autres pays voisins ainsi que par les mécanismes internationaux et régionaux concernés dans la promotion de la signature de l’accord. Nous espérons que les parties au Soudan du Sud mettront sérieusement en œuvre l’accord, réaliseront de solides progrès dans le processus de transition politique et instaureront une paix et une stabilité durables.

Bloomberg : La présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, prévoit apparemment de se rendre à Taïwan dimanche, après son voyage au Japon. Il s’agira de la première visite à Taïwan d’un titulaire du poste de président de la Chambre depuis 25 ans. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ? 

Zhao Lijian : La Chine s’oppose résolument à toute forme d’échange officiel entre les États-Unis et Taïwan. Le Congrès est une branche du gouvernement américain et doit respecter strictement la politique d’une seule Chine que les États-Unis poursuivent. Si la présidente Pelosi se rend à Taïwan, cela constituera une grave violation du principe d’une seule Chine et des stipulations des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, une grave atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine, un impact sérieux sur le fondement politique des relations Chine-États-Unis et un signal erroné envoyé aux forces sécessionnistes de Taïwan. La Chine s’y oppose fermement et a fait des démarches solennelles auprès de la partie américaine.

La partie américaine doit respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, annuler immédiatement le projet de visite de la présidente Pelosi à Taïwan, cesser tout échange officiel avec Taïwan et respecter, par des actions concrètes, son engagement de ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan ». Si la partie américaine n’en fait qu’à sa tête, la Chine prendra des mesures fermes et fortes pour sauvegarder fermement sa souveraineté et son intégrité territoriale. Toutes les conséquences possibles qui en découlent seront entièrement supportées par la partie américaine.

CRI : Selon des reportages, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré les ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne le 6 avril pour discuter de moyens d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Ils ont convenu qu’un retour à la mise en œuvre du JCPOA par la voie diplomatique est la meilleure solution, mais ont noté qu’ils sont prêts à d’autres scénarios si nécessaire. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Les négociations sur le retour à la mise en œuvre du JCPOA sont entrées dans leur phase finale. Toutes les parties sont parvenues à un consensus sur la majeure partie du texte de l’accord de retour à la mise en œuvre du JCPOA, quelques points devant encore être résolus.

La Chine estime qu’il n’existe pas de meilleure alternative au JCPOA. Dans cette phase finale, il est d’autant plus important que toutes les parties renforcent la confiance, intensifient les efforts diplomatiques, favorisent une conclusion sans heurts des négociations et évitent que les efforts précédents ne soient réduits à néant. En tant qu’initiateurs de la crise nucléaire iranienne, les États-Unis devraient prendre des décisions politiques au plus vite et répondre activement aux préoccupations légitimes de la partie iranienne.

La Chine continuera à participer aux négociations de manière constructive, à contribuer à remettre rapidement le JCPOA sur les bons rails, à préserver le système international de non-prolifération et à promouvoir la paix et la stabilité au Moyen-Orient.

Al Jazeera : Le Ministère afghan des Mines a déclaré qu’un accord a été signé avec la Metallurgical Corp of China pour reprendre l’exploitation de la plus grande mine de cuivre d’Afghanistan, Mes Aynak. Ma question est la suivante : la signature de cet accord et la récente série de réunions sur la question de l’Afghanistan organisée par la partie chinoise signifient-elles que la Chine reconnaît officiellement le nouveau gouvernement en Afghanistan ?

Zhao Lijian : J’ai noté que vous avez mentionné les progrès sur la question afghane. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a présidé la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan et une série de réunions connexes à Tunxi, dans la province de l’Anhui, à la fin du mois dernier. Le mécanisme de coordination et de coopération entre les pays voisins de l’Afghanistan, depuis son lancement en septembre dernier, a permis de mettre en valeur les avantages des pays voisins, jouant ainsi un rôle constructif dans la promotion d’une transition en douceur en Afghanistan. Toutes les parties ont fait l’éloge de ces réunions. La Chine continuera à travailler avec les pays voisins de l’Afghanistan pour faire part des mesures, construire un consensus, coordonner et coopérer les uns avec les autres afin de soutenir le peuple afghan dans la perspective d’un avenir meilleur.

Quant à votre question sur la reconnaissance du gouvernement afghan, la position de la Chine sur les questions pertinentes est cohérente et claire.

Helsingin Sanomat : La Finlande examine si elle doit demander à adhérer à l’OTAN très prochainement. L’attaque de la Russie contre l’Ukraine a changé radicalement l’attitude de la Finlande vis-à-vis de l’adhésion à l’OTAN. La Chine a déjà déclaré qu’elle était contre l’élargissement de l’OTAN. Si la Finlande demande à rejoindre l’OTAN prochainement, comment la Chine va-t-elle réagir ?

Zhao Lijian : Tout d’abord, je ne réponds pas aux questions hypothétiques. La position de la Chine sur l’expansion de l’OTAN vers l’est est très claire. L’OTAN est née de la guerre froide et devrait être depuis longtemps un fait du passé. Nous conseillons aux pays concernés de faire preuve de prudence dans le développement de leurs relations avec l’OTAN.

Hubei Media Group : La réunion du Comité préparatoire de la 9e Conférence d’examen de la Convention sur les armes biologiques se tenait ces jours-ci à Genève. La Russie a déclaré que les activités biomilitaires américaines en Ukraine ont violé la Convention sur les armes biologiques. Les États-Unis ont accusé la Russie de diffuser de la désinformation et ont qualifié d’« histoire révisionniste » la critique internationale selon laquelle les États-Unis s’opposent seuls à la mise en place d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Les États-Unis ont mené plus d’activités biomilitaires que n’importe quel autre pays et sont le seul pays au monde à s’opposer à la mise en place d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques. Les questions pertinentes restent au centre des réunions de la Convention sur les armes biologiques. Lors de cette réunion du Comité préparatoire, la Russie a accusé les activités biomilitaires des États-Unis de violer la convention et a exprimé des préoccupations explicites et spécifiques. Malheureusement, les États-Unis n’ont pas encore répondu directement à cette accusation. En revanche, ils ont continué à accuser la Russie de diffuser de la désinformation. Une telle pratique n’est en soi pas conforme aux stipulations de la convention. Selon la Convention sur les armes biologiques, la partie russe a le droit de mettre en doute le respect de la convention par les États-Unis, et ces derniers ont l’obligation de fournir des éclaircissements, le jugement final devant être rendu par la communauté internationale par le biais d’une évaluation.

En outre, je voudrais partager avec vous un fait fondamental. Selon le document de travail que les États-Unis ont soumis à la réunion des États parties à la Convention sur les armes biologiques en novembre 2021, dans le cadre du programme de réduction des menaces biologiques (BTRP), les États-Unis disposent de 336 soi-disant installations de coopération à l’étranger, dont 26 en Ukraine. Cependant, la fiche d’information publiée par le Département américain de la Défense le 11 mars 2022 affirme qu’il existe 46 installations de ce type en Ukraine. Pourquoi ce nombre a-t-il augmenté de 20 en seulement quatre mois ? En outre, il y a des erreurs dans le document de travail susmentionné, dans lequel un pays a été répertorié par erreur deux fois. Le nombre total de « 336 » est donc également inexact. La communauté internationale a donc de bonnes raisons d’avoir des doutes, mais quelles raisons y a-t-il pour que les États-Unis refusent d’apporter des éclaircissements et appellent cela de la désinformation ?

J’ai également remarqué que les États-Unis ont qualifié d’« histoire révisionniste » les critiques de la communauté internationale concernant l’opposition des États-Unis à l’établissement d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques. Quelle accusation ! La partie américaine a même affirmé que la reprise des négociations du protocole de vérification devait être « mise de côté » et qu’un « nouveau chapitre » devait être ouvert. Une telle déclaration est choquante. C’est l’annonce par les États-Unis de leur retrait unilatéral des négociations en juillet 2001 qui a laissé les résultats de sept années de négociations tomber dans le lac. Cela a provoqué un tollé au sein de la communauté internationale. Lors de la réunion du Comité préparatoire de la Conférence d’examen, la grande majorité des pays, y compris les alliés des États-Unis, ont appelé à la reprise des négociations multilatérales pour établir un mécanisme de vérification dès que possible. Les États-Unis sont le seul État à avoir exprimé son opposition.

Un mécanisme de vérification multilatéral se caractérise par l’attribution équitable et juste de droits et d’obligations égaux pour tous les pays. Mais les États-Unis veulent accuser arbitrairement les autres de violer la convention et exigent une vérification avec « présomption de culpabilité », tout en refusant d’accepter toute supervision et vérification de leur propre respect de la convention. C’est là l’essence de l’opposition des États-Unis à un mécanisme de vérification.

La Convention sur les armes biologiques appartient à la communauté internationale. Le respect de la Convention concerne la paix et la sécurité internationales et ne peut pas être défini par les États-Unis à leur guise sur la base de leur double standard. En tant qu’un des États dépositaires de la Convention sur les armes biologiques, les États-Unis doivent être un exemple, et non une exception, en matière de respect de la Convention. Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à apporter des éclaircissements complets et détaillés sur leurs activités biomilitaires et à cesser de s’opposer seuls à la mise en place d’un mécanisme de vérification multilatéral, afin de restaurer la confiance de la communauté internationale dans le respect de la Convention par les États-Unis.

Reuters : Vous venez de dire que si la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi se rend à Taïwan, la Chine prendra des mesures fermes et fortes. Quelles mesures la Chine prendra-t-elle ?

Zhao Lijian : Je viens de dire très clairement ce que je pense. Si cette visite a lieu, la Chine prendra des mesures fermes et fortes en réponse. Les conséquences qui en découleront seront entièrement supportées par les États-Unis.

Al Jazeera : Le président philippin Rodrigo Duterte a déclaré qu’il allait rencontrer ou avoir des entretiens avec le président Xi Jinping vendredi. Pourriez-vous présenter l’arrangement et les détails concernés ? 

Zhao Lijian : En ce qui concerne l’arrangement de la rencontre entre les dirigeants chinois et philippin, nous publierons des informations en temps voulu s’il y en a.

Beijing Youth Daily : Les données récemment publiées par le Centre américain de prévention et de contrôle des maladies (CDC) montrent que les décès par surdose de drogue aux États-Unis sont en forte hausse. Quel est votre commentaire ?

Zhao Lijian : J’ai pris note des reportages concernés. Le problème de la drogue aux États-Unis tend à s’aggraver. De septembre 2020 à septembre 2021, environ 104 000 Américains sont morts d’une surdose de drogue. En 2015, ce chiffre était de 52 000. La Chambre des représentants des États-Unis a récemment adopté un projet de loi visant à légaliser la marijuana à l’échelle nationale. Certains médias ont déclaré qu’il s’agissait d’une nouvelle étape clé vers la légalisation de la marijuana aux États-Unis. La prolifération des drogues étant déjà un problème profondément ancré dans la société américaine, ce projet de loi pourrait aggraver l’abus de drogues dans le pays.

La drogue est un ennemi commun de l’humanité. Nous avons aidé les États-Unis à y faire face de manière amicale et franche. La Chine a réglementé les substances liées au fentanyl dès le 1er mai 2019, ce qui démontre pleinement notre sincérité et notre soutien. Malheureusement, avec le problème du fentanyl le plus important au monde, les États-Unis n’ont pas encore fait de même. Pire encore, les États-Unis ont sanctionné des institutions importantes chargées de tester et de contrôler les substances liées au fentanyl telles que l’Institut des sciences médico-légales du Ministère de la Sécurité publique et le Laboratoire national des stupéfiants de Chine en les ajoutant à la « liste des entités ». 

Les États-Unis devraient voir la faute en eux-mêmes, réglementer définitivement les substances liées au fentanyl et prendre des mesures pratiques et efficaces pour réduire la demande de drogues, au lieu de constamment rejeter la faute sur d’autres pays et de les accuser au sujet du contrôle des substances chimiques non réglementées. Ils devraient immédiatement corriger leurs erreurs, au lieu de demander la coopération de la Chine d’une part et de sanctionner les organismes chinois de lutte contre les stupéfiants d’autre part.

Bloomberg : Selon la société de cybersécurité américaine Recorded Future, des pirates informatiques chinois soupçonnés d’être soutenus par l’État ont ciblé le secteur de l’électricité en Inde au cours des derniers mois dans le cadre d’une campagne de cyberespionnage. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : J’ai pris note des reportages concernés. Nous avons réitéré à de nombreuses reprises que la Chine s’oppose fermement à toutes les formes de cyberattaques et les combat conformément à la loi. Nous n’encouragerons, ne soutiendrons ni ne tolérerons jamais les cyberattaques. Compte tenu de la nature virtuelle du cyberespace et du fait qu’il existe toutes sortes d’acteurs en ligne qui sont difficiles à repérer, il est important de disposer de suffisamment de preuves lors de l’enquête et de l’identification des cyber-incidents. Il convient d’être d’autant plus prudent lorsqu’on attribue des cyberattaques au gouvernement d’un pays donné. Comme chacun sait, les États-Unis sont la principale source de cyberattaques et l’empire du piratage dans le monde. Un conseil à l’entreprise concernée que vous venez de mentionner : si elle se souciait vraiment de la cybersécurité mondiale, elle devrait accorder plus d’attention aux cyberattaques menées par des pirates informatiques soutenus par le gouvernement américain contre la Chine et d’autres pays, et faire davantage pour promouvoir le dialogue et la coopération entre les pays, plutôt que de semer la discorde et de dénigrer la Chine sous le prétexte de problèmes de cyberattaques.

AFP : La Chine a nié avoir projeté de mettre en place une base militaire dans les îles Salomon. Mais les médias australiens ont trouvé une lettre officielle où un tel accord a été discuté en 2020 entre une entreprise publique chinoise et un ancien fonctionnaire des îles. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : Récemment, nous avons partagé avec vous des informations sur la coopération entre la Chine et les îles Salomon en matière de sécurité et exposé notre position à de nombreuses reprises. Quant aux reportages de certains médias australiens que vous avez mentionnés, il s’agit d’attaques sans fondement, de dénigrement de la Chine et de tentatives délibérées de créer des tensions dans la région. Cela a pleinement exposé leur mentalité de la guerre froide et leurs préjugés idéologiques. La Chine s’y oppose fermement.

The Paper : Il y a quelques jours, le gouvernement intérimaire afghan a annoncé l’interdiction dans tout le pays de la culture du pavot et de la fabrication, de l’utilisation et de la vente de toutes les catégories de stupéfiants. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : La Chine apprécie les mesures prises par le gouvernement intérimaire afghan. Les stupéfiants sont un fléau commun de l’humanité. Le gouvernement chinois réprime fermement les crimes liés aux stupéfiants et participe activement à la coopération internationale en matière de lutte contre les stupéfiants. Nous sommes prêts à approfondir la coopération en matière de lutte contre les stupéfiants avec l’Afghanistan et d’autres pays de la région afin de préserver la vie saine et tranquille de tous nos peuples.

Il convient de souligner que les États-Unis, initiateurs de la question afghane, ont joué un rôle peu reluisant dans le problème des stupéfiants en Afghanistan en acquiesçant tacitement voire en participant à la production et au trafic de drogue dans ce pays. Selon certains médias, les forces américaines stationnées en Afghanistan ont mis en œuvre un projet visant à créer un laboratoire de drogues à l’échelle mondiale. En conséquence, la production d’opiacés dans le pays a été multipliée par plus de 40. Alfred McCoy, un historien américain, a déclaré dans un article que pour combattre l’Union soviétique en Afghanistan, les États-Unis avaient financé les guérillas locales par l’intermédiaire de la CIA, en fermant les yeux sur le fait qu’elles exploitaient une chaîne de laboratoires d’héroïne. Charles Cogan, ancien directeur de l’opération afghane de la CIA, a déclaré que les États-Unis n’ont pas vraiment consacré de ressources à une enquête sur le trafic de drogue en Afghanistan.

Les deux décennies de présence américaine en Afghanistan sont deux décennies de mort et de déplacement de civils afghans innocents et deux décennies de prolifération incontrôlée de la drogue locale. Avec leur retrait irresponsable et précipité, les États-Unis ont laissé derrière eux une série de défis sérieux pour le peuple afghan innocent, y compris le problème de la drogue. Les États-Unis devraient réfléchir à leur comportement, présenter des excuses sincères et offrir d’amples compensations, et s’efforcer de réparer le mal qu’ils ont infligé au peuple afghan par des actions concrètes.

Reuters : Compte tenu de la situation épidémique en Chine, la Chine envisage-t-elle d’approuver l’utilisation de vaccins étrangers en Chine ?

Zhao Lijian : Je vous renvoie aux autorités compétentes pour les questions relatives à la demande, à l’approbation et à l’autorisation de mise sur le marché de vaccins étrangers en Chine.

Beijing Daily : Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan et le président du Conseil européen Charles Michel ont récemment tenu une réunion trilatérale à Bruxelles. Les parties azerbaïdjanaise et arménienne ont convenu de mettre en place d’ici la fin du mois d’avril une commission frontalière conjointe dont le mandat sera de délimiter la frontière bilatérale. Les dirigeants azerbaïdjanais et arménien ont également convenu de charger les ministres des Affaires étrangères de travailler à la préparation d’un traité de paix. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : L’Azerbaïdjan et l’Arménie sont tous deux des partenaires de coopération amicaux de la Chine. Nous sommes heureux de voir les deux parties résoudre les divergences et les désaccords par le dialogue et la consultation. Nous espérons sincèrement que les deux parties mettront en œuvre le consensus sur le cessez-le-feu afin de préserver conjointement la paix et la stabilité dans la région et la tranquillité des populations. 

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