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Conférence de presse du 14 avril 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2022-04-14 20:15

CCTV : Nous avons remarqué que la National Urban League a publié son rapport annuel sur l’état des Afro-Américains le 12 avril. L’une des conclusions est que le droit des Afro-Américains à la participation politique a été considérablement restreint. Rien que l’année dernière, 20 États ont redessiné les cartes du Congrès, ce qui prive de leur droit de vote les communautés comportant des électeurs afro-américains et d’autres minorités raciales. Dans le même temps, de nombreux États ont adopté une législation qui rend plus difficile le vote des électeurs afro-américains et des autres minorités ethniques. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : J’ai également pris note du rapport. Il montre que les Afro-Américains ne bénéficient que de 73,9 % de l’égalité dont bénéficient les Blancs. Les Noirs ont pris encore plus de retard sur les Blancs en matière de richesse, de santé, d’éducation, de justice sociale et d’engagement civique. Cela met une nouvelle fois en évidence la discrimination raciale systémique persistante aux États-Unis, qui s’est infiltrée dans tous les aspects de la vie sociale.

L’utopie dépeinte par les mots est brisée par la réalité. Les États-Unis prétendent être les champions de l’ouverture et de l’inclusion. Ils déclarent que la vie, la liberté et la recherche du bonheur sont des droits inaliénables dont tous les hommes sont dotés, et que le rêve américain est là pour tous ceux qui se lancent à sa poursuite. Il y a 59 ans, Martin Luther King Jr. a déclaré dans son discours « I have a dream » que « l’Amérique a donné à ses citoyens de couleur un chèque sans provision, un chèque qui est revenu avec la mention “provision insuffisante” ». Plus d’un demi-siècle plus tard, la situation reste la même. Les Afro-Américains doivent encore mener une lutte longue et difficile pour obtenir l’égalité des droits avec les Blancs. 

Les souffrances des Afro-Américains ne leur sont pas propres, elles sont également vécues par d’autres groupes ethniques minoritaires. Sous l’ombre de la discrimination raciale systémique qui se caractérise par des traitements discriminatoires et la violence policière, les minorités ethniques aux États-Unis vivent dans l’angoisse, l’inégalité et la peur. Au lieu de réaliser leur rêve américain, beaucoup d’entre elles finissent par voir leur rêve brisé et même par trouver la mort. 

Le gouvernement américain devrait examiner attentivement les problèmes de droits de l’homme dans le pays, protéger sérieusement l’égalité et les droits légaux des Afro-Américains et des autres minorités ethniques, et faire correspondre la rhétorique sur les droits de l’homme et l’égalité avec la réalité pour le bénéfice tangible de chaque Américain. 

China Daily : La porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que l’accusation d’utilisation d’armes chimiques par la Russie est sans fondement et que l’objectif est de détourner l’attention de la communauté internationale des laboratoires biologiques découverts en Ukraine. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : J’ai pris note de ces remarques. En effet, les États-Unis n’ont pas encore donné d’explication convaincante à leurs activités bio-militaires. Répondre aux préoccupations par le biais de consultations et de coopérations est en soi une exigence de la Convention sur les armes biologiques. Les États-Unis n’ont pas le droit d’éluder cette question. 

Jusqu’à présent, les remarques américaines ont été ambiguës et même contradictoires, ce qui a suscité une plus grande suspicion de la part de la communauté internationale. Les gens se demandent : combien d’installations de coopération les États-Unis exploitent-ils à travers le monde ? Combien d’échantillons biologiques les États-Unis ont-ils expédiés hors d’Ukraine en vertu d’un accord bilatéral conclu avec ce pays et à quelles fins ? Quelles sont les informations sensibles que l’Ukraine n’est pas autorisée à rendre publiques conformément à l’accord ? Les États-Unis ont-ils mené à l’étranger des recherches dangereuses qui sont interdites aux États-Unis ?

En outre, bien que les États-Unis aient évoqué la nécessité de renforcer et de revitaliser le mécanisme de la Convention lors de la commémoration du 50e anniversaire de l’ouverture à la signature de la Convention sur les armes biologiques (CABT) en tant qu’État dépositaire, ils ont continué à ignorer l’appel lancé par la communauté internationale lors de la réunion de la CABT qui s’est achevée en début de semaine. Pourquoi les États-Unis sont-ils les seuls à s’opposer à la reprise des négociations multilatérales visant à établir un mécanisme de vérification dans le cadre de la CABT ? Comment les États-Unis peuvent-ils gagner la confiance de la communauté internationale avec un tel comportement ? Comment peuvent-ils rétablir la confiance de la communauté internationale dans le respect de la Convention par les États-Unis ?

En tant qu’État dépositaire de la CABT, les États-Unis doivent être un exemple, et non une exception, en matière de respect de la Convention. Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à apporter des éclaircissements complets et détaillés sur leurs activités bio-militaires et à cesser de s’opposer seuls à la mise en place d’un mécanisme de vérification multilatéral.

HBTV : Lorsqu’ils ont couvert la crise ukrainienne et le problème des réfugiés qui en découle, certains médias américains ont fréquemment fait des remarques présumées racistes, comme « Ce ne sont pas des réfugiés de Syrie [...] Ils sont chrétiens, ils sont Blancs. » Quel est votre commentaire ?

Zhao Lijian : J’ai également noté de telles remarques, qui ont suscité un vif mécontentement parmi les populations des pays et régions concernés. Un porte-parole de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés a récemment souligné que, peu importe d’où viennent les personnes déplacées, d’Ukraine, d’Afghanistan ou de Syrie, nous devons nous rappeler qu’« elles sont toutes des êtres humains ». Tedros Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, s’est également demandé « si le monde accorde vraiment la même attention aux vies des Noirs et des Blancs ». Selon lui, les crises en cours en Éthiopie, au Yémen, en Afghanistan, en Syrie et dans le reste du monde reçoivent peu d’attention par rapport à l’Ukraine.

Je tiens à souligner que les différences de couleur de peau et de langue ne peuvent en aucun cas devenir des indicateurs de hiérarchie ou de supériorité. La vie humaine, quelle que soit la personne à laquelle elle appartient, mérite une attention et un respect égaux. Classer les différentes races sur la base de critères qu’on s’impose et faire preuve de sympathie de manière sélective ne reflète rien d’autre que la discrimination raciale typique et le double standard. Cela révèle une fois de plus que les idées de suprématie blanche et de supériorité de certaines civilisations sont ancrées dans la mentalité de certains pays.

Je tiens également à souligner que le contexte historique de la question ukrainienne est clair comme de l’eau de roche. Si l’on examine les causes profondes des catastrophes humanitaires survenues en République fédérale de Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak et en Syrie au cours des plus de trente années qui se sont écoulées depuis la fin de la guerre froide, on peut facilement reconnaître l’initiateur de la question ukrainienne, qui a déstabilisé les situations régionales, incité à l’opposition et à la confrontation et créé des tragédies humaines. Le pays qui se présente comme le « phare de la démocratie » et le « modèle des droits de l’homme » devrait abandonner son arrogance et ses préjugés, cesser de saper la paix et la tranquillité des autres pays et du monde entier sous le prétexte de la justice, et contribuer sérieusement à la civilisation humaine. Sinon, il ne fera que nuire davantage à sa propre crédibilité et à sa réputation au sein de la communauté internationale.  

Macau Monthly : Première question : hier vous avez commenté la fusillade dans la ville de New York, en disant qu’on n’avait pas connaissance de victimes chinoises à ce moment-là. Y a-t-il de nouvelles informations à ce sujet ? Deuxième question : le commandant du Corps des Marines des États-Unis met en garde contre l’accord de coopération en matière de sécurité entre la Chine et les îles Salomon, qui est « trop beau pour être vrai ». Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : En ce qui concerne votre première question, selon la dernière situation apprise par le Consulat général de Chine à New York, un citoyen chinois a été blessé dans la fusillade dans le métro de New York. Le Consulat général a immédiatement contacté les membres de la famille du blessé et leur a apporté son aide. Le blessé est actuellement traité dans un hôpital et son état est stable.

Le Ministère des Affaires étrangères et le Consulat général à New York continueront à surveiller la situation relative aux citoyens chinois et à fournir une protection et une assistance consulaires en temps utile.

Quant à votre deuxième question, je dois commencer par corriger une erreur factuelle commise par ce commandant. La coopération en matière de sécurité entre la Chine et les îles Salomon, y compris la signature de l’accord de sécurité, est menée sur la base du respect de la volonté et des besoins réels des îles Salomon et sur la base de négociations sur un pied d’égalité. Lorsqu’elle mène une coopération avec les îles Salomon et les autres pays insulaires du Pacifique, la Chine s’en tient à l’égalité de tous les pays, quelle que soit leur taille. Elle n’a jamais attaché de conditions politiques ou imposé sa volonté aux autres.

Les populations des pays insulaires du Pacifique sont mieux placées que quiconque pour dire si leur coopération avec la Chine est bonne ou non. Les remarques susmentionnées de la partie américaine ont révélé que certaines personnes commandent de haut les pays insulaires du Pacifique au mépris de la nécessité pour ces derniers de diversifier leur coopération. La partie concernée devrait cesser de faire des remarques irresponsables et en faire davantage pour la paix, le développement et la stabilité dans la région du Pacifique Sud.

Agence de presse Xinhua : Le Premier ministre pakistanais nouvellement élu, Shahbaz Sharif, a déclaré l’autre jour, lors de sa rencontre avec le chargé d’affaires de l’Ambassade de Chine au Pakistan, que le nouveau gouvernement pakistanais attache une grande importance au développement des relations avec la Chine, et qu’il est prêt à renforcer davantage la coopération bilatérale et à promouvoir la construction du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) avec une initiative plus forte et une plus grande efficacité. Quel est votre commentaire ?

Zhao Lijian : La Chine apprécie les remarques du Premier ministre Shahbaz Sharif. La Chine et le Pakistan sont des partenaires de coopération stratégique de tout temps et de véritables frères à toute épreuve. La Chine donnera toujours la priorité au Pakistan dans sa diplomatie de voisinage et soutiendra fermement le Pakistan dans sa quête de prospérité et de revitalisation. Nous sommes prêts à travailler avec le nouveau gouvernement pakistanais afin de multiplier les échanges à tous les niveaux, d’enrichir et d’élargir la coopération pragmatique, de mener le CPEC vers des objectifs durables, axés sur les moyens de subsistance et de haut niveau, et d’accélérer la construction d’une communauté de destin Chine-Pakistan encore plus solide dans la nouvelle ère pour le bien-être des deux pays et des deux peuples.

RTHK : La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a exhorté la Chine à prendre des actions pour mettre fin aux opérations militaires de la Russie en Ukraine, faute de quoi la position de la Chine sur la scène internationale sera en jeu. Quelle est la réponse de la Chine ?

Zhao Lijian : La Chine a une position objective et juste sur la question de l’Ukraine. Nous soutenons le dialogue et la négociation, et fournissons activement une aide humanitaire à l’Ukraine et aux autres pays touchés. Nous avons fait de grands efforts pour aider à désamorcer la situation, résoudre la crise et reconstruire la paix.

Nous pensons que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées et défendues et qu’il n’y a pas de place pour le double standard dans les relations internationales. La souveraineté et la sécurité de l’Ukraine doivent être défendues. Les préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité doivent également être respectées. La paix et la stabilité de l’Europe doivent être défendues, et il en va de même pour les autres pays. Nous nous opposons fermement à toute déformation et tout dénigrement de la position de la Chine.

La Chine joue un rôle constructif sur la question de l’Ukraine. Nous défendons la justice et travaillons pour la paix avec une vision à long terme. Notre position est conforme à la position et aux souhaits de la plupart des pays. Nous nous opposons aux accusations sans fondement et aux suspicions visant la Chine, et n’acceptons jamais la moindre pression ou coercition. Le temps prouvera que la position de la Chine est du bon côté de l’histoire.

AFP : Une femme ouïgoure détenue en Arabie saoudite a déclaré à l’AFP qu’elle craignait d’être expulsée vers la Chine. Avez-vous des détails sur cette affaire ?

Zhao Lijian : Je suppose que c’est un reportage de l’AFP. Je n’ai pas entendu parler d’une telle chose.

Macau Monthly : Il est rapporté que le sénateur démocrate Bob Menendez, président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain, et le sénateur républicain Lindsey Graham conduisent une délégation à Taïwan le 14 avril et rencontreront Tsai Ing-wen. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : La Chine s’oppose fermement à toute forme d’échange officiel entre les États-Unis et la région de Taïwan. Les membres du Congrès américain doivent respecter la politique d’une seule Chine du gouvernement américain. La partie américaine devrait respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, cesser les échanges officiels avec Taïwan et éviter d’aller plus loin sur la voie dangereuse. La partie chinoise continuera à prendre des mesures fortes pour sauvegarder résolument sa souveraineté et son intégrité territoriale.

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