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Conférence de presse du 18 avril 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin

2022-04-18 23:30

China News Service : L’Agence chinoise des vols spatiaux habités a annoncé hier que la Chine effectuerait six missions spatiales en 2022, y compris l’envoi de plus d’astronautes dans l’espace. J’aimerais savoir quelle est l’attitude de la Chine vis-à-vis de la coopération spatiale internationale et si des astronautes étrangers entreront dans la station spatiale chinoise ?

Wang Wenbin : Nous sommes profondément encouragés par l’atterrissage réussi de la capsule de retour du vaisseau spatial habité Shenzhou-13. La mission Shenzhou-13 marque une percée dans le programme spatial habité de la Chine, établissant de nombreuses premières avec divers temps forts. Tous ces résultats montrent que la Chine a réalisé des percées complètes dans les technologies clés de la construction de sa station spatiale, posant ainsi une base solide pour la tâche de construction de la phase suivante.

L’exploration de l’univers inconnu et le développement des technologies spatiales sont une cause commune de l’humanité qui appelle à la collaboration entre pays. La coopération internationale est la tendance du développement spatial.

Depuis le lancement et la mise en œuvre du Programme spatial habité chinois, la Chine a suivi les principes d’utilisation pacifique, d’égalité, de bénéfice mutuel et de développement commun. Elle a signé des accords de coopération et réalisé des projets de coopération sous diverses formes avec la France, l’Allemagne, l’Italie, la Russie, le Pakistan et de nombreuses agences ou organisations spatiales, notamment le Bureau des affaires spatiales des Nations unies (UNOOSA) et l’Agence spatiale européenne, avec des résultats fructueux. La station spatiale chinoise est la première de ce type ouverte à tous les États membres des Nations unies. Jusqu’à présent, neuf projets de 17 pays et 23 entités ont été inclus dans la première série de projets sélectionnés pour des expériences scientifiques relatifs à la station spatiale chinoise. Simonetta Di Pippo, directrice de l’UNOOSA, a déclaré que l’ouverture de la station spatiale chinoise est un élément important de l’initiative des Nations unies « Accès à l’espace pour tous » et un excellent exemple. Actuellement, nous travaillons sur la première série de projets de coopération internationale relatifs à la station spatiale chinoise en collaboration avec l’UNOOSA. Il y a de fortes chances que des expériences et des recherches dans ce cadre soient menées dans l’espace à la fin de cette année.

Nous sommes prêts à mener davantage de coopération et d’échanges internationaux avec les pays et régions engagés dans l’utilisation pacifique de l’espace. Les astronautes étrangers sont les bienvenus pour visiter la station spatiale chinoise et se joindre aux astronautes chinois pour apporter des contributions plus importantes à l’exploration de l’univers et à la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.

CCTV : Cette année marque le 30e anniversaire de la participation de la Chine aux opérations de maintien de la paix des Nations unies avec sa première unité militaire en formation de Casques bleus. Les forces chinoises de maintien de la paix ont contribué à sauvegarder la paix et la sécurité dans le monde. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : En 1990, la Chine a envoyé des observateurs militaires à l’ONU, ce qui a marqué le début de la participation des forces armées chinoises aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. Le 16 avril 1992, la Chine a envoyé sa première unité militaire en formation de Casques bleus au Cambodge pour des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Au cours des trois dernières décennies, les unités successives de Casques bleus chinois se sont lancées avec courage et détermination dans une mission après l’autre, se mettant souvent en danger au service de la paix. La Chine a envoyé près de 50 000 Casques bleus participer à 25 opérations de maintien de la paix des Nations unies dans plus de 20 pays et régions. Elle a été saluée comme « un élément essentiel et une force clé dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies ». Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, a salué la contribution de la Chine aux opérations de maintien de la paix des Nations unies comme étant « très importante ».

Les forces chinoises de maintien de la paix ont apporté la paix, la sécurité, l’espoir et la chaleur aux populations des zones déchirées par la guerre, ce qui leur a valu des éloges de tous. Depuis 2013, la Chine a envoyé neuf unités de maintien de la paix au Mali, où elles ont accompli des tâches telles que des patrouilles et des escortes armées, avec une telle excellence qu’elles ont gagné la réputation de « troupes d’élite » du secteur Est de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Au cours des 16 années de déploiement au Liban, les forces chinoises de maintien de la paix ont accompli avec succès des tâches telles que le déminage et l’enlèvement d’explosifs (au cours desquels elles ont établi un record de zéro mort), la construction et la maintenance d’ouvrages d’art, ainsi que la fourniture de services médicaux et d’aide humanitaire.

Les Casques bleus chinois sont devenus l’emblème de la paix. Ils sont l’exemple vivant que la Chine est un bâtisseur de la paix mondiale, un contributeur au développement mondial et un défenseur de l’ordre international, et que les forces armées chinoises seront toujours une force de justice pour la paix et le développement du monde. La Chine est devenue le deuxième contributeur financier de l’ONU et de ses opérations de maintien de la paix et le premier pourvoyeur de Casques bleus parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Nous continuerons à travailler main dans la main avec tous les pays épris de paix pour insuffler davantage d’énergie positive à la paix et au développement dans le monde.

Bloomberg : Le président Joe Biden accueillera les dirigeants des pays de l’ASEAN les 12 et 13 mai à Washington. Une déclaration de la Maison Blanche annonçant ce sommet spécial a indiqué que l’administration américaine s’engageait à « faire progresser un Indo-Pacifique libre et ouvert, sûr, connecté et résilient ». Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire sur cette réunion ?

Wang Wenbin : Actuellement, la région Asie-Pacifique maintient globalement la paix, la stabilité et le développement, ce qui devrait être chéri par toutes les parties. L’Asie-Pacifique est une terre prometteuse pour la coopération et le développement, et non un échiquier pour la rivalité entre grandes puissances. Les pays de l’ASEAN sont des joueurs d’échecs qui contribueront à promouvoir le développement et la prospérité de la région, et non des pions dans une compétition géopolitique. 

Nous espérons que les États-Unis répondront à l’appel commun des pays d’Asie-Pacifique en faveur de la paix, de la coopération et de résultats gagnant-gagnant, qu’ils poursuivront leur coopération avec la région d’Asie de l’Est en respectant le système politique, les voies de développement, la culture et les valeurs des pays asiatiques, et qu’ils suivront le style de l’ASEAN, caractérisé par l’ouverture, l’inclusion et l’approche consensuelle. Les États-Unis devraient honorer leur engagement à soutenir le rôle central de l’ASEAN par des actions réelles, abandonner la mentalité de la guerre froide, rejeter les tentatives de création de petits cercles de confrontation dans la région indo-pacifique, et faire davantage pour promouvoir la paix, le développement et la prospérité de la région, plutôt que le contraire.

Beijing Daily : Selon des reportages, l’Autorité de régulation nucléaire (NRA) du Japon a pratiquement achevé le 15 avril son examen du plan de rejet dans l’océan soumis par la Tokyo Electric Power Company pour éliminer les eaux radioactives de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. La NRA a donné son approbation de principe et devrait publier un document d’examen officiel en mai de cette année. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Nous prenons note des reportages concernés avec inquiétude. Face à l’opposition constante de la communauté internationale et du peuple japonais, le gouvernement japonais n’a pas pu offrir d’explication approfondie ou convaincante sur des questions telles que la légitimité de l’option de rejet en mer, la fiabilité des données pertinentes, l’efficacité du système de traitement et l’incertitude de l’impact environnemental. Récemment, le groupe de travail technique de l’AIEA a effectué deux visites sur le terrain au Japon et a soulevé une série de questions. L’évaluation des options d’élimination et des dispositions de surveillance est toujours en cours. Cependant, le Japon a fait la sourde oreille aux préoccupations de toutes parts, a précipité la préparation du rejet de l’eau radioactive dans la mer et a fait avancer le processus d’approbation du plan de rejet dans l’océan. Ces tentatives de créer un fait accompli sont extrêmement irresponsables.

Nous exhortons une fois de plus la partie japonaise à prendre au sérieux les préoccupations légitimes et raisonnables de la communauté internationale et du peuple japonais et, au lieu de se cramponner à son plan de rejet en mer et de le faire avancer, à rechercher un moyen approprié d’éliminer l’eau radioactive en consultant pleinement les parties prenantes, y compris les pays voisins et les organisations internationales concernées. Avant cela, la partie japonaise ne doit pas commencer à rejeter délibérément l’eau radioactive dans la mer.

CCTV : Selon les médias américains, un policier blanc a abattu un Afro-Américain de 26 ans, Patrick Lyoya, lors d’une opération d’application de la loi à Grand Rapids, dans le Michigan. Cet événement a une nouvelle fois suscité de vives critiques de la société américaine sur la discrimination raciale et la violence policière aux États-Unis. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Nous sommes profondément préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l’homme aux États-Unis. De nombreux faits montrent que la discrimination raciale, les crimes liés aux armes à feu et la violence policière ne sont pas des cas isolés et sporadiques, mais des problèmes persistants et systémiques aux États-Unis. 

Depuis le cri désespéré de George Floyd, « je ne peux plus respirer », il y a plus d’un an, des centaines de personnes issues de minorités ethniques ont été abattues par les agents américains chargés de l’application de la loi. 93,7 % des musulmans américains déclarent que l’islamophobie affecte leur bien-être émotionnel et mental ; 81 % des adultes américains d’origine asiatique affirment que la violence à leur encontre est en hausse ; et les Américains d’origine hispanique, qui représentent 19 % de la population totale du pays, ne possèdent que 2 % de la richesse totale. Fernand de Varennes, rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur les questions relatives aux minorités, a déclaré que le système juridique américain est « structurellement mis en place pour avantager et pardonner ceux qui sont plus riches, et punir ceux qui sont plus pauvres, en particulier les minorités de couleur ». 

Les États-Unis sont le pays où la violence armée est la plus grave. C’est également le seul pays développé à avoir enregistré des fusillades de masse chaque année au cours des deux dernières décennies. En 2020, 45 222 personnes sont mortes de blessures liées aux armes à feu aux États-Unis, soit une augmentation de 43% par rapport à 2010. Une enquête de 2018 révèle que 75 % des jeunes Américains déclarent que les fusillades de masse sont une source importante de stress. Selon une enquête réalisée par le Pew Research Center en avril 2021, 48% des Américains considèrent la violence armée comme un très gros problème dont le pays doit s’occuper. Cependant, le gouvernement fédéral américain n’a pas été en mesure d’adopter une seule loi sur le contrôle des armes à feu au cours des 25 dernières années. 

Les personnes de couleur seraient victimes de traitements discriminatoires de la part de la police dans divers domaines. Une enquête concernée montre que seuls 22 % des Américains déclarent que la police traite tous les Américains de la même manière.

Les États-Unis sont en train de devenir un pays touché par des violations systémiques des droits de l’homme. Ils ne sont donc pas en mesure de faire des remarques irresponsables sur la situation des droits de l’homme dans d’autres pays. Ce que les États-Unis devraient faire, c’est regarder en face leurs propres problèmes de droits de l’homme, graves et répandus, et trouver sérieusement des moyens de s’attaquer aux causes profondes de la détérioration de la situation des droits de l’homme.

The Paper : Selon des reportages, des centaines de Palestiniens ont affronté la police israélienne dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem le 15 avril, faisant au moins 152 blessés. Le porte-parole du Premier ministre israélien Naftali Bennett a déclaré que la police israélienne avait arrêté des centaines de personnes. Le Ministère palestinien des Affaires étrangères a exigé qu’Israël assume l’entière responsabilité de cet événement. Le porte-parole du Département d’État américain Ned Price a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter les actions et la rhétorique provocatrices. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : La Chine a suivi de près et avec inquiétude l’escalade des tensions entre la Palestine et Israël à Jérusalem. La question du statut et de l’appartenance de Jérusalem est compliquée et sensible. Nous espérons que les parties concernées agiront conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU, maintiendront et respecteront le statu quo historique des lieux saints de Jérusalem, resteront calmes et feront preuve de retenue, et empêcheront la situation de se détériorer, voire de devenir incontrôlable.

L’escalade de la situation entre la Palestine et Israël nous rappelle une fois de plus que la question palestinienne ne doit pas être marginalisée. La communauté internationale, et les grands pays en particulier, devrait se pencher sur le nœud de la question palestinienne et, sur la base de la solution à deux États, faciliter la reprise rapide des pourparlers de paix entre la Palestine et Israël afin de parvenir à une coexistence pacifique. La Chine continuera à jouer un rôle constructif à cet égard.

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