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Conférence de presse du 20 avril 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin

2022-04-20 23:55

Le vice-Premier ministre du Conseil des Affaires d’État Han Zheng assistera sur invitation à la cérémonie d’ouverture de la conférence annuelle 2022 du Forum de Boao pour l’Asie et aux activités connexes, à Boao, dans la province de Hainan, le 21 avril.

CCTV : Le président Xi Jinping assistera par liaison vidéo, sur invitation, à la cérémonie d’ouverture de la conférence annuelle 2022 du Forum de Boao pour l’Asie et prononcera un discours inaugural. Le vice-Premier ministre Han Zheng assistera sur invitation à la cérémonie d’ouverture et aux activités connexes. Pourriez-vous nous faire part des attentes de la Chine concernant cette conférence annuelle ?

Wang Wenbin : La conférence annuelle 2022 du Forum de Boao pour l’Asie (FBA) se tiendra en ligne et en présentiel du 20 au 22 avril. La cérémonie d’ouverture aura lieu le 21 avril. 

Alors que des changements inédits depuis un siècle ne cessent d’avoir lieu, que la pandémie de COVID-19 continue de se propager et que des turbulences géopolitiques prennent de l’ampleur, les pays sont confrontés à une tâche ardue et tortueuse pour parvenir à la reprise économique et au développement durable. Dans ce contexte, la conférence de cette année est placée sous le thème « Le monde pendant la COVID-19 et au-delà : Travailler ensemble au développement mondial et à un avenir partagé », ce qui reflète l’aspiration commune de la communauté internationale à vaincre rapidement le coronavirus, à promouvoir conjointement le développement économique, à défendre la solidarité et la coopération et à améliorer la gouvernance mondiale. En tant que pays hôte du Forum, la Chine se réjouit d’avoir des discussions approfondies avec tous les participants sur le thème de cette année, afin de mettre en commun la sagesse, de construire un consensus et de contribuer à promouvoir le développement commun de tous les pays et à créer un avenir meilleur. 

AFP : Le Premier ministre des îles Salomon a déclaré que l’accord de sécurité de son pays avec la Chine avait été signé il y a quelques jours. Le Ministère des Affaires étrangères peut-il donner des détails sur la façon dont la signature a eu lieu et quand ? Vous avez également mentionné hier que la coopération en matière de sécurité entre la Chine et les îles Salomon est ouverte et transparente. Quand la Chine rendra-t-elle public le texte de l’accord signé ?

Wang Wenbin : Concernant votre première question, j’ai déjà donné ma réponse hier. Comme je l’ai dit, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur Jeremiah Manele, respectivement au nom des gouvernements de la Chine et des îles Salomon, ont officiellement signé l’autre jour un accord-cadre intergouvernemental sur la coopération en matière de sécurité entre les deux pays.

Pour ce qui est de votre deuxième question, la Chine et les îles Salomon agiront selon les pratiques internationales sur la base de consultations.

CRI : Selon l’Administration générale des douanes de Chine, au premier trimestre 2022, le commerce de la Chine avec les 14 autres États membres du Partenariat économique global régional a augmenté de 6,9 % en glissement annuel, représentant 30,4 % du commerce extérieur total de la Chine. Au cours de la même période, le commerce de la Chine avec des pays comme la République de Corée, la Malaisie et la Nouvelle-Zélande a enregistré une croissance à deux chiffres. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Le Partenariat économique global régional (RCEP) marque un jalon important dans l’intégration économique de l’Asie de l’Est et est une étape majeure dans la promotion de la libéralisation et de la facilitation du commerce et de l’investissement au niveau mondial. Outre le traitement tarifaire préférentiel, le RCEP établit une référence pour les règles économiques et commerciales en Asie-Pacifique en termes de règles d’origine, de procédures douanières et d’inspection et de quarantaine, donnant une forte impulsion à l’intégration économique régionale avec une qualité supérieure et à un niveau plus profond.

Depuis son entrée en vigueur il y a trois mois, le RCEP a joué un rôle important et tangible dans la promotion de la reprise économique, de la prospérité et du développement des pays de la région, ainsi que dans le maintien de la paix et de la stabilité dans la région. Il a apporté des avantages aux entreprises et aux citoyens de tous les pays participants. Il a été salué par des personnalités des divers milieux des pays de la région.

La Chine est un promoteur de la signature et de l’entrée en vigueur du RCEP, et un participant à sa mise en œuvre de qualité. À l’avenir, la Chine travaillera avec les autres parties pour participer activement à la construction du mécanisme du RCEP et pour promouvoir et améliorer conjointement sa mise en œuvre, afin d’apporter de nouvelles contributions pour soutenir le système commercial multilatéral, bâtir une économie mondiale ouverte et promouvoir une croissance forte, équilibrée, durable et inclusive de l’économie mondiale.

Al Jazeera : Récemment, les attaques incessantes d’Israël contre la mosquée Al Aqsa, un lieu saint de l’Islam situé à Jérusalem, ont fait des victimes. Ces attaques ne montrent aucun signe d’apaisement. Quel est l’avis de la Chine à ce sujet ? La Chine pense-t-elle que les actions d’Israël violent les droits de l’homme du peuple palestinien, enfreignent le droit international et ont un impact négatif sur le processus de paix au Moyen-Orient ? Le monde compatit avec le peuple ukrainien, mais peu d’attention a été accordée au peuple palestinien qui se fait tuer par Israël. La Chine pourrait-elle jouer un rôle substantiel dans la situation actuelle ?

Wang Wenbin : La Chine est profondément préoccupée par l’escalade de la violence et du conflit entre Israël et la Palestine, notamment les tensions à Jérusalem. Nous nous opposons à toute tentative unilatérale de modifier le statu quo historique de Jérusalem et nous espérons que les parties concernées pourront rester calmes, faire preuve de retenue et empêcher que la situation ne devienne incontrôlable. 

La Chine estime que la question palestinienne ne doit pas être marginalisée, et encore moins oubliée, et que l’injustice qui persiste depuis plus d’un demi-siècle ne doit pas se poursuivre. La position de la Chine sur la question palestinienne est cohérente et claire. Nous avons joué un rôle constructif dans sa résolution. L’année dernière, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a présenté une proposition en trois points pour la mise en œuvre de la solution à deux États. Nous appelons la communauté internationale à accorder davantage d’attention et de contributions à la question palestinienne. La communauté internationale, et en particulier les grands pays, doit faire face au nœud de la question palestinienne et œuvrer pour que la Palestine et Israël reprennent rapidement les pourparlers de paix, afin de parvenir à une coexistence pacifique. La Chine ne cessera pas de soutenir la juste cause du peuple palestinien tant que la question palestinienne ne sera pas résolue. 

Reuters : La signature entre la Chine et les îles Salomon a-t-elle été avancée afin qu’elle puisse être achevée avant l’arrivée de la délégation américaine, dont Kurt Campbell, aux îles Salomon ?

Wang Wenbin : J’ai déjà exposé hier la position de la Chine sur les questions pertinentes. Permettez-moi de le souligner une fois de plus : la coopération entre la Chine et les îles Salomon en matière de sécurité est ouverte, transparente et inclusive, et ne vise aucune tierce partie. Elle n’est pas incompatible avec les mécanismes bilatéraux et multilatéraux de coopération en matière de sécurité existant dans les îles Salomon et les complète.

Hubei Media Group : Il est rapporté que le parti politique d’extrême droite Stram Kurs (Ligne dure) a récemment organisé des rassemblements anti-islam dans de nombreux endroits en Suède et a brûlé le Coran, ce qui a déclenché l’indignation de la communauté musulmane. Des troubles de grande ampleur ont éclaté dans de nombreux endroits en Suède, entraînant le vandalisme d’installations publiques et blessant de nombreuses personnes. Certains pays islamiques ont convoqué des envoyés suédois pour protester. Avez-vous un commentaire à faire ? 

Wang Wenbin : Nous avons pris note des reportages concernés. 

La Chine s’oppose toujours aux comportements extrêmes consistant à attaquer des personnes ayant des croyances religieuses différentes et à provoquer des conflits entre civilisations. La liberté d’expression ne doit pas servir de prétexte pour inciter à la discrimination raciale ou culturelle et créer des divisions dans la société. Aucune civilisation n’est supérieure aux autres. Les civilisations ne sont différentes que par leurs caractéristiques et leur répartition géographique. Nous préconisons le remplacement de la théorie du choc des civilisations par celle de l’échange entre civilisations. Nous nous opposons à la rhétorique discriminatoire contre certaines religions et civilisations. 

Nous espérons que la Suède tirera une leçon de cette affaire et respectera sincèrement les croyances religieuses des musulmans et des autres groupes minoritaires, protégera leurs droits et intérêts légitimes et traduira en actes ses paroles de respect et de protection de la liberté de croyance religieuse.

Dragon TV : Le Sri Lanka a demandé une aide financière d’urgence au Fonds monétaire international (FMI) pour éviter une crise économique. Nous avons remarqué que la Chine a décidé de fournir une aide humanitaire d’urgence pour aider le Sri Lanka à faire face aux difficultés actuelles. Pourriez-vous nous donner plus d’informations à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine et le Sri Lanka sont de proches voisins qui jouissent d’une amitié traditionnelle. Les deux pays se sont toujours compris, se sont soutenus et ont veillé l’un sur l’autre, en donnant l’exemple d’une coexistence amicale et d’une coopération mutuellement bénéfique entre des pays de taille différente. La Chine a depuis longtemps soutenu le développement socio-économique du Sri Lanka.

Actuellement, le Sri Lanka est confronté à des difficultés économiques. La partie chinoise a annoncé qu’elle fournirait une aide humanitaire d’urgence au Sri Lanka. Nous continuerons à offrir notre soutien et notre assistance au mieux de nos capacités pour aider le Sri Lanka à relancer son économie et à améliorer le bien-être de la population. Nous sommes convaincus que le gouvernement et le peuple sri-lankais peuvent certainement surmonter les difficultés temporaires et réaliser la stabilité et le développement socio-économiques.

AFP : Vous avez mentionné que les ministres des Affaires étrangères de la Chine et des îles Salomon ont récemment signé un accord de sécurité. Vous avez également mentionné hier que le ministre chinois des Affaires étrangères n’avait pas effectué de visite aux îles Salomon. Pourriez-vous préciser si le ministre des Affaires étrangères des îles Salomon est venu en Chine pour signer l’accord ? Pourriez-vous nous fournir plus de détails à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine et les îles Salomon maintiennent une communication et des échanges fluides. S’il y a des informations sur un échange de visites, nous les publierons en temps voulu.

Global Times : Selon des reportages, le Centre national chinois de réponse aux urgences liées aux virus informatiques a alerté les pays sur les cyberattaques menées par le gouvernement américain et a publié hier un rapport à ce sujet. Il a exposé la cyber-arme « Hive » utilisée exclusivement par le gouvernement américain, les plateformes de cyber-attaque déployées dans le monde entier, les multiples serveurs de saut et le canal VPN placés dans des pays comme la France, l’Allemagne, le Canada, la Turquie et la Malaisie. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : La Chine est gravement préoccupée par les cyberactivités malveillantes irresponsables du gouvernement américain. Nous exhortons la partie américaine à donner des explications et à mettre immédiatement fin à ces activités malveillantes.

Le rapport publié par le Centre national chinois de réponse aux urgences liées aux virus informatiques souligne que si le réseau fédérateur international existant et les infrastructures d’informations clés contiennent des logiciels ou du matériel fournis par des entreprises américaines, il est fort probable que divers types de portes dérobées puissent être installés, ce qui en fait des cibles de cyberattaques du gouvernement américain. 

Depuis un certain temps, sous prétexte du renforcement des capacités, les États-Unis tentent d’amadouer les pays concernés, notamment les voisins de la Chine, pour qu’ils coopèrent avec eux en matière de cybersécurité. Ils poursuivent même le « déploiement avancé » de cyberforces militaires. Une telle coopération ouvrira-t-elle une porte dérobée aux cyberactivités malveillantes des États-Unis ? Sera-t-elle utilisée par les États-Unis pour susciter une rivalité géostratégique ? Les pays concernés jugeront par eux-mêmes.

Phoenix TV : À propos de la signature de l’accord de sécurité entre la Chine et les îles Salomon, la porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, Adrienne Watson, a publié une déclaration le 19 avril indiquant que les États-Unis, le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Australie partageaient les mêmes préoccupations concernant cet accord-cadre de sécurité et ses risques sérieux pour un Indo-Pacifique libre et ouvert. Avez-vous une réponse ?

Wang Wenbin : La Chine et les îles Salomon mènent une coopération en matière de sécurité sur la base de l’égalité, des avantages mutuels, de l’ouverture et de la transparence, afin d’aider les îles Salomon à maintenir l’ordre social, à faire face aux catastrophes naturelles et à offrir une aide humanitaire. Cette coopération ne vise aucune tierce partie et ne remplace pas les mécanismes bilatéraux et multilatéraux de coopération en matière de sécurité existant dans les îles Salomon. Je ne comprends pas en quoi notre coopération présenterait des « risques sérieux » pour les États-Unis. 

Si l’on suit la logique de la partie américaine, cela signifie-t-il que les pays insulaires du Pacifique ne peuvent mener une coopération en matière de sécurité qu’avec les États-Unis et leurs quelques alliés ? Cela signifie-t-il que la coopération en matière de sécurité avec d’autres pays est considérée comme une menace ? Les États-Unis considèrent-ils les pays insulaires du Pacifique comme des États souverains ou comme des dépendances ? Les États-Unis cherchent-ils à développer des relations d’égal à égal avec les pays insulaires du Pacifique ou à les contrôler ? Autant de questions auxquelles les États-Unis doivent répondre.

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