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Conférence de presse du 30 mai 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2022-05-30 21:00

Beijing Youth Daily : Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a publié une déclaration le 28 mai, indiquant que les États-Unis sont préoccupés par les conditions imposées par la Chine pour la visite en Chine de la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet, et par les efforts de la Chine pour restreindre et manipuler cette visite. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : À l’invitation du gouvernement chinois, la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a visité la Chine du 23 au 28 mai. La Chine estime que cette visite a permis de renforcer la compréhension et la coopération, et de clarifier les informations erronées. Après des réunions et des entretiens, des conversations et des visites sur le terrain à Guangzhou et au Xinjiang, la Haute-Commissaire a eu une compréhension et une reconnaissance plus profondes de la voie suivie par la Chine pour le développement des droits de l’homme, et a ressenti en personne la réalité du Xinjiang en matière de sécurité et de stabilité sociales, de développement sain et durable et de bien-être de la population. 

Tous les mensonges et rumeurs relatifs au Xinjiang se sont effondrés devant les faits et la vérité. Mais comme le dit le dicton, « on ne peut pas réveiller quelqu’un qui fait seulement semblant de dormir ». Fermant les yeux et faisant la sourde oreille aux faits et à la vérité sur le Xinjiang, les États-Unis ont rabâché les fausses affirmations qui avaient déjà été démystifiées d’innombrables fois, dans le but de salir et d’attaquer la Chine. De façon ridicule, ils ont cette fois-ci inventé de nouveaux mensonges selon lesquels la Chine aurait restreint et manipulé la visite. En fait, toutes les activités et tous les arrangements de la Haute-Commissaire Bachelet pendant son séjour en Chine ont été décidés conformément à sa volonté et sur la base d’amples consultations. La Haute-Commissaire a également déclaré lors de la conférence de presse qu’elle avait eu des réunions sans surveillance et approfondies pendant la visite. Où sont les restrictions et les manipulations ? En fait, c’est précisément la partie américaine qui voulait vraiment manipuler cette visite. Ce sont les mêmes États-Unis qui, au début, ont prôné avec ardeur une visite de la Haute-Commissaire en Chine, qui ont imposé divers types de conditions pour la visite convenue et qui, finalement, ont attaqué et calomnié la visite après-coup. Cela prouve une fois de plus que les États-Unis ne se soucient absolument pas de la situation des droits de l’homme. Ce qu’ils veulent vraiment, c’est se servir des droits de l’homme comme d’un prétexte pour dénigrer constamment la Chine et l’endiguer. Cette hypocrisie et cette manœuvre politique des États-Unis sont depuis longtemps connues du monde entier. 

En revanche, la situation des droits de l’homme aux États-Unis est comme « les habits neufs de l’empereur ». La récente fusillade de masse dans une école du Texas est particulièrement déchirante. Le droit à la vie des gens ordinaires, y compris des enfants et des adolescents, ne peut être garanti aux États-Unis. J’aimerais partager quelques chiffres avec vous. Depuis 2001, les États-Unis ont mené des guerres ou des opérations militaires dans environ 80 pays au nom de la lutte contre le terrorisme, ce qui a tué plus de 800 000 personnes, dont environ 300 000 civils. Les États-Unis ont créé des sites noirs comme la prison de Guantanamo Bay à travers le monde, où des personnes sont détenues arbitrairement sans procès pendant de longues périodes et soumises à la torture et aux mauvais traitements. Le racisme aux États-Unis est profondément ancré et les minorités raciales comme les Afro-Américains et les Américains d’origine asiatique doivent vivre avec une discrimination raciale systémique. En fermant les yeux sur les graves violations des droits de l’homme dans leur pays, de quel droit les États-Unis agissent-ils comme un juge condescendant et s’ingèrent-ils dans les affaires des autres pays ? Nous demandons au Haut-Commissariat aux droits de l’homme de mener des enquêtes et de soumettre des rapports sur les problèmes en matière de droits de l’homme aux États-Unis. 

Bloomberg : En ce qui concerne la conférence de presse de samedi soir, quel est le point à retenir pour la Chine ? La Haute-Commissaire a formulé quelques recommandations. Par exemple, elle a expliqué que la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation ne devaient pas entrer en conflit avec les droits de l’homme. Quel est votre commentaire ?

Zhao Lijian : Je viens de vous informer de la visite de la Haute-Commissaire Bachelet en Chine. Elle a également tenu une conférence de presse à ce sujet. Au cours de la visite de la Haute-Commissaire Bachelet, en particulier au Xinjiang, les autorités de la région autonome ont fait une présentation détaillée des mesures en matière de lutte contre le terrorisme et de déradicalisation ainsi que des résultats obtenus. La Haute-Commissaire Bachelet a visité une exposition sur la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation, apprenant en détail les cadres juridiques et politiques, les pratiques et les résultats en matière de lutte contre le terrorisme et de déradicalisation au Xinjiang. La violence et le terrorisme ont infligé les plus grands dommages aux droits de l’homme des habitants de tous les groupes ethniques du Xinjiang, et la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation constituent la plus grande protection des droits de l’homme des habitants de tous les groupes ethniques du Xinjiang. Je peux vous dire qu’il n’y a eu aucune attaque terroriste violente au Xinjiang pendant cinq années consécutives et que la région a bénéficié de la sécurité, de la stabilité, du développement et de la prospérité. C’est la meilleure illustration de l’efficacité des efforts de lutte contre le terrorisme et de déradicalisation du Xinjiang. Je pense que les personnes de tous horizons des pays étrangers qui ont visité le Xinjiang, comme la Haute-Commissaire elle-même, seront en mesure de tirer des conclusions objectives et justes. 

Je tiens également à dire que la Chine attache une grande importance aux affaires des droits de l’homme des Nations unies et qu’elle est prête à contribuer à la promotion de la cause internationale des droits de l’homme. Au cours de la visite, la partie chinoise et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme ont eu des échanges approfondis sur le renforcement de la coopération et sont parvenus à un large consensus. Les deux parties ont convenu d’établir un mécanisme annuel de dialogue stratégique de haut niveau, afin de discuter des questions nationales, régionales et internationales d’intérêt commun en matière de droits de l’homme. Les deux parties ont convenu de créer un groupe de travail pour faciliter la coopération en matière de droits de l’homme dans des domaines tels que le développement et les droits de l’homme, les affaires et les droits de l’homme, la lutte contre la pauvreté et les droits de l’homme, la lutte contre le terrorisme et les droits de l’homme, les droits des minorités, l’espace numérique et les droits de l’homme, la protection judiciaire et juridique et les droits de l’homme. La Chine est disposée à apporter un soutien accru aux travaux des Nations unies en matière de droits de l’homme. Ces mesures concrètes sont non seulement propices à la coopération entre la Chine et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, mais représentent également la nouvelle contribution de la Chine à la cause internationale des droits de l’homme. 

Shenzhen TV : Dans son récent discours sur l’approche de l’administration américaine vis-à-vis de la Chine, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que la Chine représentait « le défi le plus sérieux à long terme pour l’ordre international » et que les États-Unis « devaient défendre et réformer l’ordre international fondé sur des règles ». Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Ce discours déforme les faits avec une longue liste de mensonges. Les attaques contre la Chine reflètent exactement ce que les États-Unis ont fait. Ce ne sont pas d’autres que les États-Unis qui posent « le défi le plus sérieux à long terme pour l’ordre international ». L’« ordre international fondé sur des règles » qu’ils vantent est en fait l’« ordre international fondé sur les règles américaines », un ordre hégémonique visant à dominer le monde avec les règles internes à leur clique. La semaine dernière, mon collègue a déjà réagi à ce discours. Aujourd’hui, j’aimerais profiter de cette occasion pour révéler davantage l’hypocrisie des États-Unis en démystifiant certains de leurs mensonges et arguments fallacieux à l’aide de faits et de chiffres. 

Tout d’abord, les États-Unis n’ont aucun respect pour l’ordre international fondé sur la Charte des Nations unies et le droit international. Au cours de son histoire de plus de deux siècles, le pays n’a connu que 16 années sans guerre. Il est la plus grande source de perturbations menaçant la paix et la stabilité internationales et le plus grand élément déstabilisateur de l’ordre international. Les États-Unis prétendent qu’ils défendront « des concepts tels que l’autodétermination, la souveraineté, le règlement pacifique des différends » inscrits dans la Charte des Nations unies. Cependant, ils disent toujours une chose et en font une autre. Comme l’a souligné William Blum dans son livre « America’s Deadliest Export : Democracy », depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont tenté de renverser plus de 50 gouvernements étrangers et se sont immiscés dans les élections démocratiques d’au moins 30 pays. Selon un rapport de l’université Brown, depuis 2001, les guerres et les opérations militaires menées par les États-Unis au nom de la lutte contre le terrorisme ont coûté la vie à plus de 800 000 personnes et fait de plus de 20 millions de réfugiés dans des pays comme l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie.

Deuxièmement, les États-Unis sont le plus grand saboteur de l’ordre international. S’accrochant au centrisme et à l’exceptionnalisme des États-Unis, le pays se retire sans raison des traités et des organisations. Il refuse de signer ou de ratifier la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, a voté contre le Pacte mondial pour les migrations et le Pacte mondial pour les réfugiés, et reste la seule partie à faire obstacle aux négociations d’un protocole de vérification de la Convention sur les armes biologiques. Depuis les années 1980, les États-Unis se sont retirés de 17 organisations ou traités internationaux, dont le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’accord de Paris, l’accord sur le nucléaire iranien, le Traité sur le commerce des armes, le Traité FNI, le Traité Ciel ouvert, entre autres, avec des volte-face concernant certains d’entre eux. Ce pays se déguise aujourd’hui sans vergogne en arbitre des règles internationales, braquant les projecteurs sur ce que les autres ne font pas, tout en fermant les yeux sur ses violations flagrantes. Lorsque les politiciens américains citent avec éloquence la Convention des Nations unies sur le droit de la mer pour critiquer les autres pays, ont-ils conscience du fait que les États-Unis ne sont même pas un État partie à cette convention ? 

Troisièmement, les États-Unis ne sont absolument pas en mesure de parler de règles. Aux yeux des États-Unis, les règles internationales doivent être subordonnées à leurs intérêts et à leur hégémonie et les servir. Lorsque les règles internationales sont compatibles avec les intérêts américains, elles sont citées comme fondement. Sinon, elles sont tout simplement ignorées. Voici quelques questions auxquelles les États-Unis doivent répondre : lorsque les États-Unis ont mené de manière flagrante des guerres contre des nations souveraines et ont fomenté des révolutions de couleur, ont-ils suivi les règles ? Lorsque les États-Unis ont grossièrement imposé des sanctions unilatérales illégales, plongeant les populations des pays concernés dans le désastre, ont-ils respecté les règles ? Lorsque les États-Unis refusent de payer leurs contributions au budget ordinaire de l’ONU à hauteur d’un milliard de dollars, et leurs contributions aux opérations de maintien de la paix à hauteur de 1,4 milliard de dollars, qui sont dues depuis longtemps, suivent-ils les règles ? Lorsque les États-Unis renforcent AUKUS et le Quad, et tentent de construire une version indo-pacifique de l’OTAN pour mettre la pagaille en Asie-Pacifique et saper le système international de non-prolifération nucléaire, respectent-ils les règles ? Lorsque les États-Unis ont accueilli le soi-disant Sommet pour la démocratie, qui a divisé le monde en deux camps en invitant la moitié et en excluant l’autre moitié, ont-ils respecté les règles ? Lorsque les États-Unis ont refusé d’appliquer la décision de l’OMC selon laquelle leur guerre tarifaire contre la Chine violait les règles du commerce mondial, et ont bloqué la nomination de nouveaux juges à l’organe d’appel de l’OMC, ont-ils respecté les règles ? 

Enfin, et surtout, les États-Unis sont les maîtres de la diplomatie coercitive. Les États-Unis placent leur droit national au-dessus du droit international et des règles internationales et recourent délibérément à des sanctions unilatérales illégales et à la juridiction au bras long. Depuis l’apparition de la COVID-19, le Venezuela, la Syrie et l’Iran sont aux prises avec de graves difficultés, avec une économie en difficulté et des ressources médicales limitées, en raison des sanctions américaines prolongées. Dans ces circonstances, les États-Unis, au lieu de mettre fin à ces sanctions, les ont intensifiées, aggravant encore la situation de ces pays. La communauté internationale voit de plus en plus clairement que les États-Unis ne respectent le principe de la concurrence du marché et les règles du commerce international qu’ils prétendent défendre que lorsque cela sert leurs intérêts. Tout en parlant de règles du jeu équitables et de libre-échange, les politiciens américains croient en réalité à « l’Amérique d’abord » et brandissent le gros bâton des sanctions.  

Je tiens également à souligner qu’au cours des plus de 70 ans qui se sont écoulés depuis la fondation de la République populaire de Chine, nous n’avons déclenché aucune guerre ni pris un pouce de terrain à d’autres pays. Nous préconisons le règlement des différends par le dialogue et la négociation, et nous avons complètement résolu tous les problèmes de frontières terrestres avec 12 de nos 14 voisins. Deuxième économie mondiale, la Chine a contribué à hauteur de plus de 30 % à la croissance économique mondiale, se classant au premier rang pendant 15 années consécutives. La Chine est désormais le deuxième plus grand contributeur au budget ordinaire de l’ONU et aux opérations de maintien de la paix. Elle a participé activement à la construction et à la réforme du système de gouvernance mondiale et a défendu par des actions concrètes l’esprit de la Charte des Nations unies et l’autorité de l’ONU. Il est juste de dire que la Chine reste un bâtisseur de la paix mondiale, un contributeur au développement mondial et un défenseur de l’ordre international. Nous serons toujours solidaires de tous les pays épris de paix et de justice sous le drapeau de l’ONU, défendrons le véritable multilatéralisme et apporterons sans cesse notre confiance, notre sagesse et notre force à la prospérité universelle du monde et au progrès commun de l’humanité. 

Al Jazeera : Hier, des extrémistes israéliens, protégés par la police, ont attaqué des Palestiniens à Jérusalem-Est et les ont empêchés d’entrer dans la mosquée Al-Aqsa. Le Premier ministre israélien Bennett a déclaré que l’ensemble de Jérusalem est la capitale d’Israël. La Chine a toujours soutenu la solution à deux États et Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine. Puis-je vous demander si vous condamnez les remarques du Premier ministre israélien ? Maintenant que la situation israélo-palestinienne se détériore progressivement, si les atrocités israéliennes ne sont pas arrêtées à temps, une grave catastrophe humanitaire est inévitable. La Chine envisage-t-elle de prendre des actions substantielles pour protéger les Palestiniens et protéger la paix et la stabilité régionales ?

Zhao Lijian : Ces derniers temps, il y a eu des tensions continues entre la Palestine et Israël, en particulier à Jérusalem. La Chine est profondément préoccupée par cela. Les parties concernées doivent agir conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies, respecter et maintenir le statu quo historique des lieux saints de Jérusalem, et éviter de prendre des actions unilatérales et provocatrices qui modifient le statu quo historique des lieux saints de Jérusalem. La Chine a souligné à de nombreuses reprises que la raison fondamentale des conflits récurrents entre Israël et la Palestine est l’absence de mise en œuvre de la « solution à deux États » et le long déni de l’appel légitime du peuple palestinien à établir un État indépendant. La communauté internationale devrait avoir un plus grand sens de l’urgence et œuvrer à la reprise rapide des pourparlers de paix entre la Palestine et Israël sur la base de la solution à deux États, afin de parvenir rapidement à une résolution globale, juste et durable de la question palestinienne. 

Hubei Media Group : Le 29 mai 2022 marquait la 20e Journée internationale des Casques bleus de l’ONU. Pourriez-vous nous parler de la participation de la Chine aux missions de maintien de la paix de l’ONU ?

Zhao Lijian : Les missions de maintien de la paix de l’ONU sont des moyens importants pour promouvoir la paix et la sécurité internationales. Depuis plus de 70 ans, l’ONU a mené plus de 70 missions de maintien de la paix, rassemblant plus d’un million de Casques bleus sous le drapeau de l’ONU et apportant des contributions exceptionnelles à la sauvegarde et à la restauration de la paix régionale et à l’aide à la résolution des conflits régionaux. Les Casques bleus sont devenus un symbole de paix et d’espoir, et ont été largement salués par la communauté internationale. 

En 1990, la Chine a envoyé des observateurs militaires aux Nations unies, ce qui a marqué le début de sa participation aux opérations de maintien de la paix des Nations unies. En 1992, la Chine a envoyé sa première unité militaire formée de Casques bleus pour participer aux opérations de maintien de la paix des Nations unies. Au cours des trois dernières décennies, la Chine a envoyé près de 50 000 Casques bleus pour participer aux opérations de maintien de la paix des Nations unies dans plus de 20 pays et régions. Au total, 16 Casques bleus chinois ont fait le sacrifice ultime. La Chine est le deuxième contributeur financier des opérations de maintien de la paix de l’ONU et le premier pourvoyeur de Casques bleus au sein des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. À l’heure où nous parlons, plus de 2 200 officiers et soldats chinois travaillent dans huit zones de mission de maintien de la paix. Les Casques bleus chinois sont devenus une force clé dans les efforts de maintien de la paix de l’ONU. Les Casques bleus chinois adhèrent aux buts et principes de la Charte des Nations unies, agissent en stricte conformité avec leur mandat et remplissent fidèlement les missions de maintien de la paix, apportant ainsi une contribution importante à la sauvegarde de la paix mondiale et à la promotion du développement commun. 

Dans un contexte où s’enchevêtrent la pandémie de COVID-19 et une multitude de menaces, notamment les dossiers régionaux brûlants, les conflits ethniques et le terrorisme, le rôle et la signification des opérations de maintien de la paix des Nations unies sont devenus plus importants. La Chine continuera à travailler en étroite collaboration avec la communauté internationale pour accroître l’efficacité des opérations de maintien de la paix des Nations unies afin qu’elles puissent jouer un rôle plus important dans la sauvegarde de la paix et de la sécurité internationales. Dans le même temps, les opérations de maintien de la paix des Nations unies comptent sur le soutien de tous les États membres. Nous espérons qu’un certain pays paiera sans plus tarder l’intégralité des 1,4 milliard de dollars qu’il doit au titre des contributions au maintien de la paix et évitera d’entraver le fonctionnement normal des opérations de maintien de la paix des Nations unies pour des intérêts égoïstes.

Associated Press of Pakistan : Le 27 mai, le Premier ministre Shahbaz Sharif a visité le projet hydroélectrique de Karot, en cours de construction dans le cadre du Corridor économique Chine-Pakistan. S’adressant aux ingénieurs et aux ouvriers sur place, il a déclaré que ce projet permettra de produire de l’électricité bon marché et de promouvoir le développement écologique au Pakistan. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) est un projet pilote clé dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et une plateforme importante pour la coopération pragmatique tous azimuts entre les deux pays. À la lumière du concept de développement vert, ouvert et propre, il s’engage à réaliser une croissance durable, axée sur les moyens de subsistance et de haut niveau. Depuis son lancement, le CPEC a donné des résultats fructueux en matière de coopération énergétique, ce qui aide le Pakistan à lutter efficacement contre la pénurie d’énergie et à fournir un approvisionnement énergétique fiable pour son développement économique et industriel.

La centrale hydroélectrique de Karot est un projet majeur de coopération énergétique dans le cadre du CPEC entre la Chine et le Pakistan. Une fois installée et mise en service, elle permettra non seulement d’assurer un approvisionnement énergétique régulier et abordable, de répondre aux besoins en électricité d’environ cinq millions de résidents locaux et d’améliorer davantage la structure énergétique du Pakistan, mais aussi de stimuler le développement durable du pays ainsi que les efforts mondiaux en faveur de la neutralité carbone en réduisant une quantité estimée à 3,5 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, contribuant ainsi à la réponse mondiale au changement climatique. Nous attendons avec impatience l’achèvement de la centrale hydroélectrique et espérons qu’elle pourra être mise en service rapidement. 

Bloomberg : Une question sur un document commun entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique, qui, selon des reportages, n’a pas été adopté. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Vous avez suivi de près la situation. En fait, je viens d’obtenir des informations pertinentes et j’aimerais vous en faire part brièvement. 

La deuxième réunion des ministres des Affaires étrangères de la Chine et des pays insulaires du Pacifique s’est tenue avec succès. Les parties ont eu des discussions approfondies sur la manière d’approfondir la coopération entre les deux parties dans une atmosphère d’unité et d’amitié, et sont parvenues à un large consensus. Après la réunion, la Chine publiera un document de position sur la coopération entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique, en réponse aux attentes de ces derniers. Veuillez suivre le communiqué de presse de la Chine à ce sujet.  

Quant au document conjoint que vous avez mentionné, il implique un processus de discussion continu. Il n’est pas nécessaire de publier un document conjoint à chaque réunion. Cette fois-ci, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères, toutes les parties sont parvenues à un nouveau consensus à ce sujet, ce qui constitue un pas important vers la conclusion de l’accord final. Les parties ont convenu de continuer à mener des discussions actives et pratiques afin d’obtenir un plus grand consensus.

CCTV : L’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique-Traité de commerce des Peuples (ALBA-TCP), a tenu son 21e Sommet à La Havane, à Cuba, le 27 mai 2022. La déclaration finale adoptée par les États membres de l’alliance dénonce le traitement d’exclusion et discriminatoire des États-Unis en tant que pays hôte du 9e Sommet des Amériques à l’encontre de certains pays d’Amérique latine et des Caraïbes, rejette l’imposition de mesures unilatérales coercitives contre le Venezuela et le Nicaragua, ainsi que le blocus économique, commercial et financier contre Cuba, et appelle à une véritable intégration régionale dirigée par la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) par le dialogue et la coopération. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : L’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique-Traité de commerce des Peuples (ALBA-TCP) représente une exploration utile des pays d’Amérique latine et des Caraïbes pour promouvoir l’intégration régionale. Depuis sa fondation, l’organisation s’est engagée à rechercher le développement par la solidarité entre les pays de la région et à encourager ses États membres à suivre la voie d’un développement indépendant.

Depuis sa fondation, la CELAC s’est engagée en faveur du multilatéralisme et a joué un rôle important dans la défense du multilatéralisme, la sauvegarde de la paix et de la stabilité régionales, la promotion du développement économique et social et la préservation des droits et des intérêts des pays en développement. La Chine apprécie cela et soutient les pays de la région dans leur exploration active d’un modèle de développement adapté à la région et dans leurs efforts pour promouvoir l’intégration. 

Sous le prétexte de la soi-disant démocratie et des droits de l’homme, les États-Unis se sont ligués pour réprimer les pays qui ont des opinions différentes, ont abusé sans raison des sanctions unilatérales et se sont ingérés dans les affaires intérieures des pays d’Amérique latine et des Caraïbes et les ont manipulées. Il s’agit d’un acte hégémonique typique qui viole gravement les buts de la Charte des Nations unies et les normes fondamentales régissant les relations internationales, et qui porte gravement atteinte à la souveraineté et à la dignité des pays de la région. La Chine s’y oppose fermement. Je tiens à souligner que l’Amérique latine n’est en aucun cas la cour ou l’arrière-cour d’un certain pays, et que le Sommet des Amériques n’est pas un « Sommet des États-Unis d’Amérique ». La tentative des États-Unis d’interférer dans les affaires régionales en profitant de l’accueil du Sommet des Amériques est vouée à l’échec. 

China Daily : Selon les médias, le Premier ministre cambodgien Hun Sen, commentant certaines remarques négatives de la partie américaine sur Taïwan, a souligné que Taïwan est une province chinoise et une partie inaliénable du territoire de la Chine et que pousser Taïwan à déclarer son « indépendance » est une aventure dangereuse. Il a appelé toutes les parties à respecter la souveraineté de la Chine et à éviter de jeter de l’huile sur le feu. Avez-vous un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : La Chine apprécie grandement les remarques du Premier ministre Hun Sen sur Taïwan. Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, Taïwan fait partie de la Chine, et le gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant toute la Chine. C’est un consensus de la communauté internationale. La question de Taïwan relève des affaires intérieures de la Chine et ne tolère aucune ingérence étrangère. La juste cause de la partie chinoise de la sauvegarde de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, de l’opposition à la sécession et de la réalisation de la réunification nationale, a reçu et continuera certainement à recevoir la compréhension et le soutien du Cambodge et du reste de la communauté internationale. 

Reuters : L’Organisation mondiale de la Santé a récemment organisé la réunion de l’Assemblée mondiale de la santé et un consensus a été atteint sur la réforme des règles d’urgence sanitaire mondiale. La Chine y a-t-elle participé et a-t-elle également accepté cette réforme ?

Zhao Lijian : Je ne suis pas au courant de ce que vous avez mentionné.

The Paper : La semaine dernière, le quatrième dialogue régional sur la sécurité en Afghanistan a été accueilli par le Tadjikistan et la Déclaration de Douchanbé a été publiée. Nous avons appris qu’un représentant chinois a assisté à la réunion. Pourriez-vous nous donner plus d’informations ?

Zhao Lijian : Le quatrième dialogue régional sur la sécurité en Afghanistan s’est tenu à Douchanbé, capitale du Tadjikistan, le 27 mai. De hauts représentants de la Chine, de la Russie, de l’Inde, de l’Iran, du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Kirghizistan et du Tadjikistan ont participé à la réunion. Cheng Guoping, commissaire à la sécurité extérieure du Ministère des Affaires étrangères, a représenté la Chine à la réunion.

Le commissaire Cheng a déclaré que l’Afghanistan était le « cœur de l’Asie ». L’évolution de la situation en Afghanistan, notamment en matière de sécurité, a un impact majeur sur la sécurité et la stabilité régionales. L’Initiative pour la sécurité mondiale, avancée par le président Xi Jinping il y a peu, a souligné l’importance de défendre la nouvelle vision d’une sécurité commune, globale, coopérative et durable, et de défendre conjointement la paix et la sécurité mondiales. La Chine est prête à honorer cet esprit, à travailler de concert avec les pays de la région et à aider l’Afghanistan à apporter une réponse systémique aux défis. 

La Déclaration de Douchanbé publiée à l’occasion de cette réunion salue l’Initiative Tunxi adoptée lors de la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan, fin mars, et appelle toutes les parties à apporter un soutien accru à l’Afghanistan dans les domaines de l’économie, de l’aide humanitaire, de la connectivité, du commerce et du renforcement des capacités internes. Elle réaffirme la non-ingérence dans les affaires intérieures de l’Afghanistan et le principe du « processus dirigé et pris en charge par les Afghans », exhorte les pays ayant des responsabilités à l’égard de l’Afghanistan à respecter sérieusement l’engagement de reconstruction économique et de développement futur de l’Afghanistan et s’oppose à la politisation de l’aide humanitaire à l’Afghanistan. La déclaration souligne en particulier que les organisations terroristes internationales ne devraient jamais être autorisées à utiliser le territoire afghan pour se cacher, s’entraîner, comploter et parrainer des activités terroristes visant tout pays de la région, afin de s’assurer que l’Afghanistan ne devienne pas un foyer, un refuge ou une source de forces terroristes. 

L’Afghanistan se trouve aujourd’hui à un stade critique de son passage du chaos à la stabilité. La sécurité est la condition préalable au développement. La Chine est prête à continuer à travailler avec les pays de la région afin de renforcer la communication et la coordination, d’établir un consensus et de créer une synergie, et à déployer des efforts inlassables pour aider l’Afghanistan à instaurer une paix et une stabilité durables.

Bloomberg : Avez-vous plus de détails sur les accords qui ont été signés entre la Chine et Kiribati et Samoa ? Avez-vous quelque chose à offrir sur ces accords ?

Zhao Lijian : Notre délégation est sur place pour son voyage. Des informations pertinentes ont été publiées, et vous pouvez les consulter.

Dragon TV : L’ancien Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad a déclaré lors de la 27e « Conférence internationale sur l’avenir de l’Asie » que le Cadre économique indo-pacifique (IPEF) n’est pas un groupement économique mais politique qui vise à isoler et affronter la Chine. La Chine a contribué à la croissance économique d’autres pays mais a été exclue de l’IPEF. Le développement économique nécessite la stabilité, et non le conflit. Les États-Unis semblent enthousiastes à l’idée d’exclure la Chine et envoient des navires en mer de Chine méridionale. Cela pourrait provoquer un accident, entraînant des violences ou une guerre, ce qui n’est pas bon pour le développement économique des pays de l’ASEAN. Il est nécessaire d’éviter l’intensification du conflit entre les États-Unis et la Chine et de maintenir la stabilité régionale. Avez-vous un commentaire à faire ? 

Zhao Lijian : C’est très bien dit. Les remarques de l’ancien Premier ministre Mahathir Mohamad reflètent la voix commune de la grande majorité des pays de la région et indiquent clairement ce qui leur tient à cœur et ce qu’ils souhaitent le plus. Il s’agit de la paix, de la stabilité et du développement économique de la région. Cela représente la tendance générale et l’aspiration de la population. Cependant, les États-Unis ont dévié de cette direction et ont politisé les questions économiques à des fins égoïstes, même au détriment des intérêts des autres pays et de la région en général. Cette approche ne gagne aucun soutien et est vouée à l’échec. La clé du succès en Asie-Pacifique est la coopération gagnant-gagnant, et non la confrontation à somme nulle. La Chine est prête à travailler avec les autres pays de la région pour pratiquer le véritable multilatéralisme, construire une économie régionale ouverte et faire de l’Asie-Pacifique notre meilleur foyer. 

Reuters : Selon les reportages des médias suisses, les efforts du gouvernement suisse pour mettre à niveau son accord de libre-échange avec la Chine sont au point mort, car la Suisse adopte un point de vue plus critique sur le bilan de la Chine en matière de droits de l’homme. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : J’ai également noté les informations concernées. Depuis sa mise en œuvre en 2014, l’accord de libre-échange Chine-Suisse a apporté d’énormes avantages tangibles aux deux pays et aux deux peuples. La mise à niveau de l’accord aidera les deux parties à exploiter davantage le potentiel de coopération économique et commerciale et à revitaliser et à développer l’économie au milieu de la pandémie de COVID-19.

Je tiens à souligner que l’accord de libre-échange est un arrangement mutuellement bénéfique, et non une faveur accordée par l’une ou l’autre des parties. Les deux parties ont maintenu une communication étroite et des négociations actives dans un esprit de respect mutuel et d’égalité concernant la mise à niveau de l’accord. La Chine se réjouira de la mise à niveau de l’accord et espère que la partie suisse pourra éviter les éléments perturbateurs et aller dans la même direction que la Chine.

Bloomberg : Pour revenir à ma question précédente, pourriez-vous nous donner plus de détails sur les accords de la Chine avec Kiribati et Samoa ?

Zhao Lijian : Comme je viens de le dire, la partie chinoise a publié un communiqué de presse sur la visite. Juste avant la conférence de presse, nous avons publié des informations sur les entretiens entre le Premier ministre fidjien et ministre des Affaires étrangères Frank Bainimarama et le conseiller d’État Wang Yi. Le communiqué de presse peut être consulté sur le site Web du Ministère des Affaires étrangères. La Chine publiera bientôt des informations pertinentes sur la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Chine et des pays insulaires du Pacifique. Veuillez suivre cela.

Reuters : Récemment, l’OMS a tenu sa première réunion en personne depuis l’épidémie de COVID-19. La Chine a-t-elle participé à cette réunion ? La Chine soutient-elle les mesures de réforme mentionnées lors de cette conférence ?

Zhao Lijian : Comme je viens de le dire, je ne suis pas au courant de la situation. Je reviendrai vers vous lorsque j’en saurai plus. D’après les informations dont je dispose pour le moment, la Chine a participé à des discussions pertinentes, mais je n’en connais pas les détails.

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