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Conférence de presse du 1er juin 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2022-06-01 23:55

AFP : Le gouvernement américain a déclaré hier qu’il allait renforcer ses relations avec les pays insulaires du Pacifique. Un porte-parole du Département d’État américain a également critiqué l’accord proposé par la Chine aux pays insulaires du Pacifique, le jugeant opaque. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Les remarques des États-Unis selon lesquelles l’accord de coopération de la Chine avec les pays insulaires du Pacifique est « opaque » ne correspondent pas aux faits, mais ne font qu’exposer la pratique d’intimidation des États-Unis consistant à juger les autres à leur mesure et à imposer leur propre volonté aux autres.

La Chine a déjà publié des informations sur la visite du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères dans les pays insulaires du Pacifique et sur sa participation à la deuxième réunion des ministres des Affaires étrangères de la Chine et des pays insulaires du Pacifique. Lors de cette réunion, un consensus important a été atteint entre les deux parties et des progrès positifs ont été réalisés. Cela démontre pleinement que la Chine et les pays insulaires du Pacifique mènent une coopération mutuellement bénéfique sur la base du respect mutuel pour un développement commun. Et cette visite permettra aux échanges et à la coopération entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique de franchir une nouvelle étape.

Le document de position de la Chine sur le respect mutuel et le développement commun avec les pays insulaires du Pacifique a été publié après la réunion des ministres des Affaires étrangères. Vous pouvez consulter la version anglaise si vous le souhaitez sur notre site Web. Vous y trouverez 15 points et 24 domaines de coopération concrète. La Chine continuera à maintenir une communication étroite avec les parties concernées, à mettre pleinement en valeur le rôle du mécanisme de réunion des ministres des Affaires étrangères de la Chine et des pays insulaires du Pacifique, et à construire conjointement une communauté de destin encore plus solide entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique.

Cette réunion des ministres des Affaires étrangères qui s’est tenue entre les deux parties, comme convenu, vise à bâtir le consensus sur la promotion commune de la paix et du développement et la réponse à toutes sortes de risques et de défis, et à approfondir les échanges amicaux et la coopération pragmatique entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique dans divers domaines. Les initiatives de coopération concernées de la Chine ont été chaleureusement accueillies et largement soutenues par les pays insulaires du Pacifique. Cela témoigne de l’engagement des deux parties en faveur du véritable multilatéralisme et du principe du respect de la souveraineté nationale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures.

Je tiens également à souligner que les pays insulaires du Pacifique Sud ne sont l’arrière-cour d’aucun pays, et encore moins une arène pour des jeux géopolitiques. La région devrait plutôt devenir une grande plate-forme de coopération internationale. Dans le cadre du développement de ses relations et de sa coopération avec les pays insulaires du Pacifique Sud, la Chine traite toujours tous les pays, grands ou petits, comme des égaux avec sincérité, défend la justice tout en poursuivant des intérêts communs, et suit le principe de sincérité, de résultats réels, d’amitié et de bonne foi. À tout moment, la Chine reste attachée à l’ouverture et à l’inclusion. Nous n’avons ni forcé les pays du Pacifique à prendre parti, ni imposé notre volonté, et encore moins recherché des intérêts égoïstes ou de prétendues « sphères d’influence ». La Chine a toujours été une force constructive pour la paix, le développement et la coopération.

Macau Monthly : Le Ministère des Affaires étrangères des Philippines a publié une déclaration le 30 mai, dans laquelle il se plaint que l’imposition unilatérale par la Chine d’un moratoire sur la pêche dans certaines zones de la mer de Chine méridionale constitue une violation de la juridiction des Philippines. Quel est votre commentaire ?

Zhao Lijian : Le moratoire estival sur la pêche en mer de Chine méridionale adopté par la Chine est une mesure normale de conservation des ressources biologiques marines dans les eaux relevant de la juridiction de la Chine, et une manifestation du respect des obligations au regard du droit international, notamment de la CNUDM, par la partie chinoise. La Chine ne peut accepter l’accusation injustifiée du Ministère philippin des Affaires étrangères. Nous espérons que la partie philippine pourra considérer les mesures de manière objective et correcte, et qu’elle remplira sincèrement ses obligations en tant qu’État riverain de la mer de Chine méridionale afin de promouvoir conjointement le développement durable de la pêche en mer de Chine méridionale.

Phoenix TV : Nous avons noté hier que le président Biden a rencontré la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et qu’ils ont publié une déclaration commune. Ils ont déclaré : « Nous sommes préoccupés par la concurrence stratégique croissante dans la région du Pacifique ... nous notons avec inquiétude l’accord de sécurité entre la République populaire de Chine et les îles Salomon. En particulier, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande partagent la préoccupation selon laquelle l’établissement d’une présence militaire persistante dans le Pacifique par un État qui ne partage pas nos valeurs ou nos intérêts de sécurité ne modifie fondamentalement l’équilibre stratégique de la région et ne pose des problèmes de sécurité nationale à nos deux pays ... Nous réaffirmons notre soutien à la liberté de navigation et de survol, en mer de Chine méridionale et au-delà, conformément à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM). Nous nous opposons aux revendications et activités maritimes illégales en mer de Chine méridionale. » La déclaration commune a également critiqué la Chine sur les questions liées à Taïwan, au Xinjiang et à Hong Kong. Quel est votre commentaire ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note du contenu concerné de la déclaration commune, qui déforme et dénigre la coopération normale de la Chine avec les pays insulaires du Pacifique, mène délibérément un grand tapage au sujet de la question de la mer de Chine méridionale, fait des remarques irresponsables sur les affaires intérieures de la Chine, y compris les questions liées à Taïwan, au Xinjiang et à Hong Kong, et s’ingère grossièrement dans les affaires intérieures de la Chine. La Chine s’y oppose fermement.

Je voudrais prendre le temps de faire une réponse détaillée. La Chine a exposé à plusieurs reprises sa position sur la coopération en matière de sécurité entre la Chine et les îles Salomon, soulignant que cette coopération est propice à la paix, à la stabilité et au développement des îles Salomon et du Pacifique Sud, et qu’elle va de pair avec les accords régionaux existants. La coopération en matière de sécurité ne vise aucune tierce partie et n’a pas pour but d’établir une base militaire. Les États-Unis et la Nouvelle-Zélande ont mené un grand tapage au sujet des questions concernées dans leur déclaration commune. Cette pratique malintentionnée vise à créer de la désinformation, à attaquer et à discréditer la Chine. Les États-Unis ont des bases militaires dans le monde entier, mais ils expriment des inquiétudes quant à la coopération normale en matière de sécurité entre d’autres pays. Cet acte est hypocrite et reflète la mentalité hégémonique profondément ancrée des États-Unis. La véritable menace pour la sécurité réside dans le fait que les États-Unis ont formé des blocs militaires dans la région, stimulé une course aux armements et introduit des risques de prolifération nucléaire dans le Pacifique Sud.

Je tiens à souligner que le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’est récemment rendu dans les pays insulaires du Pacifique Sud et a coprésidé la deuxième réunion des ministres des Affaires étrangères de la Chine et des pays insulaires du Pacifique avec le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères des Fidji. Le conseiller d’État Wang a mis en avant quatre principes sur le développement des relations de la Chine avec les pays insulaires du Pacifique, à savoir l’égalité, le respect mutuel, la coopération gagnant-gagnant, ainsi que l’ouverture et l’inclusion, qui ont été largement accueillis et reconnus par les pays insulaires du Pacifique. Cette visite a atteint les objectifs escomptés, à savoir le renforcement de la communication, l’amélioration de la confiance mutuelle, la recherche d’un consensus, l’approfondissement de l’amitié et l’élargissement de la coopération, et a donné des résultats positifs. Les dirigeants des pays insulaires du Pacifique ont fait l’éloge du rôle positif joué par la Chine dans le soutien de leur développement économique, l’amélioration des conditions de vie de la population et la lutte contre l’épidémie. La Chine et les pays insulaires du Pacifique continueront à se soutenir et à s’entraider, à défendre fermement leurs intérêts fondamentaux et leurs préoccupations majeures, à consolider et à développer constamment leur partenariat stratégique global, à rechercher un développement et une prospérité communs, et à travailler ensemble pour construire une communauté de destin encore plus solide pour la Chine et les pays insulaires du Pacifique.

Je tiens également à souligner que les questions relatives à Taïwan, au Xinjiang et à Hong Kong relèvent des affaires intérieures de la Chine, qui ne tolèrent aucune ingérence d’un pays ou d’une force extérieure quelconque. Il n’y a jamais eu de problème de liberté de navigation en mer de Chine méridionale, et il ne devrait pas y en avoir à l’avenir. La Chine est fermement engagée à sauvegarder sa souveraineté territoriale et ses droits et intérêts maritimes, ainsi que le système international centré sur les Nations unies et l’ordre international basé sur le droit international. Nous maintenons toujours que le développement des relations bilatérales entre les pays doit être propice à la paix et à la stabilité mondiales et ne doit pas viser ou compromettre les intérêts d’une tierce partie. Dans le même temps, nous sommes fermement opposés au fait de tracer des lignes idéologiques et à l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays par des paroles et des actes erronés sur des questions concernant la souveraineté et la sécurité d’un pays tiers.

La Chine exhorte les États-Unis à abandonner leur mentalité de la guerre froide et leurs préjugés idéologiques, à cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine et à cesser de calomnier et de discréditer la Chine. Nous espérons que la Nouvelle-Zélande adhérera à sa politique étrangère indépendante et fera davantage pour renforcer la sécurité et la confiance mutuelle entre les pays de la région et préserver la paix et la stabilité régionales.

TASS : Vous avez réagi à la visite de la membre du Congrès américain Duckworth à Taïwan lors de la conférence de presse d’hier. Ce cas va-t-il menacer la sécurité de la Chine ? Si les responsables américains continuent à envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes de Taïwan et franchissent la ligne rouge, des conflits seront-ils déclenchés dans le détroit de Taïwan ?

Zhao Lijian : J’ai exposé hier la position solennelle de la Chine sur la visite de la membre du Congrès américain concernée à Taïwan. Je tiens à souligner que la raison fondamentale de la tension actuelle dans le détroit de Taïwan est la tentative des autorités du PDP de rechercher l’« indépendance de Taïwan » en sollicitant le soutien des États-Unis, et le plan de certains individus américains de contenir la Chine avec la question de Taïwan. Ces derniers temps, les États-Unis se sont livrés à des manœuvres sur la question de Taïwan en contradiction avec leurs propres déclarations. Ils encouragent et soutiennent les forces sécessionnistes de Taïwan, secrètement ou ouvertement. Cela va non seulement pousser Taïwan dans une situation dangereuse, mais aussi entraîner de graves conséquences pour les États-Unis.

China Daily : Dans son récent discours, le secrétaire d’État américain Blinken a qualifié l’approche de l’administration Biden à l’égard de la Chine d’« investissement, alignement, concurrence ». Avez-vous un commentaire à faire sur cette dernière déclaration ?

Zhao Lijian : La Chine estime qu’il s’agit d’une responsabilité et d’une obligation partagées par la Chine et les États-Unis de construire un monde de connectivité, de diversité, d’inclusion, de sécurité et de bénéfices partagés. La question de savoir si la Chine et les États-Unis peuvent gérer correctement cette relation est une question du siècle à laquelle les deux pays doivent apporter une bonne réponse. Le conseiller d’État Wang Yi et les porte-parole du Ministère des Affaires étrangères ont répondu à plusieurs reprises au discours du secrétaire d’État Blinken. En réponse à l’approche en trois points des États-Unis à l’égard de la Chine, j’aimerais souligner les points suivants :

Tout d’abord, nous sommes heureux de voir que les États-Unis parviennent à se développer grâce à des investissements légitimes, mais ils ne devraient pas essayer de revitaliser leur raison d’être en tant que nation en faisant de la Chine un ennemi imaginaire. La manière d’améliorer la capacité d’innovation et la compétitivité est l’affaire des États-Unis. Il est peu judicieux de créer des histoires au sujet de la Chine, et encore moins de s’en servir comme excuse pour réprimer et contenir la Chine, s’immiscer dans ses affaires intérieures et nuire à ses intérêts. La Chine rejettera sans aucun doute de telles choses lorsqu’elles se produiront. Prenons l’exemple de la proposition de loi bipartisane sur l’innovation qui est toujours en cours d’examen. Elle prétend accroître la compétitivité des États-Unis, mais vise à faire de la Chine un ennemi imaginaire, avec le mot « Chine » mentionné pas moins de 800 fois et quantité d’articles et de dispositions préjudiciables aux intérêts de la Chine. La Chine rejette fermement cela.

Deuxièmement, nous n’interférons pas dans la coordination et la coopération normales entre les États-Unis et leurs alliés, mais ces relations ne doivent pas viser ou nuire aux intérêts d’une tierce partie, ni violer les normes fondamentales régissant les relations internationales. Les États-Unis ont mis sur pied une alliance « anti-Chine ». Qu’il s’agisse de la « stratégie indo-pacifique », du Quad ou de l’AUKUS, ces cliques exclusives et fermées sont des produits de la mentalité de la guerre froide et des outils de jeu à somme nulle. Il s’agit d’une marche en arrière dans l’histoire, qui ne fera qu’accroître les tensions et saper la solidarité et la coopération dans la région. Cela va à l’encontre de l’aspiration commune des pays de la région à rechercher un développement commun et une intégration régionale par le dialogue et la coopération. Elle ne recueille aucun soutien et est vouée à l’échec.

Troisièmement, nous ne nions pas l’existence d’une concurrence entre la Chine et les États-Unis dans le domaine de l’économie et du commerce. Toutefois, nos relations ne peuvent pas être définies par la concurrence, et nous ne devons pas non plus poursuivre une concurrence vicieuse à somme nulle ou nous engager dans une confrontation entre grandes puissances sous le couvert de la concurrence. En parlant de concurrence, les États-Unis ont en fait abusé du concept de sécurité nationale et recouru de manière flagrante à des sanctions unilatérales illégales, à la juridiction au bras long, au découplage et à la rupture des chaînes d’approvisionnement et industrielles, ce qui porte gravement atteinte aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises et prive sans raison d’autres pays de leur droit au développement. Il ne s’agit pas d’une concurrence responsable, mais plutôt d’une répression et d’un endiguement sans scrupules. Si les États-Unis s’obstinent à définir les relations sino-américaines par la compétition entre grandes puissances et à poursuivre des objectifs politiques dans un esprit dit « je-gagne-tu-perds », ils ne feront que pousser les deux pays à la confrontation et au conflit et conduiront le monde à la division et à l’agitation.

Le récent discours de la partie américaine sur la politique à l’égard de la Chine revient à faire du neuf avec du vieux. L’approche en trois points n’est qu’une répétition de son précédent « triptyque » de compétition, confrontation et coopération. Il s’agit essentiellement d’utiliser toutes les ressources internes et externes des États-Unis pour encercler, réprimer et contenir la Chine. Les relations sino-américaines se trouvant à une croisée des chemins importante, les États-Unis doivent faire le bon choix. Au lieu de jouer sur les mots, ils doivent concentrer leurs efforts sur les trois principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant, et mettre en œuvre la déclaration du président Biden selon laquelle les États-Unis ne cherchent pas à faire une nouvelle guerre froide avec la Chine ; ils ne visent pas à changer le système chinois ; la revitalisation de leurs alliances ne vise pas la Chine ; les États-Unis ne soutiennent pas l’« indépendance de Taïwan » ; et ils n’ont aucune intention d’entrer en conflit avec la Chine. Les États-Unis doivent travailler avec la Chine dans la même direction pour trouver la bonne voie d’interaction entre les deux grands pays dans la nouvelle ère et apporter plus de bénéfices aux populations des deux pays et du reste du monde.

Beijing Youth Daily : Selon un rapport de la Prison Policy Initiative, un groupe de réflexion américain sur les politiques publiques, près de deux millions de personnes sont détenues dans 102 prisons fédérales, 1 566 prisons d’État, 2 850 prisons locales, 1 510 établissements correctionnels pour mineurs, 186 centres de détention pour immigrants et 82 prisons pour autochtones, ainsi que dans des prisons militaires, entre autres, sur le territoire américain. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : J’ai pris note des reportages concernés. Avec moins de 5 % de la population mondiale, les États-Unis emprisonnent quelque deux millions de personnes, soit un quart des prisonniers du monde, et sont en tête du classement mondial en termes de taux d’incarcération et de population carcérale. Pour reprendre les termes de l’historien américain Robin Kelley, les États-Unis sont devenus un État carcéral. J’ai également noté qu’à la fin de 2019, plus de 100 000 personnes étaient détenues dans des prisons privées aux États-Unis. La privatisation de nombreuses prisons publiques et les profits non contrôlés des prisons privées sont devenus une autre caractéristique unique des problèmes endémiques des États-Unis en matière de droits de l’homme.

Les prisons privées aux États-Unis sont nées de la collusion du pouvoir et du capital. À partir des années 1980, le gouvernement américain a intégré les prisons privées dans le système correctionnel national et a transféré les responsabilités qui incombaient au gouvernement à des groupes d’intérêts sous prétexte d’alléger le fardeau de l’incarcération et de réduire le coût de l’emprisonnement. Poussées par d’énormes profits, les prisons privées ont vu leur nombre multiplié par 16 en 20 ans, entre 1990 et 2010. Plus de 30 États américains ont conclu des partenariats avec des sociétés gérant des prisons privées. Grâce à la triade des dons politiques, du lobbying et des accords de pouvoir contre de l’argent, les prisons privées américaines, comme d’autres groupes d’intérêt, ont influencé l’agenda politique et les politiques pénales des États-Unis, et se sont emparées d’une immense fortune en augmentant la population carcérale et en prolongeant la durée des peines.

Les prisons privées américaines sont un exemple typique de travail forcé en violation flagrante des droits de l’homme. Les statistiques montrent que les incidents violents dans les prisons privées américaines sont 65 % plus nombreux que dans les prisons des autres pays. Les personnes qui se trouvent derrière les barreaux de ces prisons sont confrontées à des risques imminents de violence, d’abus sexuels, d’accès restreint aux services médicaux et de décès anormaux, et sont contraintes d’effectuer un travail intense et mal rémunéré pendant de longues périodes.

Les violations des droits de l’homme dans les prisons privées américaines trouvent leur origine dans les problèmes institutionnels du pays. Tout en brandissant la démocratie et les droits de l’homme, les États-Unis ont permis au pouvoir et au capital de l’emporter sur l’équité et la justice. Les États-Unis devraient faire un examen de conscience, traiter leur propre maladie et cesser de faire la leçon aux autres en matière de droits de l’homme.

AFP : Des journalistes des pays insulaires du Pacifique ont déclaré dernièrement que les médias locaux s’étaient vu interdire de poser des questions lors de la visite du conseiller d’État Wang Yi. Certains fonctionnaires chinois ont même empêché les journalistes de filmer les activités concernées. Quelle est la réponse de la Chine ?

Zhao Lijian : Je peux vous dire que les allégations ne correspondent pas du tout aux faits. Elles ne sont rien d’autre que des calomnies contre la Chine.

La Chine maintient que tous les pays, grands ou petits, sont égaux. Le respect mutuel et le traitement d’égal à égal sont les normes qui régissent la diplomatie chinoise. Et c’est le principe que nous avons suivi dans nos relations avec les autres pays en développement, y compris les pays insulaires du Pacifique. Quant à savoir quels médias sont invités et combien de journalistes sont autorisés à entrer dans la salle, je suppose que c’est le pays hôte qui le décide, en fonction des pratiques et de la taille de la salle. La Chine respecte pleinement les dispositions prises par le pays hôte. Je peux vous dire que la visite se déroule sans heurts et avec succès. Les médias de différents pays ont fait une couverture étendue et approfondie de la visite, ce qui constitue le meilleur moyen de réfuter les mensonges concernés.

Cependant, j’ai entendu dire que certains photographes ont essayé de s’introduire dans les zones situées derrière les dirigeants. Vous savez peut-être tous que les journalistes doivent respecter les dispositions de l’hôte lorsqu’ils couvrent des événements diplomatiques. Il s’agit d’une pratique internationale. La façon dont certains photographes ont agi a perturbé l’ordre, et n’était pas conforme à l’éthique professionnelle des journalistes. Si des journalistes montaient sur scène et filmaient derrière moi pendant notre conférence de presse, cela serait-il autorisé ?

Shenzhen TV : Selon les médias américains, au moins six personnes ont été tuées et 32 blessées dans des fusillades à Chicago, après la tragique fusillade dans une école au Texas. Parmi les victimes figurent des mineurs. D’autres fusillades, notamment au festival de musique d’Oklahoma et sur la route US 95, ont également fait des victimes. Avez-vous des commentaires ?

Zhao Lijian : Nous sommes choqués par les fusillades survenues aux États-Unis et nous exprimons notre profonde sympathie quant aux victimes innocentes, en particulier les mineurs. Les armes à feu sont devenues la principale cause de décès des enfants et des adolescents américains, selon une étude antérieure de l’Université du Michigan. 75 % des jeunes Américains déclarent que les fusillades de masse sont une source importante de stress.

La prolifération des armes à feu n’est pas seulement un fléau persistant de la société américaine, mais aussi son plus grand traumatisme en matière de droits de l’homme. Les coups de feu retentissant ont brisé le rêve américain. Ils sont également les symptômes les plus visibles de la fracture politique et du dysfonctionnement de la gouvernance sociale aux États-Unis. Après que la fusillade dans une école primaire du Texas a coûté la vie à 19 enfants, la National Rifle Association (NRA), le plus grand groupe pro-armes à feu des États-Unis, a tenu sa réunion annuelle comme prévu. Il est absurde que certains participants à cette réunion aient même appelé à armer les enseignants et à les autoriser à porter des armes à feu en classe. Ils ont ouvertement affirmé que la seule chose qui arrête un méchant avec une arme à feu est un gentil avec une arme à feu et ont vanté l’idée de combattre la violence par la violence. Contraints ou cajolés par de puissants groupes de défense du droit d’utiliser des armes à feu comme la NRA, certains politiciens américains jouent à des jeux politiques et votent contre les projets de loi sur le contrôle des armes à feu, au mépris de la sécurité du peuple américain. Le coût en est la perte d’une vie précieuse et fragile après l’autre.

Le gouvernement américain prétend être un modèle en matière de droits de l’homme. S’il ne peut même pas protéger le droit fondamental à la vie des citoyens américains, comment peut-il avoir l’autorité morale et la conscience tranquille pour faire la leçon aux autres sur les droits de l’homme ? Ce que le gouvernement américain devrait faire, c’est regarder en face les divers problèmes sociaux qui se posent dans le pays, réduire les slogans et les coups de pub, réfléchir davantage sur lui-même, et prendre davantage de mesures pour assurer la sécurité du peuple américain, garantir sérieusement son droit de vivre sans peur et protéger sa vie et sa sécurité.

Bloomberg : Une question concernant un reportage d’Associated Press selon lequel la Chine a interdit aux compagnies aériennes russes de faire voler des appareils appartenant à des étrangers dans l’espace aérien chinois. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Je n’ai pas entendu parler de ce que vous avez mentionné.

Associated Press of Pakistan : S’adressant récemment à des entreprises et des investisseurs chinois de premier plan, le Premier ministre Shahbaz Sharif a déclaré que le Pakistan souhaitait imiter les réformes de la Chine dans les domaines du commerce et de l’agriculture. Il a également remercié le président Xi d’avoir apporté son soutien au projet de Corridor économique Chine-Pakistan. Avez-vous une réponse à cela ?

Zhao Lijian : Nous avons noté les remarques positives du Premier ministre Shahbaz Sharif sur les relations Chine-Pakistan et le Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) à plusieurs reprises. Il a également accordé une attention personnelle à l’avancement des projets d’investissements concernés d’entreprises chinoises au Pakistan et à la facilitation du règlement de problèmes spécifiques, ce qui a donné des résultats notables. Nous apprécions grandement cela.

Le CPEC, en tant que projet pilote important dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », a donné une forte impulsion à la croissance économique et à l’amélioration des moyens de subsistance du Pakistan et a eu des effets socio-économiques positifs. La Chine est prête à travailler avec la partie pakistanaise pour mettre en œuvre le consensus atteint par nos dirigeants, mettre en synergie les stratégies de développement, renforcer le partage d’expériences en matière de gouvernance d’État, promouvoir le développement de haute qualité du CPEC, approfondir la coopération pragmatique dans des domaines tels que l’industrie, l’agriculture, la science, la technologie et les moyens de subsistance, afin de libérer le potentiel du CPEC pour favoriser la croissance et améliorer le bien-être des populations. Nous continuerons à soutenir les entreprises chinoises pour investir et opérer au Pakistan afin de parvenir à des résultats gagnant-gagnant et à un développement commun.

AFP : Le gouvernement américain a déclaré hier que si la RPDC procède à un nouvel essai d’armes nucléaires, les États-Unis feront pression pour que des sanctions supplémentaires soient prises à son encontre. Dans ce scénario, la Chine soutiendra-t-elle les actions américaines au Conseil de sécurité de l’ONU ?

Zhao Lijian : Il est dans l’intérêt de la communauté internationale de sauvegarder la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et de faire progresser le processus de règlement politique de la question de la péninsule coréenne. Toutes les parties doivent adhérer à la direction générale du règlement politique et répondre aux préoccupations respectives de manière équilibrée par un dialogue constructif. Dans les circonstances actuelles, l’intensification des sanctions ne contribuera pas à résoudre le problème. Le dialogue et la négociation sont la seule approche viable. La Chine est prête à travailler avec toutes les parties pour jouer un rôle constructif dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne et la réalisation de sa dénucléarisation.

AFP : Le président Biden et d’autres responsables américains ont déclaré qu’ils étaient prêts à engager un dialogue avec la RPDC sans conditions préalables, mais ils n’ont pas reçu de réponse. Dans ce contexte, la Chine va-t-elle inciter la RPDC à engager des discussions directes avec les États-Unis ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note des remarques des États-Unis sur leurs relations avec la RPDC. Nous espérons que les États-Unis iront au-delà de la rhétorique et prendront des actions concrètes. Par exemple, ils pourraient travailler à la suppression des sanctions contre la RPDC dans certains domaines au moment opportun. Les États-Unis devraient adopter des mesures visibles au lieu de se contenter de belles paroles, afin que les deux parties puissent aller dans le même sens.

Reuters : Ces derniers jours, vous et vos collègues avez beaucoup parlé du discours du secrétaire d’État Blinken. Il a dit pendant son discours : « Pendant trop longtemps, les entreprises chinoises ont bénéficié d’un accès bien plus important à nos marchés que nos entreprises en Chine. Par exemple, les Américains qui veulent lire China Daily ou communiquer via WeChat sont libres de le faire. » Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Nous avons réfuté à de nombreuses reprises le discours du secrétaire d’État Blinken sur la politique à l’égard de la Chine. Ce que vous avez mentionné à propos de ses remarques sur les entreprises chinoises est une diffamation contre la Chine en totale contradiction avec les faits.

Depuis la réforme et l’ouverture, la Chine est une destination populaire pour les investissements étrangers, y compris ceux des États-Unis. Nous avons fourni un environnement d’investissement équitable et non discriminatoire aux investisseurs étrangers concernés, et à un moment donné, nous avons même offert des conditions plus favorables aux investisseurs concernés. Certaines des entreprises que vous avez mentionnées ne sont pas présentes sur le marché chinois. Vous devriez leur demander pourquoi. Si vous voulez faire des affaires en Chine, vous devez respecter les lois chinoises et vous y conformer. Vous pouvez sûrement comprendre pourquoi il est difficile pour celles qui ne l’ont pas encore fait d’entrer sur le marché chinois.

Vous avez également mentionné que les Américains peuvent lire China Daily. Oui, ils le peuvent. Mais lorsqu’ils ouvrent le site Web de China Daily, on vous rappelle qu’il s’agit d’un média affilié à l’État chinois. Vous êtes de Reuters. Savez-vous si la BBC a des liens avec le gouvernement ? NPR aux États-Unis est-elle également liée au gouvernement ? Est-ce que VOA a aussi des liens avec le gouvernement ? Pourquoi ne sont-ils pas étiquetés ? C’est ce qu’on appelle la liberté de la presse aux États-Unis.

YTN : Permettez-moi de vous poser une question sur la COVID-19 en RPDC. De temps à autre, le gouvernement chinois a clairement indiqué qu’il soutiendrait la lutte de la RPDC contre la COVID-19. Pourriez-vous nous dire quel type de soutien la Chine a apporté jusqu’à présent ?

Zhao Lijian : Je n’ai rien de spécifique sur ce que vous avez dit. Nous avons exposé à plusieurs reprises la position de la Chine sur la coopération anti-COVID avec la RPDC.

Reuters : La guerre de la Russie en Ukraine dure depuis maintenant plus de trois mois. Quels nouveaux efforts la Chine a-t-elle déployés récemment pour promouvoir la paix ? Par exemple, les dirigeants chinois ont-ils parlé aux dirigeants ukrainiens récemment ?

Zhao Lijian : En ce qui concerne la situation en Ukraine, la Chine a saisi toutes les occasions pour appeler à un cessez-le-feu et à une cessation des hostilités, ainsi qu’à un dialogue et à des pourparlers de paix, par différents canaux et à différentes occasions. Nous appelons les États-Unis et les autres pays occidentaux à cesser d’attiser la flamme et d’imposer des sanctions unilatérales. En ce qui concerne la communication spécifique entre la Chine et l’Ukraine, je n’ai aucune information à communiquer.

Reuters : Vous venez de dire que la Chine a appelé à un cessez-le-feu. La Chine a-t-elle demandé à Vladimir Poutine, le dirigeant russe, d’organiser également un cessez-le-feu, de prendre part à cet effort pour arrêter les combats ?

Zhao Lijian : Je parlais de la position cohérente de la Chine. Il n’est pas nécessaire d’établir un lien particulier entre la position de la Chine et le président Poutine. La Chine espère que l’Europe pourra être libérée des flammes de la guerre et que les gens pourront voir la fin de leurs souffrances. Nous sommes profondément attristés par les pertes civiles et les déplacements de réfugiés causés par le conflit russo-ukrainien. Nous espérons que toutes les parties faciliteront la résolution du conflit par le dialogue et la négociation au lieu de recourir à des moyens militaires.

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Alors que nous célébrons aujourd’hui, le 1er juin, la Journée internationale de l’enfance, je voudrais saisir cette occasion pour adresser mes meilleurs vœux à tous les enfants, notre espoir d’un avenir meilleur. Qu’ils puissent s’épanouir dans d’heureuses conditions et poursuivre hardiment leurs rêves. J’aimerais également souhaiter une bonne journée de l’enfance à ceux qui sont toujours jeunes de cœur.

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