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Conférence de presse du 30 juin 2022 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2022-06-30 23:55

CCTV : Le 29 juin, l’OTAN a publié son nouveau document de « concept stratégique » lors du Sommet de Madrid. Le document mentionnait la Chine pour la première fois, soulignant que la Chine remettait en cause les intérêts, la sécurité et les valeurs de l’OTAN et a critiqué la Chine sous divers aspects tels que l’édification normale de la défense nationale, les politiques économiques, les progrès technologiques et d’autres domaines. Le document a également déclaré que l’OTAN reste ouverte à un engagement constructif avec la Chine. Il s’agit aussi du premier sommet de l’OTAN auquel sont invités les dirigeants de pays d’Asie-Pacifique, dont le Japon et la Corée du Sud. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le soi-disant nouveau document de « concept stratégique » de l’OTAN fait fi des faits et déforme les vérités. L’OTAN a choisi de définir à tort la Chine comme un pays qui lui pose des « défis systémiques », discrédite la politique étrangère de la Chine, dit du mal du développement militaire normal et de la politique de défense de la Chine, et encourage la confrontation et l’antagonisme. Le document est rempli de pensées de guerre froide et de préjugés idéologiques. La Chine manifeste une sérieuse préoccupation et s’y oppose fermement.

Comme nous le savons tous, la Chine a toujours été un bâtisseur de la paix mondiale, un contributeur au développement mondial et un défenseur de l’ordre international. La Chine n’a jamais envahi aucun pays, n’a jamais lancé de guerre par des parties interposées et n’a jamais rejoint ou formé de bloc militaire. Nous adhérons à suivre la voie du développement pacifique. Nous visons à construire une communauté de destin pour l’humanité, à faire progresser la construction conjointe de l’initiative « la Ceinture et la Route » de haute qualité et à proposer et pratiquer l’Initiative pour le Développement mondial et l’Initiative pour la Sécurité mondiale. Tous ces éléments sont des biens publics fournis par la Chine pour aider la communauté internationale à résoudre les grands problèmes de paix et de développement. Les peuples du monde voient clairement que le développement de la Chine présente des opportunités précieuses pour la paix et le développement du monde. Elle ne pose jamais de « défis systémiques » imaginés par l’OTAN.

En revanche, l’OTAN représente les « défis systémiques » pour la sécurité et la stabilité mondiales. L’OTAN prétend être une organisation régionale et défensive, mais en réalité, elle a percé géographiquement et territorialement, menant des guerres et tuant des civils innocents partout, et souillant ses mains du sang des peuples du monde. Le peuple chinois n’oubliera jamais les crimes commis par l’OTAN il y a 23 ans lorsque l’OTAN dirigée par les États-Unis a bombardé l’ambassade de Chine en République fédérale de Yougoslavie. Aujourd’hui, l’OTAN a « étendu ses tentacules » à l’Asie-Pacifique et a tenté d’exporter la mentalité de la guerre froide et de reproduire la confrontation de blocs. L’Asie-Pacifique est l’une des régions les plus pacifiques et les plus stables du monde et une terre prometteuse pour la coopération et le développement. Toute tentative de saper sa paix et sa stabilité et de miner la solidarité et la coopération régionales sera unanimement rejetée par les peuples de Chine et du reste de l’Asie-Pacifique et sera vouée à l’échec.

Nous voudrions dire à l’OTAN qu’il est totalement vain d’exagérer et de spéculer sur la soi-disant « menace chinoise ». L’OTAN doit immédiatement cesser ses accusations sans fondement et sa rhétorique provocatrice contre la Chine, abandonner la mentalité de la guerre froide et l’esprit de l’affrontement à somme nulle, renoncer à sa foi aveugle dans la puissance militaire et à sa pratique erronée de rechercher la sécurité absolue, mettre un terme à sa dangereuse tentative de déstabiliser l’Europe et l’Asie-Pacifique, et finalement agir dans l’intérêt de la sécurité et de la stabilité de l’Europe et même du monde entier.

Shenzhen TV : Récemment, le débat sur le droit à l’avortement aux États-Unis a attiré beaucoup d’attention dans le monde entier. Les rapports indiquent que les événements concernés constituent un pas en arrière historique dans les droits humains des femmes aux États-Unis. La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet et des pays comme le Royaume-Uni, la France et le Canada l’ont tous condamné. Quel est le commentaire de la partie chinoise à ce sujet ?

Zhao Lijian : Les droits des femmes sont une partie importante des droits fondamentaux de l’homme, et la discrimination à l’égard des femmes est une maladie de longue date des droits de l’homme que les États-Unis n’ont pas réussi à dissimuler. Les États-Unis n’ont toujours pas encore ratifié la « Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes », une des conventions fondamentales des Nations Unies sur les droits de l’homme. Les femmes américaines souffrent depuis longtemps d’une discrimination systémique, large et institutionnelle. Les sondages récents montrent que 75 % des Américains pensent toujours que le pays doit faire davantage pour atteindre l’égalité des sexes.

Dans le domaine de l’économie et de l’emploi, selon l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), les femmes aux États-Unis ne gagnent que 78 % de ce que gagnent les hommes, les femmes noires et les femmes latines ne gagnant que 64 % et 54 % de ce que gagnent les hommes blancs. Les licenciements massifs pendant l’épidémie du Covid-19 ont entraîné une flambée du taux de chômage des employées aux États-Unis. Seulement entre février et mai 2020, 11,5 millions de femmes américaines ont perdu leur emploi. Les États-Unis sont aussi le seul pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à ne pas offrir aux employées un congé rémunéré de maternité, de paternité ou parental au niveau national. Selon les statistiques, seulement environ 60 % de la main-d’œuvre américaine est couverte par une loi fédérale qui accorde jusqu’à 12 semaines de congé sans solde.

Dans le domaine de la sécurité personnelle, les États-Unis ont actuellement le taux de mortalité maternelle le plus élevé de tous les pays développés, les femmes noires ayant 243 % plus de risques de mourir de causes liées à l’accouchement que les femmes blanches. Selon le US Domestic Violence Institute, 85 % des victimes de violence domestique sont des femmes. Jusqu’à 5,3 millions de femmes sont maltraitées chaque année, avec plus d’un millier de décès. En outre, la discrimination sexiste, le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles contre les femmes sont très répandus sur le lieu de travail. Pourtant, les lois américaines offrent une protection inadéquate des droits et des intérêts des femmes. Ce n’est qu’en 1991 que le Congrès a amendé la loi sur les droits civils, et désormais les plaignants pourront demander une indemnisation financière pour harcèlement sexuel.

Les conditions des droits des femmes aux États-Unis indiquent encore une fois que le pays n’est pas en mesure de se revendiquer comme « défenseur des droits humains ». Les États-Unis doivent d’abord prendre des mesures concrètes et efficaces pour respecter et protéger pleinement les droits humains fondamentaux et les intérêts légitimes des femmes américaines avant de dire aux autres pays ce qu’ils doivent faire.

MASTV : Selon les informations, l’Inde envisagerait d’organiser une partie du sommet du G20 de 2023 dans la région contestée du Jammu-et-Cachemire. Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a publié une déclaration pour exprimer son opposition. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note des informations connexes. La position de la Chine sur la question du Cachemire est cohérente et claire Cette question est un héritage historique entre l’Inde et le Pakistan et devrait être résolue de manière pacifique, conformément à la Charte des Nations Unies, aux résolutions du Conseil de sécurité et aux dispositions des accords bilatéraux concernés. Les parties concernées doivent éviter les démarches unilatérales susceptibles de compliquer la situation. Des efforts doivent être déployés pour régler le différend par le dialogue et la concertation afin de maintenir la paix et la stabilité régionales.

Le G20 est le plus important forum de coopération économique et financière internationale. Nous appelons toutes les grandes économies à se concentrer sur la reprise régulière de l’économie mondiale, à éviter de politiser la coopération pertinente et à apporter une contribution positive à l’amélioration de la gouvernance économique mondiale.

Agence de presse Xinhua : Selon les informations, le premier lot d’aide humanitaire d’urgence chinoise est arrivé au Sri Lanka hier. Pourriez-vous nous partager plus de détails ?

Zhao Lijian : Le 28 juin, le premier lot d’aide humanitaire d’urgence chinoise, à savoir 1 000 tonnes métriques de riz, est arrivé au terminal international de conteneurs de Colombo. L’ambassadeur de Chine au Sri Lanka et les fonctionnaires sri-lankais ont reçu le lot d’aide humanitaire au port et ont assisté à la cérémonie de remise. La partie sri-lankaise a remercié la partie chinoise de lui tendre une main secourable en cette période de crise, affirmant que le véritable amour peut être vu dans les moments difficiles. L’aide de la Chine témoigne encore une fois de l’amitié durable et pleine de vitalité malgré les épreuves. Le gouvernement et le peuple sri-lankais garderont à jamais un souvenir impérissable de l’aide de la Chine.

En tant que voisin traditionnellement amical, la Chine a toujours accordé une grande attention aux difficultés et aux défis auxquels le Sri Lanka est confronté, et nous partageons ces sentiments. Nous soutenons depuis toujours le développement socio-économique du Sri Lanka dans la mesure de nos capacités. Entre avril et mai de cette année, le gouvernement chinois a annoncé qu’il fournirait une aide humanitaire d’urgence à 500 millions de RMB au Sri Lanka. Il s’agit de la plus grande aide non remboursable que le Sri Lanka ait reçu jusqu’à présent depuis le début de la crise économique et du bien-être social. Les localités, les entreprises et la Croix-Rouge de Chine ont fourni plusieurs lots d’assistance diversifiés au peuple du Sri Lanka pour améliorer leur bien-être social. La Chine a promis un don alimentaire total de 10 000 tonnes métriques de riz au Sri Lanka, qui pourront devenir des repas scolaires à 1,1 million d’élèves dans 7 900 écoles de neuf provinces srilankaises pour au moins six mois.

La Chine continuera de travailler ensemble avec le Sri Lanka pour faire face aux risques et aux défis et aider le pays à surmonter ses difficultés actuelles.

Associated Press of Pakistan : Le 29 juin, le projet hydroélectrique de Karot au Pakistan a été mis en pleine exploitation commerciale. Pouvez-vous partager plus de détails sur la situation ? Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : Permettez-moi de vous féliciter pour la mise en pleine exploitation commerciale de la centrale hydroélectrique de Karot.

La centrale hydroélectrique de Karot est un projet prioritaire de coopération énergétique et le premier projet d’investissement hydroélectrique à grande échelle dans le cadre du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC). Il a fallu sept ans de construction pour mener à bien le projet, en surmontant une série de difficultés et de défis. Avec une capacité installée totale de 720 000 kilowatts, la centrale hydroélectrique de Karot produira en moyenne 3,2 milliards de kilowattheures d’électricité par an, ce qui peut répondre aux besoins en électricité d’environ cinq millions d’habitants dans la région, réduire efficacement la pénurie d’électricité au Pakistan et améliorer la structure énergétique du pays. La centrale permettra d’économiser environ 1,4 million de tonnes de charbon standard et de réduire les émissions de dioxyde de carbone d’environ 3,5 millions de tonnes par an, ce qui contribuera à atteindre l’objectif mondial de « neutralité carbone » et apportera de nouvelles contributions à la lutte contre le changement climatique tout en favorisant la construction énergétique et économique et le développement social du Pakistan.

La Chine et le Pakistan sont des partenaires stratégiques de tous les temps, et le corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), en tant que projet pilote important de « la Ceinture et la Route » et plate-forme importante pour la coopération pratique tous azimuts entre les deux pays, respecte les concepts d’écologie, d’ouverture et d’intégrité, et s’engage à atteindre des normes durables, conviviales et élevées. Depuis le lancement du CPEC, la coopération dans divers domaines a apporté des résultats fructueux. La Chine est disposée à travailler avec le Pakistan pour renouveler l’amitié traditionnelle des deux pays, approfondir la coopération pragmatique tous azimuts et veiller à ce que le CPEC continue à s’épanouir et à apporter plus de résultats, afin que les relations bilatérales, les échanges entre les peuples et le développement économique et social des deux pays puissent continuer à atteindre un nouveau niveau.

Phoenix TV : Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré le 29 juin que si un pays occidental ne participe pas au Sommet du G20, il laissera toute l’opportunité de propagande à la Chine et à la Russie qui pourraient dominer le Sommet. Quel est la réponse de la partie chinoise ?

Zhao Lijian : Le G20, en tant qu’essentiel forum de coopération économique internationale, discute principalement des principaux problèmes économiques et financiers mondiaux, à des responsabilités importantes pour diriger la lutte mondiale contre l’épidémie du Covid-19, améliore la gouvernance économique mondiale et promeut la reprise régulière de l’économie mondiale. Toutes les parties doivent se concentrer sur l’approfondissement de la solidarité et de la coopération au lieu de prôner la division et la confrontation.

Je tiens à souligner que dans la situation actuelle où le monde est toujours hanté par l’épidémie et la reprise économique mondiale manque d’énergie, le G20 doit pratiquer un véritable multilatéralisme, rechercher un terrain d’entente tout en mettant à côté les différences, et conjuguer les efforts pour relever les défis. Toute tentative d’introduire politiquement les « petits clans » exclusifs dans le G20 ne recevra guère de soutien. La Chine travaillera avec différentes parties pour le succès du Sommet du G20.

Tokyo Shimbun : En ce qui concerne le Sommet de l’OTAN, la Turquie a accepté de soutenir l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’alliance. Quel est le commentaire de la partie chinoise à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note des rapports connexes. La Chine a exprimé clairement sa position sur l’OTAN à plusieurs reprises ces derniers temps. Notre position sur la question de la sécurité européenne est cohérente et claire. Nous espérons que toutes les parties suivront le principe d’indivisibilité sécuritaire et mettront en place une architecture de sécurité régionale équilibrée, efficace et durable par le dialogue et la négociation et sur la base du respect des préoccupations légitimes de chacune et de la vision d’une sécurité partagée, intégrée, coopérative et durable, ce qui est le seul moyen d’assurer véritablement la sécurité à long terme en Europe.

Agence de presse Yonhap : Nous avons aussi une question sur le Sommet de l’OTAN. Selon les informations, les dirigeants des pays d’Asie-Pacifique, dont la Corée du Sud, ont assisté au Sommet de Madrid le 29 juin. Quelle est la position de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Je viens d’énoncer la position de la Chine sur le Sommet de l’OTAN. Je voudrais souligner à nouveau que le développement des relations entre pays doit être propice à la paix et à la stabilité mondiales et ne doit viser aucune tierce partie ni porter atteinte aux intérêts d’une tierce partie. La Chine sera très attentive aux mouvements de l’OTAN en la matière et ne restera pas les bras croisés face à toute situation qui porterait atteinte à ses intérêts.

Je voudrais souligner que la Corée du Sud est un pays important en Asie, et qu’elle est un partenaire important de la Chine, partageant un large éventail d’intérêts communs. Nous sommes disposés à travailler avec la partie sud-coréenne pour réaliser de nouveaux progrès dans les relations bilatérales et préserver et promouvoir la paix, la stabilité et le développement en Asie.

Global Times : Ces derniers jours, des avions-cargos Y-20 de l’armée chinoise sont arrivés à l’aéroport international de Kaboul, transportant avec eux des fournitures de secours pour le peuple de l’Afghanistan. Certains internautes ont déclaré que cela contraste fortement avec ce qui s’est passé dans ce même aéroport en août dernier,lorsqu’un avion de transport américain C-17 a décollé de force de l’aéroport de Kaboul pour l’évacuer, provoquant l’accident et la mort d’au moins deux civils afghans. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : J’ai pris note des rapports connexes. J’ai aussi remarqué que certains commentent que, dans le même aéroport, un avion a causé la mort, tandis que l’autre a apporté de l’espoir. Après que le tremblement de terre s’est produit en Afghanistan, la Chine a agi immédiatement pour aider l’Afghanistan dans la mesure de ses capacités. Nous avons fourni une aide humanitaire d’urgence avec une valeur totale de 50 millions de RMB aux régions sinistrées en Afghanistan. La Chine est l’un des premiers pays à avoir fourni l’aide la plus importante, la plus tangible et la plus rapide à l’Afghanistan. Jusqu’au 29 juin, trois lots de fournitures de secours sont arrivés en Afghanistan. La partie chinoise est actuellement en étroite coordination avec le gouvernement intérimaire de l’Afghanistan pour assurer que les fournitures de secours seront livrées à la population sinistrée dès que possible pour l’aider à franchir le cap difficile.

Les États-Unis sont à l’origine de la catastrophe humanitaire actuelle en Afghanistan et sont directement responsables des années de guerre, de pauvreté et de faim dont souffre le peuple afghan. Au cours des 20 années d’invasion américaine en Afghanistan, plus de 30 000 civils afghans ont été tués et 11 millions d’Afghans sont devenus des réfugiés. Au cours de la même période, les États-Unis ont même acquiescé, soutenu et participé à la production et au commerce de drogues en Afghanistan. Ainsi, la culture du pavot et la production d’opium dépassent de loin le niveau de celles avant l’invasion américaine, entraînant la prolifération de la drogue dans le pays et menaçant gravement la vie et la santé du peuple afghan. Il est encore plus choquant que les États-Unis aient, sans l’admission du peuple afghan, gelé effrontément ses sept milliards de dollars américains qu’est l’argent vital, aggravant encore les misères du peuple afghan. Cette atrocité flagrante des États-Unis est plus que scandaleuse.

Face aux catastrophes naturelles et aux malheurs causés par l’homme, les États-Unis doivent immédiatement cesser d’étouffer le peuple afghan et lui restituer les biens nationaux dès que possible. Ils doivent prendre des mesures concrètes pour réparer les préjudices qu’ils ont infligés au peuple afghan et atténuer la catastrophe humanitaire actuelle dans ce pays.

Bloomberg : Un rapport récent montre que des agents pro-chinois se sont présentés comme des résidents locaux inquiets sur les réseaux sociaux pour tenter de déclencher des protestations contre l’exploitation des terres rares aux États-Unis et au Canada. Quel est le commentaire de la partie chinoise à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le reportage que vous avez mentionné reflète pleinement un parti pris idéologique profondément enraciné et le double standard. Ce que je veux dire, c’est que la Chine a été victime d’une offensive de désinformation. Il est tout à fait clair pour la communauté internationale qui propage et diffuse exactement la désinformation. Du « génocide » au « virus de Wuhan », des « cyber-attaques » aux « bases militaires à l’étranger », il y a eu trop de fausses accusations contre la Chine. Si vous regardez juste la question de l’Ukraine, la diffusion de désinformation visant la Chine n’a même pas cessé une minute depuis que le conflit a éclaté. Vous avez évoqué les réseaux sociaux. Certaines plateformes sont inondées de rumeurs et de mensonges dénigrant la Chine et déformant la réalité des faits. Combien de comptes diffusant de telles informations sont en fait des « faux comptes » ?

Beijing Daily : Selon les informations, l’officier du renseignement militaire américain à la retraite Scott Bennett a déclaré que les Nations Unies devraient organiser, sur la base des preuves recueillies par la Russie, un tribunal international pour les développeurs américains d’armes biologiques dont les laboratoires opèrent en Ukraine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : J’ai pris note des rapports connexes. Nous voyons de plus en plus de personnes, y compris celles aux États-Unis, soulever des questions sur les activités militaro-biologiques des États-Unis dans le monde. J’ai noté à plusieurs reprises le fait que les États-Unis mènent le plus d’activités militaro-biologiques dans le monde, et qu’ils sont le seul pays qui s’oppose à la mise en place d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la « Convention sur les armes biologiques (CABT) ». La communauté internationale présente ses graves préoccupations depuis longtemps aux activités militaro-biologiques américaines menées dans le monde entier.

La « vérification pour assurer la conformité » est un consensus international, et le domaine de la biosécurité ne devrait pas faire exception. En tant que l’un des États dépositaires de la CABT, les États-Unis sont censés se donner en exemple. Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à agir de manière responsable et à fournir au plus tôt des éclaircissements convaincants sur leurs activités militaro-biologiques en Ukraine et ailleurs. Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à ne pas chercher à éviter la question cruciale ou à dissimuler leurs activités. La meilleure façon pour les États-Unis de prouver leur innocence est d’ouvrir leurs portes à une vérification internationale.

La neuvième Conférence d’examen de la CABT se tiendra à la fin de cette année. Les États-Unis doivent en profiter pour changer d’attitude et de conduite, cesser de s’opposer exclusivement et obstinément à la mise en place d’un mécanisme de vérification de la CABT et apporter une contribution concrète à la gouvernance mondiale de la biosécurité. Cela favorisera le rétablissement de la confiance internationale dans la conformité des États-Unis et également le renforcement de la biosécurité mondiale.

Hubei Media Group : Le Centre nationale de réponse d’urgence aux virus (CVERC) et la société de cybersécurité chinoise 360 ont publié un rapport qui montre que de nombreuses institutions de recherche scientifique chinoises ont été attaquées par AcidFox, une plate-forme d’attaque de vulnérabilité conçue par l’Agence américaine de la sécurité nationale (NSA). Le rapport a également souligné que des chevaux de Troie ont été implantés par la NSA dans au moins une centaine de systèmes informatiques clés en Chine, dont beaucoup peuvent encore fonctionner sur des ordinateurs et continuer à renvoyer des informations clés à la NSA. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous condamnons ces cyber-activités malveillantes du gouvernement américain. Nous demandons à la partie américaine de fournir une explication et de cesser immédiatement cet acte irresponsable.

Les États-Unis sont sans aucun doute devenus un véritable empire du piratage, de la surveillance et du vol de secrets. Les États-Unis sont un auteur bien connu de cyber-activités. Selon un rapport publié par le CVERC l’année dernière, en 2020, la Chine a capturé plus de 42 millions d’échantillons de programmes malveillants, dont 53,1 % provenant principalement des États-Unis. En plus de leurs rivaux et leurs alliés, les États-Unis n’ont même pas épargné leur propre peuple. Un rapport annuel publié par le Bureau du directeur du Renseignement national (ODNI) en avril montre que l’année dernière, le FBI a effectué jusqu’à 3,4 millions de recherches sans mandat dans les données électroniques des Américains.

Force est de constater que, selon ce rapport, le Government Communications Headquarters (GCHQ) du Royaume-Uni mène également des cyberattaques et des cyber-vols en coordination avec le gouvernement américain. Cela indique que les États-Unis et leurs principaux alliés sont devenus un « axe du cyber-vol » mondial. Ce mois-ci, Anzer, une plateforme d’information sur la cybersécurité, a révélé que la NSA avait volé plus de 97 milliards de données Internet mondiales et 124 milliards d’enregistrements téléphoniques en 30 jours, compromettant la vie privée des citoyens du monde entier. Face aux questions et aux objections de la communauté internationale, les États-Unis n’ont pas mis un frein à leurs cyber-vols massifs, mais ont au contraire continué à augmenter leur budget de défense pour les cyber-activités, à accroître leurs cyber-troupes et à organiser divers exercices internationaux de cyberguerre.

CNR : Le 29 juin, les pourparlers indirects entre les États-Unis et l’Iran à Doha, au Qatar, visant à reprendre la mise en œuvre de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien (JCPoA) se sont terminés sans aucun progrès. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : J’ai pris note des rapports connexes. La Chine considère que la négociation diplomatique est le seul moyen de résoudre le problème nucléaire iranien et que le maintien du JCPoA répond aux intérêts communs de la communauté internationale.

Nous espérons que les parties concernées intensifieront leurs efforts diplomatiques, trouveront rapidement un terrain d’entente sur les questions en suspens et élimineront les obstacles à la reprise de la pleine conformité au JCPoA. En tant qu’initiateur de la crise nucléaire iranienne, les États-Unis doivent réparer leurs erreurs, répondre activement aux préoccupations légitimes de la partie iranienne et s’efforcer d’obtenir dès que possible les résultats des négociations sur la reprise du respect du JCPoA.

BBC : Vous avez parlé de l’implication des États-Unis dans la production de drogue en Afghanistan. Qu’est-ce que cela veut dire ? Voulez-vous dire que l’armée américaine est engagée dans la production d’opium ?

Zhao Lijian : Si cela vous intéresse, nous pouvons rassembler plus d’informations pour revenir en détail sur les crimes commis par l’armée américaine en Afghanistan.

MASTV : Selon des informations, la Secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères Liz Truss a déclaré le 29 juin que l’OTAN devait faire comprendre à la Chine qu’« envahir Taïwan » serait « une grosse erreur d’arbitrage ». Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : Récemment, certains hauts fonctionnaires britanniques ont soulevé à plusieurs reprises des questions relatives à Taïwan. La partie chinoise a déjà effectué une démarche officielle auprès de la partie britannique pour protester vivement contre cet acte. Je voudrais souligner une fois de plus que la question de Taïwan est une affaire intérieure de la Chine dans laquelle aucune force étrangère n’a le droit de s’ingérer. C’est une norme fondamentale régissant les relations internationales. La Chine est attachée aux principes de « réunification pacifique » et d’« un État, deux systèmes » et fera tout son possible pour œuvrer en faveur de la perspective d’une réunification pacifique. Cependant, nous ne resterons pas les bras croisés face aux actes sécessionnistes pour « l’indépendance de Taïwan ». Il est assez surprenant qu’un haut fonctionnaire britannique fasse de telles remarques, qui manquaient de bon sens et semblaient plutôt présomptueuses.

PTI : En ce qui concerne les activités du Sommet du G20 au Cachemire que vous avez mentionnées précédemment, la Chine sera-t-elle présente ? Si la Chine considère le statut contesté de la région comme un problème, pourquoi la Chine planifie-t-elle et met-elle en œuvre le corridor économique Chine-Pakistan à travers cette zone contestée ?

Zhao Lijian : J’ai déjà exposé pleinement la position de la Chine sur le Cachemire et le G20 tout à l’heure.

Ce que vous avez mentionné sont deux questions de nature complètement différente. La Chine a entrepris des projets au Pakistan pour l’aider à développer son économie et à améliorer le bien-être social de la population. Ces projets se situent dans les zones du Cachemire occupées par le Pakistan. Les entreprises chinoises concernées mènent les projets pertinents dans le but d’aider le Pakistan à développer son économie et à améliorer les moyens de subsistance du peuple pakistanais. Cela n’affecte pas du tout la position de la Chine sur la question du Cachemire.

PTI : La Chine participera-t-elle aux certains événements du Sommet organisés au Cachemire ?

Zhao Lijian : J’ai déjà clarifié la position de la Chine à ce sujet. Quant à savoir si la Chine y participera, nous allons examiner la question.

BBC : La Secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères a déclaré lors du Sommet de l’OTAN qu’il est important que le « monde libre », comme elle l’a dit, travail ensemble pour aider à garantir que Taïwan soit capable de se défendre. Quelle est la réponse de la partie chinoise à ce sujet ?

Zhao Lijian : J’ai déjà exposé très clairement la position de la Chine tout à l’heure. La partie chinoise a effectué une démarche officielle auprès de la partie britannique à ce sujet. Sa déclaration manque de bon sens et est étonnamment présomptueuse. Nous espérons qu’elle ne tiendra pas de tels propos irresponsables à l’avenir.

ABC Spanish Daily Newspaper : Le Pew Research Center a publié hier son enquête annuelle auprès de 19 pays développés. L’enquête montre que les opinions négatives sur la Chine n’ont cessé de croître au cours des dernières années et restent le sommet historique dans la plupart des pays interrogés. Le ministère a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous ne commentons généralement pas les résultats d’une enquête spécifique. Mais je peux vous dire qu’au cours des dernières années, les forces antichinoises ont répandu beaucoup trop de mensonges, de rumeurs et de désinformation à l’encontre de la Chine. Cela a gravement induit en erreur et trompé les populations des pays concernés.

Nous espérons que les peuples de ces pays pourront ouvrir grands leurs yeux, faire une distinction claire entre le vrai et le faux, et porter un jugement indépendant sur la base des faits. Nous espérons également que certains médias et institutions pourront jouer un rôle positif et constructif.

Depuis la fondation de la République populaire en 1949, la Chine a accompli des réalisations remarquables dans divers domaines tels que le développement économique et notamment l’amélioration des droits de l’homme. Avec une vision objective, personne ne peut nier les progrès réalisés par la Chine. La Chine continuera d’adopter une attitude d’ouverture pour accueillir et promouvoir activement les échanges culturels et renforcer la communion d’esprit entre les peoples.

BBC : La Secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères a également déclaré que la leçon que l’Occident doit tirer est de ne pas trop compter sur la Chine sur le plan stratégique et de s’assurer qu’il existe des alternatives solides. Le gouvernement chinois craint-il qu’il y ait un impact économique à la suite de ses commentaires ?

Zhao Lijian : Je n’ai vu aucun rapport sur ses commentaires. Mais la Chine a affirmé à plusieurs reprises sa position sur les chaînes industrielles et d’approvisionnement. Si ses propos sont conformes à ce que vous dites, notre réponse est que couper les chaînes industrielles, d’approvisionnement et de valeur mondiales en traçant les lignes idéologiques et en créant de « petits clans » va à l’encontre des principes du marché. Cela est irrationnel et ne réussira jamais.

Reuters : Au cours des derniers jours, nous avons observé que divers départements du gouvernement chinois ont assoupli les restrictions concernant le Covid-19. Cela a été bien accueilli par certains lobbies commerciaux étrangers. Mais nombre d’entre eux soulignent que les vols internationaux vers la Chine ne représentent encore qu’un faible pourcentage du total en raison de diverses restrictions strictes en matière de vol. La Chine envisage-t-elle d’assouplir ses règles sur les vols internationaux, afin que davantage de vols puissent atterrir en Chine ?

Zhao Lijian : La Chine ajuste constamment ses mesures et politiques de prévention et de contrôle de l’épidémie à la lumière de l’évolution de la situation. Nous sommes convaincus que le nombre de vols augmentera progressivement et reviendra à la normale au fur et à mesure que la situation de l’épidémie du Covid-19 en Chine s’améliorera.

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