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Conférence de presse du 2 février 2023 tenue par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning

2023-02-02 22:55

AFP : Les États-Unis et les Philippines ont annoncé aujourd’hui un accord qui permettrait aux États-Unis d’avoir accès à quatre bases militaires supplémentaires aux Philippines. Quel est le commentaire de la Chine ?

Mao Ning : La Chine est convaincue que la coopération en matière de défense et de sécurité entre les pays doit être propice à la paix et à la stabilité régionales et ne doit pas viser ou nuire aux intérêts d’une tierce partie. La partie américaine, par intérêt égoïste, s’accroche à la mentalité du jeu à somme nulle et continue à renforcer le déploiement militaire en Asie-Pacifique, ce qui entraîne une escalade des tensions et met en danger la paix et la stabilité dans la région. Les pays de la région doivent rester vigilants et éviter d’être contraints ou utilisés par les États-Unis.

CGTN : Le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) Jens Stoltenberg a terminé sa visite en Corée du Sud et au Japon. Au cours de sa visite, il a mentionné la Chine à plusieurs reprises, affirmant que la Chine mène « une attaque autoritaire » contre l’ordre international fondé sur des règles, ouvert et démocratique. Il a ajouté que la Chine développe des capacités militaires qui pourraient également atteindre les pays de l’OTAN et menacer Taïwan. L’OTAN doit rester unie et ferme face aux menaces de sécurité posées par la Chine. Ce qui se passe aujourd’hui en Europe pourrait se produire demain en Asie de l’Est. Quel est le commentaire de la Chine sur la visite du secrétaire général Jens Stoltenberg en Corée du Sud et au Japon et sur ses remarques ?

Mao Ning : Nous avons exprimé notre position sur l’OTAN à plusieurs reprises cette semaine. Le secrétaire général de l’OTAN s’est rendu en Corée du Sud et au Japon, mais il n’a cessé de faire référence à la Chine et d’exagérer la soi-disant « menace chinoise », traçant des lignes idéologiques et semant la discorde entre les pays de la région. L’intention derrière ces actes est assez alarmante.

La Chine est attachée à la paix et à la stabilité dans le monde. Nous ne nous engageons pas dans des rivalités géopolitiques et n’avons aucune intention de défier ou de menacer quelque pays que ce soit. La paix, la coopération, la stabilité et la prospérité de l’Asie-Pacifique ont été rendues possibles grâce aux efforts concertés des pays de la région. L’Asie-Pacifique n’accepte pas la pensée de la guerre froide et la confrontation des camps. L’OTAN doit réfléchir au rôle qu’elle a joué dans la sécurité européenne. Elle a déjà semé des troubles en Europe et ne doit pas chercher à semer le chaos ici en Asie-Pacifique ou ailleurs dans le monde.  

Bloomberg : Les États-Unis commencent à retenir les importations de produits en aluminium soupçonnés d’être fabriqués dans des conditions de « travail forcé », notamment au Xinjiang. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?

Mao Ning : Il s’agit d’un autre exemple d’utilisation de la soi-disant question du « travail forcé » de la partie américaine qui n’existe pas au Xinjiang, pour politiser la coopération commerciale normale et retenir illégalement les produits importés. Cela viole les règles du commerce international, déstabilise les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et finira par nuire aux propres intérêts des États-Unis. 

Nous demandons instamment aux États-Unis de cesser de réprimer injustement les entreprises chinoises. La Chine fera le nécessaire pour préserver fermement les droits et intérêts légitimes et légaux des entreprises chinoises. 

Kyodo News : Tsai Ing-wen a rencontré aujourd’hui à Taïwan l’ancien chef du commandement américain pour l’Indo-Pacifique, Phil Davidson. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Nous avons exprimé clairement notre position sur Taïwan à plusieurs reprises. Taïwan est une partie inséparable de la Chine. La résolution de la question de Taïwan est l’affaire des Chinois et doit être décidée par les Chinois eux-mêmes. Les tensions de part et d’autre du détroit de Taïwan sont dues aux autorités de Taïwan, qui n’ont cessé de solliciter le soutien des États-Unis en faveur de l’« indépendance de Taïwan », et à certaines personnes aux États-Unis, qui ont l’intention d’utiliser Taïwan pour contenir la Chine. Les États-Unis devraient respecter de manière crédible le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, respecter l’engagement des dirigeants américains de ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan », cesser toute forme d’interaction officielle et de contact militaire avec Taïwan, cesser de s’immiscer dans la question de Taïwan et s’abstenir de créer de nouveaux facteurs susceptibles d’entraîner des tensions dans le détroit de Taïwan. 

AFP : Les États-Unis ont récemment rouvert leur ambassade dans les Îles Salomon. La Chine avait auparavant signé un accord de sécurité avec ce pays insulaire du Pacifique. Quel est le commentaire de la Chine sur la réouverture de l’ambassade américaine là-bas ?

Mao Ning : La Chine ne s’oppose pas aux efforts déployés par les pays pour développer les relations avec les pays insulaires du Pacifique. Nous sommes prêts à travailler avec toutes les parties intéressées pour tirer parti de nos atouts et contribuer conjointement au développement et à la prospérité de la région. Je tiens à souligner que la Chine n’a pas l’intention d’exercer une influence supérieure à celle de quiconque dans la région des îles du Pacifique, et qu’elle n’est pas intéressée dans une rivalité géopolitique.

Beijing Youth Daily : Le dirigeant de Ligne dure (Hard Line), un parti politique danois, a récemment brûlé un exemplaire du Coran près de l’ambassade de Turkïye en Suède, ce qui a suscité des actes similaires ailleurs. Les communautés musulmanes du monde entier ont fermement condamné ces actes. Ces incidents ont fait l’objet d’attention des journaux internationaux. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ?

Mao Ning : La liberté de croyance religieuse doit être respectée. C’est un consensus largement partagé par la communauté internationale. La foi et les sentiments religieux des musulmans doivent être respectés.

Nous avons pris note des récents reportages sur les politiciens occidentaux qui ont brûlé en public des exemplaires du Coran. Ces incidents mettent en lumière l’hypocrisie de certains hommes politiques occidentaux qui se vantent de respecter la liberté de croyance religieuse.

La Chine prônera, comme toujours, le dialogue entre les civilisations avec les pays islamiques et travaillera avec eux pour défendre conjointement la liberté de croyance religieuse des musulmans et de tous les autres groupes de population.

Prasar Bharati : La sous-secrétaire d’État américaine aux affaires politiques Victoria Nuland a déclaré, lors de sa visite au Sri Lanka, que les conditions offertes par la Chine au Sri Lanka pour obtenir un allègement de sa dette auprès du Fonds monétaire international (FMI) ne sont pas suffisantes. Elle a aussi déclaré que les États-Unis attendent de la Chine, en tant que principal créancier bilatéral du Sri Lanka, qu’elle donne des assurances crédibles et spécifiques correspondant aux normes du FMI en matière de restructuration de la dette. Quel est le commentaire ou la réponse de la Chine à ce sujet ? Quand la Chine envisage-t-elle de fournir des assurances crédibles et spécifiques au Sri Lanka comme l’exige le FMI pour l’allègement de sa dette ?

Mao Ning : Ce qu’a déclaré la partie américaine ne reflète pas la vérité. L’Export-Import Bank of China a déjà fourni au Sri Lanka une lettre exprimant son soutien à la viabilité de sa dette. Le Sri Lanka a exprimé son appréciation positive et a remercié la Chine pour cela. 

Plutôt que de pointer du doigt la coopération amicale entre la Chine et le Sri Lanka, les États-Unis pourraient faire preuve de sincérité et aider le Sri Lanka à surmonter les difficultés actuelles.

En tant que voisin amical et véritable ami, la Chine a suivi de près les difficultés et les défis auxquels le Sri Lanka est confronté et a fourni une assistance pour son développement économique et social au mieux de ses capacités. En ce qui concerne la dette du Sri Lanka envers la partie chinoise, la Chine soutient les institutions financières concernées chinoises dans leurs consultations avec le Sri Lanka afin de trouver un règlement approprié. La Chine est prête à travailler avec les pays concernés et les institutions financières internationales et à continuer à jouer un rôle positif pour aider le Sri Lanka à faire face aux difficultés actuelles, à alléger le fardeau de sa dette et à l’aider à atteindre un développement durable.

Bloomberg : Le président de la Chambre des représentants des États-Unis Kevin McCarthy a déclaré que la Chine n’a pas le droit de lui dire où il peut aller, à tout moment et en tout lieu lorsqu’il répondait à une question des journalistes sur un éventuel voyage à Taïwan. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Mao Ning : Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taïwan fait partie de la Chine. La Chine exhorte les personnes concernées aux États-Unis à respecter de manière crédible le principe d’une seule Chine et les stipulations des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, à observer les normes fondamentales des relations internationales, à traiter les questions liées à Taïwan de manière prudente et appropriée, à cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine et à s’abstenir de faire quoi que ce soit qui puisse nuire aux relations Chine-États-Unis ou à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan. La Chine continuera à préserver résolument sa souveraineté et son intégrité territoriale.

AFP : Récemment, le parlement canadien a voté une motion pour accueillir 10 000 « réfugiés » ouïghours. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Cette motion, si elle est appliquée, aura-t-elle un impact sur les relations Chine-Canada ? 

Mao Ning : Le Xinjiang d’aujourd’hui bénéficie de la sécurité, de la stabilité et d’une bonne dynamique de développement. Les habitants y mènent une vie paisible et heureuse et leurs droits humains, quelle que soit leur origine ethnique, sont mieux protégés. Nous demandons instamment au Canada de respecter ces faits, de cesser de manipuler politiquement les questions liées au Xinjiang pour des motifs inavoués, de s’abstenir de répandre la désinformation et de cesser d’induire le public en erreur.

Prasar Bharati : Est-ce qu’il y a une conversation ou un entretien entre la Chine et le FMI ? Le FMI a-t-il confirmé que les assurances de la Chine sont crédibles et suffisantes pour qu’il apporte un soutien financier au Sri Lanka en vue d’un allégement de sa dette sur cette base ? Ou bien l’affirmation selon laquelle ce que fait la Chine n’est pas suffisant est-elle simplement une accusation des États-Unis ?

Mao Ning : Nous soutenons les institutions financières chinoises dans leurs consultations avec le Sri Lanka afin de trouver un règlement approprié à la question de sa dette liée à la Chine. Nous sommes également prêts à travailler avec les pays concernés et les institutions financières internationales pour jouer un rôle positif dans l’allègement du fardeau de la dette du Sri Lanka.

Prasar Bharati : Le président de l’Assemblée générale des Nations Unies Csaba Kőrösi a insisté sur la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations Unies lors d’un entretien avec les médias à New Delhi il y a deux jours. Quel est le point de vue de la Chine sur cette déclaration ? Et la Chine pense-t-elle que les réformes du Conseil de sécurité des Nations Unies sont en retard ? 

Mao Ning : La Chine a toujours été convaincue que la réforme du Conseil de sécurité devrait renforcer l’autorité et l’efficacité du Conseil de sécurité, accroître la représentation et la voix des pays en développement et donner à un plus grand nombre de petits et moyens pays la possibilité de participer à la prise de décision de l’organisation et faire en sorte que le Conseil de sécurité puisse mieux fonctionner comme le prévoit la Charte des Nations Unies. La Chine continuera à jouer un rôle constructif dans les discussions menées dans le cadre de l’Assemblée générale sur la question de la réforme.

Bloomberg : La présidente du parlement tchèque a déclaré qu’elle se rendrait à Taïwan en mars. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Mao Ning : La question de Taïwan est une affaire intérieure de la Chine et concerne les intérêts fondamentaux de la Chine. La Chine s’oppose fermement à toute forme d’interaction officielle entre sa région de Taïwan et les pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine. Nous nous opposons à toute manipulation politique utilisant la question de Taïwan.

Nous demandons instamment à certains politiciens tchèques de prendre au sérieux la position de la Chine, de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, de renoncer à cette mauvaise décision et de cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taïwan ».

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