Page d'accueil > Propos du porte-parole du MAE
Conférence de presse du 6 mars 2023 tenue par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning

2023-03-06 22:35

Shenzhen TV : À notre connaissance, le ministre adjoint des Affaires étrangères Nong Rong participera aux réunions des hauts fonctionnaires sur la coopération en Asie de l’Est et visitera le Vietnam et le Laos. Pouvez-vous nous donner des informations à ce sujet ?

Mao Ning : Du 6 au 12 mars, le ministre adjoint des Affaires étrangères Nong Rong assistera à la réunion des hauts fonctionnaires de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) Plus Trois (Chine, Japon et Corée du Sud), à la réunion des hauts fonctionnaires du Sommet de l’Asie de l’Est à Jakarta, en Indonésie, et visitera le Vietnam et le Laos.

Cette année marque le dixième anniversaire de la proposition du président Xi Jinping de construire une communauté de destin Chine-ASEAN plus étroite et de l’Initiative « la Ceinture et la Route », qui nous offre de nouvelles possibilités de développer les relations entre la Chine et les pays de l’ASEAN et de renforcer la coopération en Asie de l’Est. Au cours des réunions, les participants se concentreront sur le thème « Pivot de l’ASEAN : construire des centres de croissance économique », feront le point sur les réalisations en matière de coopération en Asie de l’Est, envisageront l’évolution future des mécanismes concernés et échangeront des idées sur les questions internationales et régionales d’intérêt commun, préparant ainsi le terrain pour les réunions des dirigeants et des ministres des Affaires étrangères sur la coopération en Asie de l’Est qui se tiendront plus tard cette année. Au cours de sa visite au Vietnam et au Laos, le ministre adjoint des Affaires étrangères Nong Rong discutera avec les deux parties des efforts conjoints pour mettre en œuvre les importants accords communs de haut niveau, promouvoir l’amitié traditionnelle, consolider la confiance mutuelle politique, élargir la coopération pratique et réaliser de nouveaux progrès dans la coopération stratégique globale de la Chine avec le Vietnam et le Laos.

CCTV : Selon les rapports, le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré que l’OMS continue d’exhorter la Chine à faire preuve de transparence dans le partage des données, ajoutant que la politisation continue de la recherche sur les origines du COVID-19 rendra la tâche plus difficile. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : La Chine a toujours activement soutenu et participé à la recherche scientifique mondiale des origines du COVID-19. Dans le même temps, nous nous sommes fermement opposés à toute forme de manipulation politique sur cette question. Depuis l’apparition de l’épidémie de COVID-19, la Chine a reçu deux fois des experts de l’OMS pour travailler ensemble sur le traçage des origines, ce qui a permis d’établir un rapport conjoint scientifique faisant autorité et de jeter des bases solides pour le traçage des origines au niveau mondial. Après la création par l’OMS du Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (SAGO), la Chine a recommandé à des experts de rejoindre le groupe et a organisé des événements permettant aux experts chinois de partager les résultats de leurs recherches avec le Secrétariat de l’OMS et le SAGO. La Chine a partagé plus de données et de résultats de recherche que tout autre pays et a apporté la plus grande contribution en matière de traçage des origines.

Retrouver les origines du virus est une question scientifique qui ne doit et ne peut être étudiée que par des scientifiques du monde entier en coopération. Depuis quelque temps, les États-Unis politisent, militarisent et instrumentalisent la question. Ils ont propagé des mythes tels que la « théorie de l’arme biologique » et la « théorie de la fuite de laboratoire » sans aucune preuve à l’appui, ce qui a sérieusement empoisonné l’atmosphère pour la recherche scientifique des origines mondiales.

L’identification des origines du COVID-19 est la responsabilité commune de tous les pays du monde. Les experts de la mission conjointe OMS-Chine, après s’être rendus sur le terrain au laboratoire de Wuhan et avoir eu des échanges approfondis avec les chercheurs, sont parvenus à la conclusion que « la fuite de laboratoire est considérée comme extrêmement improbable » et ont recommandé que « des recherches sur la traçabilité » soient menées dans « des pays et des régions » du monde entier. Les États-Unis n’ont cependant pas tenu compte de ces conclusions et recommandations scientifiques et ont continué à faire pression sur l’OMS pour qu’elle exige à plusieurs reprises la traçabilité des origines en Chine. L’objectif des États-Unis est très clair. Alors qu’ils prétendent prendre au sérieux la recherche des origines, les États-Unis n’ont jamais invité les groupes d’experts de l’OMS aux États-Unis pour une étude conjointe, ni partagé les premières données. Au contraire, ils ont fermé les yeux sur les inquiétudes du monde entier concernant les bases bio-militaires américaines à Fort Detrick et dans le monde entier.

La politisation du traçage des origines ne ferait qu’entraver la coopération scientifique sur la question, perturber l’effort commun de lutte contre l’épidémie de COVID-19 et saper les mécanismes de gouvernance mondiale de la santé. Nous espérons que le Secrétariat de l’OMS adoptera une position juste, objective et fondée sur la science, qu’il ne laissera pas la politisation lui barrer la route, qu’il réalisera l’étude de traçage des origines aux États-Unis et dans d’autres pays, et qu’il jouera un rôle positif dans le traçage mondial des origines fondé sur la science. Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à cesser immédiatement toute manipulation politique sur cette question, à répondre rapidement aux préoccupations légitimes du monde, à partager volontairement avec l’OMS les données relatives aux premiers cas suspects aux États-Unis, à publier des informations sur leurs laboratoires biologiques à Fort Detrick et dans le monde entier, et à donner aux populations du monde la vérité qu’elles méritent.

Global Times : Selon les rapports, le 4 mars, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Organisation iranienne de l’énergie atomique ont publié une déclaration conjointe sur la question nucléaire iranienne, dans laquelle les deux parties ont abordé l’importance de prendre des mesures afin de renforcer la coopération et ont déclaré que ces engagements positifs peuvent ouvrir la voie à des accords plus larges sur l’avancement des négociations sur la reprise du respect du Plan d’action global conjoint sur la question nucléaire iranienne (JCPOA). Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : La Chine salue le consensus atteint par l’Iran et l’AIEA sur le renforcement de la coopération concernant la question nucléaire iranienne. Nous saluons leur engagement à traiter les questions de garanties en suspens par le dialogue et la consultation et nous soutenons l’AIEA dans la mise en œuvre des activités de vérification et de surveillance conformément à son mandat. Nous espérons que les accords conclus seront effectivement mis en œuvre et que les négociations sur la question nucléaire se dérouleront dans un climat propice.

La Chine a toujours pensé que la reprise de la mise en œuvre effective du JCPOA dans son intégralité est la meilleure façon de résoudre la question nucléaire iranienne. Les négociations sont restées au point mort essentiellement parce que certains pays ont essayé d’orienter les négociations d’une manière qui servirait leur propre agenda géopolitique. Les parties concernées doivent toutes faire preuve de retenue, soutenir le dialogue et la coopération de l’AIEA avec l’Iran et éviter toute action susceptible d’envenimer la situation. La Chine continuera à promouvoir les pourparlers de paix et à œuvrer pour le règlement politique de la question nucléaire iranienne.

Beijing Daily : Selon les rapports, le premier ministre japonais Fumio Kishida aurait déclaré le 3 mars que l’eau contaminée par le nucléaire à Fukushima sera rejetée dans l’océan entre le printemps et l’été de cette année. Il a également déclaré que pour la reconstruction de Fukushima, le processus de rejet ne peut être retardé. Les médias japonais ont rapporté le 5 mars que l’examen effectué par Tokyo Electric Power (TEPCO) à l’intérieur de la coque du réacteur de l’unité 1 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi montre que les débris de combustible nucléaire fondu n’ont pas été nettoyés et qu’un fort rayonnement nucléaire est détecté. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Nous avons pris note des rapports concernés et en sommes gravement préoccupés. Au mépris des fortes inquiétudes de la population japonaise et de la communauté internationale, le gouvernement japonais est déterminé à faire passer le plan de rejet en mer en dépit de ses obligations en vertu du droit international. Il s’agit d’un acte irresponsable qui mettra en danger l’environnement marin mondial et la santé des populations.

Je tiens à souligner que le Japon a stocké plus de 1,3 million de tonnes d’eau contaminée par des substances nucléaires, ce qui signifie que le rejet en mer pourrait durer jusqu’à 30 ans. L’eau contient plus de 60 radionucléides, qui seront transportés par l’océan vers toutes les régions du monde en une décennie, causant des dommages imprévisibles à l’environnement marin et à la santé des personnes. Les voisins du Japon, notamment la Chine, la Corée du Sud, la Corée du Nord et la Russie, ainsi que les pays insulaires du Pacifique, ont exprimé à plusieurs reprises leurs préoccupations et leur ferme opposition au plan de rejet en mer.

Je tiens à souligner que le Japon a le devoir, en vertu du droit international général et de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, de prendre des mesures pour éviter la pollution de l’environnement, de minimiser les effets dangereux, de consulter pleinement les pays susceptibles d’être affectés, de garantir la transparence et de s’engager dans la coopération internationale.

Nous exhortons une fois de plus le Japon à prendre au sérieux les préoccupations légitimes de toutes les parties, à remplir ses obligations, à consulter pleinement les parties prenantes et les organisations internationales compétentes, à traiter l’eau radioactive d’une manière scientifique, ouverte, transparente et sûre. Ils doivent étudier des alternatives au rejet en mer, et à se soumettre pleinement à la surveillance internationale afin de protéger la seule planète où vit l’humanité.

The Paper : Nous avons noté que l’entrepreneur américain Bill Gates a déclaré lors d’une interview que les tentatives des États-Unis pour stopper le développement des puces chinoises étaient futiles et ne feront que réduire les emplois américains et bloquer les ventes de ses produits. L’économiste américain David Goldman a également déclaré que l’idée que les États-Unis peuvent se découpler complètement de la Chine est un fantasme, et que la Chine survivra aux sanctions américaines contre son industrie des semi-conducteurs. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Le monde des affaires américain, y compris des institutions et des personnalités, a exprimé des inquiétudes et posé de nombreuses questions depuis que les États-Unis ont promulgué la loi sur les CHIPS et la science. Les chefs d’entreprise et les institutions ont souligné le fait que l’industrie américaine des semi-conducteurs est fortement tributaire de la chaîne d’approvisionnement mondiale ; et que le découplage sera non seulement contraire aux lois de la croissance de cette industrie, mais coûtera également très cher aux États-Unis, tant sur le plan économique que technologique. Le Boston Consulting Group a estimé que les entreprises américaines pourraient perdre 18 % de leur part de marché mondiale et 37 % de leurs revenus si les États-Unis interdisent complètement aux entreprises de semi-conducteurs de vendre à des clients chinois, ce qui entraînerait la perte de 15 000 à 40 000 emplois hautement qualifiés.

Il est naturel de vouloir être en tête sur le front de la haute technologie, mais la bonne façon d’y parvenir est de se livrer à une concurrence loyale, plutôt que de faire tout ce qu’il faut pour maintenir son hégémonie technologique et priver d’autres pays de leur droit au développement, et encore moins de rechercher des intérêts égoïstes aux dépens des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et de porter un nouveau coup à l’économie mondiale déjà fragile.

Je tiens à souligner que le développement de la Chine a toujours reposé sur notre propre force. Du projet « deux bombes et un satellite » aux vols spatiaux habités, en passant par la communication quantique et le système de navigation Beidou, les faits ont montré que les restrictions et les répressions n’arrêteront pas le développement de la Chine, mais ne feront que renforcer la détermination et la capacité de la Chine à rechercher l’autonomie et l’innovation technologique.

Reuters : Le « ministre de la Défense » de Taïwan a déclaré que dans un contexte de tensions militaires croissantes dans le détroit de Taïwan, ce dernier doit être en alerte en cas d’« intrusion » de l’armée chinoise dans des zones proches de l’île. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Je dois d’abord préciser que Taïwan fait partie de la Chine et qu’il n’existe pas de « ministre de la Défense » pour Taïwan. Les deux côtés du détroit de Taïwan sont le territoire de la Chine. La Chine sera déterminée à prendre des mesures pour préserver sa souveraineté et son intégrité territoriale.

CCTV : Selon les rapports, lors de la session du Conseil des droits de l’homme en Suisse le 2 mars, Nakatani Gen, conseiller spécial du premier ministre japonais, a déclaré que la liberté, le respect des droits de l’homme et l’état de droit doivent également être protégés en Chine, y compris à Hong Kong et au Xinjiang. Il a ajouté que le Japon est profondément préoccupé par la situation des droits de l’homme en Chine et exhorte vivement encore une fois la Chine à prendre des mesures concrètes positives pour remédier à cette situation. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Les affaires liées à Hong Kong et au Xinjiang sont des affaires intérieures de la Chine. Aucun pays étranger n’a le droit d’interférer dans ces affaires. Les droits de l’homme ne sont pas un prétexte légitime pour s’immiscer dans les affaires intérieures d’autres pays. En tant que pays qui a jadis embrassé le militarisme, mené des guerres d’agression, commis de graves crimes contre l’humanité et infligé des souffrances indicibles à la région et au monde entier, le Japon doit avant tout réfléchir profondément à ses crimes historiques, cesser d’essayer d’inverser le verdict de son histoire d’agression et s’attaquer correctement aux problèmes hérités de l’histoire, tels que le recrutement forcé de « femmes de réconfort » et de travailleurs, avant de donner des leçons aux autres sur les droits de l’homme.

Reuters : Selon les rapports, deux sénateurs américains présenteront cette semaine un projet de loi qui permettrait au gouvernement le pouvoir d’interdire les produits technologiques étrangers tels que TikTok. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Nous avons à plusieurs reprises exprimé clairement notre position sur cette question. Pour perpétuer leur hégémonie, les États-Unis ont l’habitude de politiser les questions technologiques et commerciales et de les utiliser comme un outil et une arme au nom de la sécurité nationale. Cette pratique viole les principes de l’économie de marché et de la concurrence loyale. La Chine suivra de près les développements en la matière. Nous soutenons également les entreprises concernées dans la protection de leurs droits et intérêts légitimes.

Reuters : Selon les rapports, certains responsables américains s’inquiètent du fait que les grues de fabrication chinoise opérant dans les ports américains pourraient jouer un rôle d’« espionnage ». Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Cette affirmation est entièrement superficielle et induit le peuple américain en erreur.

La question complémentaire du journaliste suite à la conférence de presse : Selon les rapports, le 6 mars, le ministre des Affaires étrangères de la Corée du Sud Park Jin a officiellement publié un plan pour qu’une tierce partie paie la compensation aux travailleurs recrutés de force par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Le recrutement forcé et l’asservissement des travailleurs est un crime grave contre le droit humanitaire commis par le militarisme japonais lors de son agression et de son régime colonial contre les peuples des pays asiatiques, y compris la Chine et la Corée du Sud. Ces faits sont étayés par des preuves irréfutables et ne peuvent être niés ni modifiés. La Chine n’a cessé de demander au gouvernement japonais de traiter correctement les questions concernées héritées de l’histoire avec une attitude honnête et responsable. Pour cela, le Japon doit faire face à l’histoire et y réfléchir en profondeur, montrer des remords pour ses crimes historiques et du respect pour les victimes par des actions concrètes, et éduquer la prochaine génération avec une vision correcte de l’histoire. Ce n’est qu’en agissant ainsi qu’il pourra véritablement gagner la confiance de ses voisins asiatiques et de la communauté internationale.

***********************************************

La première session de la 14e Assemblée populaire nationale (APN) tiendra une conférence de presse le 7 mars à 10 heures dans la salle multifonctionnelle du centre des médias. Le ministre des Affaires étrangères Qin Gang sera invité à répondre aux questions des journalistes chinois et étrangers sur des sujets liés à la politique étrangère et aux relations extérieures de la Chine. La conférence de presse régulière du ministère des Affaires étrangères sera ajournée le 7 mars et reprendra le 8 mars.

[ Envoyer ce lien à un ami ]
  [ Imprimer ]